En marge // UNDERGROUND - Rockers maudits & grandes prêtresses du son

Interview (2022)
          Une bande dessinée richement documentée propose des portraits d’artistes peu connus du grand public mais ayant marqué la musique que l’on aime. Rencontre avec les deux responsables d'Underground - Rockers maudits & grandes prêtresses du son : 
le scénariste brestois Arnaud LE GOUËFFLEC (également chanteur, romancier, journaliste, programmateur du Festival Invisible de Brest) et le dessinateur-musicien Nicolas MOOG.

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arnaudlg_par_raymond_le_menn.png, by Bingo

- - - - - - A. LE GOUËFFLEC par R. LE MENN - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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          Couverture détournant la pochette poivrée des BEATLES (mettant en scène la plupart des artistes que l’on retrouvrera à l’intérieur du livre), pages de garde en hommage à la liste de NURSE WITH WOUND (laissant envisager de belles perspectives pour les tomes à venir) et préface de Michka ASSAYAS, le lecteur sait d’emblée que dans Underground - rockers maudits & grandes prêtresses du son, le propos sera sérieux, de qualité. Si certains artistes portraitisés bénéficient d’une notoriété dépassant désormais le cadre de la confidentialité (Boris VIAN, The CRAMPS, Brigitte FONTAINE, Lee HAZLEWOOD), d’autres restent encore dans les marges de la grande histoire de la musique moderne (CRASS, Lydia LUNCH, TALL DWARFS). Un peu à la manière des Culottées de Pénélope BAGIEU, Arnaud LE GOUËFFLEC propose de synthétiques biographies d’artistes plus ou moins maudits, ayant pour la plupart permis de grands bonds en avant musicaux. Avec un nom qui sonne, Nicolas MOOG (lui-même musicien au sein du groupe Thee VERDUNS) met en images leurs destins hors normes, dans un style graphique empreint de comix U.S (on sent le fan de Robert CRUMB, Daniel CLOWES et Charles BURNS), de gravure (cf. Frans MASEREEL), de peinture (les décors végétaux évoquent Le DOUANIER ROUSSEAU) ou de street art (certains portraits feraient de très beaux pochoirs).

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- A. LE GOUËFFLEC par N. MOOG -

"Je ne suis pas musicologue" (Arnaud LE GOUËFFLEC)

Arnaud, comment t’es venue l’idée de consacrer une bande dessinée entière à toutes ces personnalités hors normes de la musique (rock, mais pas seulement) ?
A. LG : C'est une longue histoire. Je suis passionné par ces figures hautement surréalistes depuis presque trente ans, et une partie de ma vie a été consacrée à chercher des informations sur ces artistes et à découvrir leur musique.

On peut aisément imaginer que ce fut difficile de choisir au départ les artistes qui figureraient dans cet ouvrage. Comment a été établie la liste définitive ?
A. LG : C'était des figures de mon panthéon personnel, du moins au départ, et puis en travaillant avec Nicolas et La Revue dessinée, d'autres idées sont venues. L'idée d'alterner figures masculines et féminines a aussi été l'occasion de chercher, de fouiller et de ne pas suivre finalement des sentiers que je connaissais déjà.

Le travail de recherche en amont de l’écriture d’Underground a dû être très important. Quelles furent vos sources ? Comment avez-vous procédé ?
A. LG : Comme je te disais, je cherche au quotidien, tout le temps. Pour chaque chronique, ensuite, je précise les informations en croisant des lectures et de longues errances sur internet.
N. M : En ce qui concerne les sources iconographiques, Arnaud fait un gros travail de recherche en même temps qu'il écrit son scénario, et il me livre le tout - scénario impeccablement ciselé et bases iconographiques. Je m'empare alors de ceci, vais piocher ailleurs d'autres images à droite à gauche et peux attaquer découpage, dessin et encrage.

Arnaud, lors de ces recherches, as-tu parfois fini dans des impasses t'empêchant de poursuivre la piste de certains artistes ?
A. LG : Non, jamais. On a toujours choisi des artistes complexes, avec des parcours de vie et des démarches au long cours, et des œuvres conséquentes.

