Departure Kids

La power pop marseillaise : son jour de gloire est arrivé ! //par Laetitia Lacour
Ils reviennent d’une tournée digne des Rolling Stones, ont signé leur premier LP, sorti le 9 juin dernier, chez Requiem Pour Un Twister et Howlin' Banana et font bouger à eux seuls la toute petite planète garage de Marseille. Rencontre avec quatre garçons bien dans leurs boots.

Marseille, 22 juillet. Installé à une table en plastoc devant le Molotov où nous avons rendez-vous, Valastre, le chanteur, me tend timidement la main. Il me propose d’aller à l’intérieur où nous sommes rejoint par Jules, le guitariste. « Tu veux une bière ? Elle est un peu chaude… ». Ma foi. Ca aidera peut être à ne pas se laisser abattre par l’évidence qui me saute aux yeux : ces deux types doivent avoir pas loin de mon âge… à eux deux.

Des bébés rockeurs les Departure kids ? Pas vraiment. A un stade où beaucoup d’entre eux continuent de répéter dans leur chambre, les quatre garçons reviennent d’une tournée de cinq semaines avec 28 dates au compteur. Europe (Espagne, République Tchèque, Suède…), Asie… les quatre gugusses n’ont pas chômé. « C’était cool, il y a eu quelques aventures, des grosses fêtes aussi. À Munich surtout ! » précise Val. (Les deux compères s’échangent un regard de concertation amusé). On promet de ne rien révéler même sous la menace, on insiste un peu puis le chanteur finit par se confier, visiblement encore très LOL de leurs péripéties allemandes.

Beatles, Ramones, Nerves, Beat : de leurs pères spirituels, les Departure Kids ont hérité d’une éducation musicale, d’un look et d’une attitude. Comme retourner les chambres d’hôtel et foutre le boxon. Après tout, le rock’n’roll, lui, n’a pas d’âge. Si leur comportement est encore un peu « boutonneux », leur musique est, elle, bien mature pour leurs 20 balais. « On était ensemble au lycée, on vient tous de petits groupes avant » explique Val.

Auteurs d’un premier LP sorti le 9 juin dernier – « On the Go » - les Departure Kids peuvent se targuer d’un certain talent à composer des titres power pop impertinents et bien foutus, aussi chauds que la ville qui les a vu grandir. « On compose chacun les morceaux, j’arrange avec Versini. Mais les paroles, c’est tous ensemble » ajoute le chanteur. Majoritairement chanté en anglais, l’album contient quand même un petit bijou français Pas besoin de toi, qui raconte avec justesse les sentiments éprouvés à l’égard de l’autre après la rupture. « C’est un morceau calme, plus pour le studio car on ne la joue pas en live. Par contre, on reprend I should have known better des Beatles en accéléré». Hypers dynamiques derrière leur branleuse nonchalance, les Departure Kids ne se contentent pas d’être un groupe : « on a créé un label, Rat Pop Records. On a aidé Tomy and the Cougars à tourner, on organise des concerts dans des salles cools comme La Machine à Coudre, on essaye de sortir des trucs, d’aider les potes pour le booking, comme Calvitie et Sergent Poppers ». 

Des idées, des projets, les Departure n’en manquent pas. « On a sorti un 45T sur notre label, un CD est en cours au Japon sur le label SP Records, et peut être une tournée en Europe à la rentrée… ». Pas de doute, ces quatre là sont bien issus de la « planète Marseille »…