Metz – Strange Peace (Sub Pop 2017) // Par Miguelito Lovelace
Fouiller dans les bacs n'est jamais une sinécure : entre les pochettes trompeuses, les groupes sur-estimés et les buzz sans lendemain, difficile parfois de trouver de quoi se mettre sous la dent ou l'oreille, rayez les mentions inutiles.
C'est pourquoi quand on tombe sur un nom connu, Metz en l'occurence, on a envie de voir ce que cela peut donner. J'en était resté donc avec les deux premiers albums sur un mur de son compact, qui arrivait à se tenir sur un fil délicat et ténu entre deux tendances lourdes du moment : ce n'est pas du pur noise comme on l'entend généralement, c'est à dire bruit sans chanson pour faire simple. Ce n'était pas non plus un plongeon dans la drone musique et autres dérivés plus ou moins metaleux. Non seulement une expérimentation qui invite le hardcore des origines, David Yow et d'autres figures tutélaires de la musique bruyante de nos voisins d'outre-atlantique.
Troisième album donc des natifs de Toronto, et demi surprise on retrouve à la production le grand Steve Albini, et la formule du trio reste toujours identique pour le meilleur. Mur du son de qualité, on voit la patte Albini au bout de trois secondes, compos variées, contrairement à ce que peuvent en dire les détracteurs, non ils ne bourrinent pas à longueur de titre.
Quelques incursions dans l’expérimental comme avec Sink, des morceaux plus catchy comme Cellophane, l'écoute global est plus que sympa, même si tu te dis qu'en studio les personnes présentes ont du avoir les oreilles qui sifflent, vu le barouf qu'ils font ! Pas facile d'ailleurs de choisir un titre qui passera sans accrocs sur une quelconque playlist de radio, mais ce doit être le lot commun de tous ceux qui sortent de l'ordinaire.
Bien évidement le fan de pop psyché californienne légèrement teintée de garage aura du mal à s'y faire, mais si comme moi tu recherches un vrai groupe de rock actuel sans concession, fonce tu ne le regretteras pas !