GO!ZILLA

SINKING IN YOUR SEA (Beast Records) // par Lucas Leonard
Les premières réminiscences de Godzilla nous plongent immédiatement dans la culture populaire japonaise et nous rappellent le monstre emblématique décrit dans le film original de 1954 comme un croisement entre un gorille et une baleine laissant derrière lui des radiations qui empoisonnent l’environnement sur son passage. 
Un « souffle atomique », une curieuse attirance pour les profondeurs lugubres, avides non pas de chair mais de « fuzz » fraîche, les Florentins utilisant le quasi-identique dénominateur de « Go!zilla » ont à première vue pas mal de points communs avec le légendaire reptile. Après avoir sorti leur premier EP en 2012, suivi de l’album « Grabbing a Crocodile » puis d’un autre EP « Magic Weird Jack » tous deux sortis chez Black Candy et coproduits par l’excellent label français Beast Rds, en moins de deux ans, le groupe à enchainé plus de 280 concerts en Europe, partageant la scène avec des noms tels que The Sonics, Night Beats ou les Oh Sees. Autant te dire que le croco s’est taillé des bottes.
Productif et jamais rassasié, ce trio tapageur amené par Luca Landi revient avec un second album qui ravira les esgourdes : « Sinking in Your Sea ». 
« Je pense que notre meilleur LP, c’est celui-là » me confie Luca ; « on a essayé d’obtenir plus de solutions avec un seul instrument, la seconde guitare sonnant plus comme une basse avec un amplificateur de circonstance » Effectivement, toujours sorti d’un marécage poisseux à l’atmosphère psychédélique, ce deuxième opus n’entremêle pas les sons des deux guitares et semble plus structuré et maitrisé. L’énergie rythmique qui fait la puissance du groupe sur scène est encore omniprésente, mais cette fois ornée d’une force mélodique indéniable. 
Des morceaux garage gorgés de reverb’ avec toujours cette influence grunge des nineties comme l’excellent « Pollution » ; une immersion dans le grand bain psychédélique de « Looking in the Mirror » où l’on nage avec des gimmicks acides incroyables, mais aussi quelques pépites garage pop et des mélodies qui s’accrochent à l’arrière du cervelet comme dans « Down in your Thoughts». Voilà ce que vous réserve la nouvelle plongée dans l’univers gavial de Go!zilla. « Le but est d’atteindre une musique grunge et psychédélique à la fois, avec beaucoup de mélodies qui tendent vers le bit pop » nous résume Luca.
En multipliant les coproductions sur ce nouvel album, avec pas moins de cinq labels provenant de contrées différentes, le groupe démontre toute sa voracité et son désir d’extension à la scène internationale. Pour exemple, après un concert mémorable à Mexico l’an passé, ils seront diffusés jusqu’en Amérique Latine avec un label … Chilien ! « Algo Records est basé au Chili. Si vous n’avez pas de label chilien, comment pourriez-vous être connus là-bas autrement ? » Cela va de soi. En plus de deux labels américains (Lolipop et Gnar Tapes) et de leur traditionnel partenaire transalpin (Black Candy), Go!zilla continue donc son histoire d’amour avec Beast Records et le public français : « On voudrait être plus connus en France, c’est un réel objectif. La France est le pays où l’on préfère jouer. »     A bon entendeur.