Assunder, Sweet and Other Distress (constellation records)// par Matt.C
Si je vous dis Canada, certain auront à l'esprit des pancakes nappés de sirop d'érable, des policiers perchés sur des chevaux ou même (je ne l'espère pas) Céline Dion, mais certain se diront tout de suite : Godspeed You! Black Emperor. GY!BE (abréviation pour fainéant que je suis) est un collectif composé d'une dizaine de musiciens, (percussions, guitares, cordes, vents...) estampillé « Post-Rock » mais qui couvre tellement de styles et d'influences bien plus larges au fil de ses albums, qu'il serait trop réducteur à mon goût de vouloir les faire rentrer dans une case. GY!BE, dans ses albums, respecte souvent le même schéma à savoir proposer deux titres maîtres, cimentés, par deux pistes plus courtes, moins colorées très « dronèsques » pour la plupart, mais qui sont la ponctuation des albums, qui sans elles, n'auraient très certainement pas le même sens. À savoir, que les albums sont composés de pistes, mais que la meilleure façon d'en apprécier la saveur et de l'écouter d'une traite, sans pause, comme le groupe l'a composé, tel un ensemble indissociable. « Assunder, Sweet and Other Distress » ne déroge pas à la règle, même si à la première écoute, le groupe semble avoir pris une direction un peu différente des derniers albums pour revenir aux premiers amours. Les guitares sont beaucoup plus grasses dans « Peasantry Or 'Light! Inside de Light! » et l'ambiance sonne moins mélancolique laissant place à beaucoup plus de rage, comme un combat permanent entre les instruments en présence. « Lambs' Breath » et « Asunder, Sweet » sont ces fameux interludes, que certains qualifient de « ventre mou » mais qui pour moi vous permettent de vous remettre les idées en place tout en laissant voguer votre imagination. Malgré tout vous vous poserez surement la question : où tout cela va-t-il nous mener ? « Piss Crowns Are Trebled » est le Climax que tout bon album des Godspeed contient et qui promet de ne pas laisser indifférent. Montée de cordes aux mélodies imparables, assommée par un rythme lourd et oppressant jusqu'aux guitares dévastatrices qui clôtureront cet opus. Un titre qui nous tient en allène jusqu'aux dernières notes en apothéose de cet album des canadiens de Godspeed You! Black Emperor. Même si cette cuvée 2015 est de très bonne facture, je vous conseille fortement d'aller prêter une oreille à cet autre album : « Allelujah, Don't Bend! Assend! » (2012) ou encore cet EP : « Slow Riot For New Zero Kanada » (1999).