Festival Fuzz Club

24 et 25 août 2018 - Effenaar (Eindhoven) // Par Bernard Lopez - Crédit photos : Rémy André

L'annonce de la 2ème édition du festival du label indépendant  Fuzz Club était l'occasion de revenir sur la 1ère édition de ce formidable rendez-vous psychédélique : un label Anglais, référence de ce qui se fait de mieux dans l'indie rock psyché, qui s'installe dans une ville des Pays-Bas pour deux jours de levitation et un résultat qui fait déjà date avec 1500 personnes.

Alors que l’été touche malheureusement à sa fin, me voilà moi petit Français dans la ville d’Eindhoven connue pour être le siège de la célèbre marque Philips et son club de foot le PSV .
Le complexe d’Effanaar et ses deux salles (1400 et 400 places)  accueille pas moins de 35 groupes Anglais, Américains, Italien, Portugais, Français (cocorico avec nos deux représentants Liminanas et You Said Strange), le tout pour un rapport qualité/prix plus que raisonnable avec un Pass à 75 euros.

Le choix de ce lieu se justifie par un contexte géographique favorable au coeur de l’Europe, mais aussi artistique car Effenaar (qui organise chaque année le Eindhoven Psych Lab, autre rendez-vous des amateurs de musique lysergique) depuis son ouverture en 1971 s’est constituée une belle carte de visite, jusqu’à devenir une référence dans le domaine de la pop et du rock.
Nous sommes en Hollande, la première chose qui marque en arrivant est la présence d’une multitude de vélos devant la grande bâtisse. L’ambiance est Hollandaise, c’est à dire un savant mélange de coolitude et d’organisation rigoureuse. Ce qui surprend agréablement est que le lieu implanté au coeur de la ville est ouvert : ici toute sortie n’est pas définitive. Entre deux groupes, il est possible de se rendre dans les rues adjacentes où se trouvent des snacks, restos qui offrent un grand choix en Kebab, Pizza et autres, et ce pour toutes les bourses. Pas de tarifs prohibitifs donc comme il se pratique généralement dans tous les festivals, et la possibilité de « souffler » un peu, ce qui n’est pas désagréable et évite l’overdose sonique.
 
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new_candys.jpg, by Laetitia

Car du son il y en aura, et du très bon, du pointu, du millésimé. Exit le mainstream des autres festoches, squatté par les gros bookers et les stars bankable.
En haut de l’affiche les Blacks Angels et A Place to Bury Stranger, du solide du confirmé, mais confidentiels quand même en regard des autres « machines » qui trustent les festivals d'été.
Juste en dessous des habitués comme les texans Holy Wave, Under ground Youth, Spectrum (le Sonic Boom des Spacemen 3), The Cult of Dom Keller, The Oscillation, nos Liminanas,  New Candys, The Wands (reformés pour l’occasion), Black Lizard, les locaux Radar Men from the Moon et toute une flopée d’autres dont pour certains j’avoue n’en avoir jamais entendu parler.
Mon propos n’est pas de faire une critique qui ne serait de toute façon exhaustive vu le niveau tant qualitatif que quantitatif, exercice de toute manière périlleux et assez injuste car je ne doute pas d’être passé à côté de perles et de moments magiques ("comment tu n’as pas vu Hélicon et 10 000 Russos, dommage pour toi, Under Ground Youth ! Tu n’es pas resté pour Throw down Bones arghhh…").
 
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wands.jpg, by Laetitia

J’ai eu évidemment mes petits frissons, avec The Black Angels of course, content de revoir les You Said Strange, Holy Wave, New Candys, bien excité avec The Wands. Je retiendrai particulièrement deux très grands moments avec The Cult of Dom keller et Oscillation. Là, que dire ! Moment halluciné, suspendu, qui vous laisse sans voix, deux sets intenses, cathartiques, qui vous filent la chair de poule.
Et à cet instant tu te dis que tu es au bon endroit, au bon moment, que la bière n’est pas chère (4 euros la pinte) que les gens te ressemblent, que c’est bon, que les fans de fuzz et de psychédélisme sont bien moins nombreux que ceux d’Electro et de Hip Hop, mais qu’ils sont suffisamment nombreux pour t’entourer et te faire sentir moins seul dans ce monde de merde.
 
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black_lizard.jpg, by Laetitia

Voilà, ce fut la rencontre entre un label, un lieu, et c’est avec gourmandise et jubilation que j’attends l’annonce de l’affiche 2019.