Froth

Bleak (Azbin Records / Frantic City 2015) // Par Miguelito Lovelace
Une excellente surprise que cet album des californiens de Froth ! Je n’en attendais pas spécialement beaucoup avant l’écoute, mais plus le disque avance et plus l’évidence s’impose : ils sont bons, voire même très bons. Avec leur air de ne pas y toucher, ils piochent des influences un peu partout en partant du noise new-yorkais de Sonic Youth avec des touches de shoegaze bien assimilées, pour arriver à des morceaux d’obédience pop où l’on retrouve le côté paresseux des Dinosaur Jr ou Sebadoh, comme sur Turn It off. Le grand déballage continue avec le côté psychédélique de Sky, instrumental possédé qui ne dure qu’une minute quarante, juste le temps de s’installer avant de passer à autre chose.
Production soignée, pochette arty avec un beau fond rose où posent de manière faussement détachée le groupe, l’album commence mid-tempo sur Afternoon, morceau poppy où sont convoqués les fantômes de Ride. D’influence moins garage que le premier album, cette seconde livraison sent la maturité et la volonté de pondre quelque chose d’intemporel. Typiquement le genre d’albums dont il est difficile d’extraire une piste en particulier, mais qui se fondra dans n’importe quelle playlist, et qui gagne en consistance à chaque écoute. Plus branché plage californienne que désert, il s’affirme comme un album dont il sera difficile de trouver de vrais détracteurs, et parfait pour une écoute en voiture.
Avant de les retrouver sur scène, jetez donc un coup d’œil sur leur session KEXP