Face à ton corpus, tu as certainement dû apprendre des choses. As-tu pu connaître des surprises, des déceptions, ou autres ?
A. LG : De déception jamais. Des accélérations du rythme cardiaque, oui, en mesurant l'ampleur de la discographie d'un CHADBOURNE, par exemple, en suivant celle de SUN RA, ou en découvrant l'histoire du meurtre de Peter IVERS.
 
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Outre les inévitables addictions (alcool, drogues, pour combler parfois névroses et traumatismes), nombreux sont les artistes se réfugiant dans la religion, dans une secte ou étant fascinés par la vie extra-terrestre, les soucoupes volantes ou les mondes perdus. Les obsessions en deviennent presque communes, peu originales. L’underground serait-il parfois conventionnel ?
A. LG : D'abord, je pense que l'underground n'est pas quelque chose de très défini. C'est une zone brumeuse, une twilight zone, toute relative, où se noue un jeu entre l'ombre et la lumière. Donc c'est difficile d'y voir le lieu de quoi que ce soit, surtout pas de quelque chose de conventionnel. Quant aux obsessions et aux marottes des artistes, je trouve au contraire qu'elles défient les conventions, et que la passion pour l'ufologie de Merrell FANKHAUSER, le Saturnisme (au deuxième sens) de SUN RA ou la spiritualité peut-être naïve de Sky SAXON sont frappées du sceau de l'authenticité.

À la croisée de plusieurs genres (journalisme, biographie, documentaire), cette bande dessinée laisse aussi un peu de place pour la fiction. Comment fut trouvé le bon dosage ?
A. LG : C'est venu naturellement, il n'y a pas eu de dosage au sens de mesure des ingrédients. Ces histoires mêlent le réel, le rêve et le mythologique. En parler de façon purement clinique ne m'intéressait pas parce qu'elles suscitent en moi des rêveries, des fascinations, bien loin du pur intérêt documentaire.
N. M : Je ne suis pas certain que la fiction infuse beaucoup dans Underground. On pourrait plutôt parler d'échappées poétiques, d'une piquouze de rêverie dans le bras de l'histoire.
 
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Selon moi, l’un des moments forts s’inscrit dans une veine autobiographique et concerne une rencontre secrète entre Thurston MOORE, Chris BROKAW et un chevalier du Black Metal brestois souhaitant rester anonyme. Zones d’ombre et mystères planent encore et laissent le lecteur imaginer ce qui a pu se passer, se dire. Arnaud, on est entre nous : afin d’éviter la frustration, pourrait-on en savoir plus ?
A. LG : On ne peut pas éviter la frustration. C'est le moteur de toute création. Plus sérieusement, j'ai été très touché de voir quelqu'un d'aussi célébré que Thurston MOORE dans une posture de fan, posant des questions fébriles à un homme plus jeune que lui, et qui a fait de l'obscurité son manteau. Il y a eu des échanges de disques, de cassettes et d'informations, c'était une réunion de fans de black metal. Ils sont aussi joué ensemble, comme un groupe de garage.

Certains artistes portraitisés dans l’ouvrage ne sont désormais plus confidentiels. L’underground se serait-il démocratisé ?
A. LG : Tout ce qui vient de l'underground peut potentiellement rencontrer la lumière médiatique, et on s'est intéressé à ces moments, quand Brian ENO va étudier auprès de ROEDELIUS et MOEBIUS, par exemple, avant d’insuffler cette émulation dans sa musique, ou quand CAPTAIN BEEFHEART et Frank ZAPPA se croisent et se recroisent. Je ne vois pas les artistes underground comme des élites dont le travail pourrait se démocratiser, mais plutôt comme des créateurs spontanés qui créent indépendamment de tout business plan. Et quand il arrive qu'un contenu undeground parvienne à la lumière et touche un large public, ça bouleverse tout. Quand John LENNON rencontre Yoko ONO, par exemple : l'impact est décisif sur tout ce qu'on a appelé le krautrock.

Si la médiatisation a permis à certains artistes de toucher un public plus large, le revers de la médaille se révèle parfois dangereux, tant psychologiquement qu’artistiquement. Nombreux sont ceux qui y ont laissé des plumes (syndrome de la grosse tête, amplification des névroses, productions boursouflées…). Faut-il que l’underground le demeure ?
A. LG : Non, je pense qu'un musicien crée pour que sa musique soit entendue. Mais sans doute certains sont-ils davantage concentrés sur la création que sur la diffusion et la vente de leur musique. CHADBOURNE, à qui on disait que dans un monde normal, il serait aussi connu que MADONNA, répondait qu'au contraire, dans un monde normal, c'est MADONNA qui serait aussi connue que lui.

Comment expliquer que cet album parle autant aux spécialistes qu’à des néophytes ? L’underground a-t-il en lui une dimension universelle ?
A. LG : C'est un mythe, une zone où se ressourcer, insaisissable comme la poésie, et qu'on peut définir et redéfinir à volonté. Pour ce qui est de ta question, je dirais qu'on a fait très attention à ne pas parler en spécialistes, et à nous adresser toujours au lecteur comme si on lui racontait une histoire qu'il ne connaît pas. Ce qui n'empêche pas d'être précis et d'essayer d'être complet. Nous ne sommes pas des spécialistes, mais des passionnés. Des fans.
 
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- - - - - - - - - - - - - N. MOOG par T. DERNONCOURT - - - - - - - - - - - - -

"Quel que soit le sujet ou l'objet, il faut partager" (Nicolas MOOG)

Qu’est-ce qui a permis votre rencontre, puis votre collaboration ?
A. LG : C'est La Revue Dessinée, et plus particulièrement Sylvain RICARD, qui nous a mariés, et je l'en remercie tous les jours depuis.

Connaissiez-vous vos travaux respectifs avant de créer cette œuvre commune ?
A. LG : Ni l'un ni l'autre. On s'est rattrapés depuis.

Le fait que vous soyez tous les deux musiciens a-t-il renforcé votre projet ?
A. LG : Sans doute. Je suis avec enthousiasme la carrière de Nicolas et je collectionne les disques de Thee VERDUNS. On avait plein de choses en commun, et souvent la faculté de tomber d'accord sans avoir besoin d'en parler, parce qu'on avait la même éthique, venue d'une certaine passion pour la musique.
N. M : J'imagine que oui. On sait à quoi ressemble une tournée ratée, une loge moisie, un promoteur malhonnête, un ampli qui lâche sur scène au bout de deux morceaux, un retour qui ne fonctionne pas. On sait voler sur les aires d'autoroute, on sait comment l'on dort dans un sac de couchage trempé de vinasse dans un squatt glacé, on sait tout ça, ça aide.

Pourquoi avoir opté pour le noir et blanc ?
A. LG : Personnellement, j'adore le noir et blanc, surtout dans les BD qui parlent de la musique. C'est austère, digne et beau, et c'est ce qu'il faut pour parler de ces sujets-là. C'est surtout l'influence de CRUMB, notamment quand il raconte la vie de Charley PATTON, une classe folle.
N. M : Le noir et blanc est venu naturellement. Je travaille très peu la couleur, parfois la bichromie ou la trichromie max, mais pour ces portraits l'usage du noir et blanc semblait logique, comme une référence aux fanzines underground américains.
 
En effet, ton trait semble se nourrir du comix américain (CRUMB/CLOWES/BURNS), mais aussi d’influences diverses : gravure (cf. Frank MASEREEL), street art (des portraits feraient de magnifiques pochoirs) ou peinture d’Henri ROUSSEAU. Est-ce volontaire ou inconscient ?
A. LG : Je ne crois pas que ça soit inconscient...
N. M : Après que CRUMB a dessiné au pinceau le portrait de Charles PATTON en douze planches absolument sublimes, on avait le choix : soit on rentrait tous à la maison la tête basse et on jetait la table à dessin aux orties, soit on essayait de dire quelque chose, modestement, avec nos petits moyens, pour ajouter une pierre à l'édifice.
 
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poisonivy.png, by Bingo
 
Arnaud, au vu de l’impressionnante liste (hommage à celle de NURSE WITH WOUND) en pages de garde, peut-on se réjouir d’avance à l’idée que tu pourrais y choisir les noms de celles et ceux qui figureront dans le volume 2 ?
A. LG : Sans doute. Un personnage comme Basil KIRCHIN, par exemple, dont j'explore l’œuvre ces temps-ci, devrait faire l'objet d'une chronique.

Peut-on influencer ton choix en te demandant un portrait de Jean-Luc LE TÉNIA (il figure dans la liste) ou des frères GODFREY (SWELL MAPS sont dans la liste également) ?
A. LG : J'adore les deux, et ça me semble tout à fait indiqué. Je pensais déjà aux SWELL MAPS, mais Jean-Luc LE TÉNIA serait aussi un sujet génial.

Arnaud, tu es scénariste, chanteur, musicien, chroniqueur-journaliste… Comment arrives-tu à gérer et concilier toutes tes activités ? Sont-elles bien distinctes les unes des autres ou les frontières sont poreuses ?
A. LG : La passion pour l'underground est mon carburant quotidien et elle irrigue tout le reste.
 
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Dans Underground, tu évoques également ton rôle d’organisateur du Festival Invisible de Brest. En pleine crise sanitaire, comment se sont passées les dernières éditions ? Quels artistes t’ont particulièrement marqué cette année ?
A. LG : L'édition 2020 a été annulée, malheureusement, mais celle de 2021 a été une parenthèse enchantée, avant le resserrement des jauges de janvier 2022. J'ai été particulièrement marqué par Linus VANDENWOLKEN, alias Mccloud ZICMUSE, un artiste américain exilé dans les Flandres qui développe un folklore hautement perché, ou par la radicalité noise de SISTER IODONE, par l'excellence scénique de A CERTAIN RATIO, groupe historique de Manchester, ou par la beauté des chansons des BACCHANTES. Entre autres, car c'était une excellente édition et j'ai tout aimé !
 
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djohnston.png, by Bingo

L’ouvrage aborde surtout des artistes ayant disparu ou qui ont commencé à créer dans le passé. Arnaud, quelles personnalités du moment sont actuellement underground et t’intéressent en tant que musicologue ?
A. LG : Je ne suis pas musicologue, mais je suis fasciné par les trajectoires de Alice DOURLEN et son projet Chicaloyoh, par Dimitri MANOS et ses GOLDEN BOOTS de Tucson, par l'incroyable Ian SVENONIUS ou l'extraterrestre Arrington De DIONYSO, par la délirante discographie de Noël AKCHOTÉ et ses relectures guitaristiques des compositeurs de la Renaissance, par la fascinante Katie Alice GRIER, et je suis fan de Åsa SÖDERQVIST et de son groupe SHITKID depuis que je les ai vues en première partie des MELVINS. Entre autres, là encore, car ça n'a pas de fin !

Selon vous, faut-il garder pour soi ses trésors secrets musicaux ou les partager ?
A. LG : Les partager, toujours.
N. M : Pourquoi devrait-on les garder secrets ? Je crois que dans la vie, quel que soit le sujet ou l'objet, il faut partager. 


 

 

Article et propos recueillis par bingO

(01 mars 2022)

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Arnaud LE GOUËFFLEC et Nicolas MOOG.
Underground - Rockers maudits & prêtresses du son 
(Glénat, 2021)

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 - - - - - - - - - - - - - B O N U S    E X C L U S I F    ! ! ! - - - - - - - - - - - - -
Spécialement destiné aux lecteurs du Casbah Webzine,  ce portrait
inédit de l'icône N I C O,   par Nicolas MOOG - grand  M  E  R  C  I     !
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Pour prolonger...

Arnaud LE GOUËFFLEC : site web

NURSE WITH WOUND. Chance meeting on a dissecting table
of a sewing machine and an umbrella
(United Dairies, 1979)

Arnaud LE GOUËFFLEC et Marc MALÈS. Vince Taylor, l'ange noir
(Glénat, 2018)

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Illustrations : Nicolas MOOG (c) Glénat 2021
Photographies : Raymond Le MENN, Toto DERNONCOURT, bingO
Merci à Caroline LONGUET

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The NURSE WITH WOUND list (1979)

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The UNDERGROUND list (2021)

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