DEBATE CLUB - Egarements Vol. I

Interview et écoute EXCLUSIVE (2023)
          La scène canadienne, montréalaise et québécoise en particulier, regorge de groupes aussi fascinants qu’inventifs, aussi anglophones que francophones. Les artistes issu•es de ces terres du Nord n’ont de cesse de m’émerveiller. À chaque fois que je découvre un nouveau projet j’ai l’impression de découvrir un trésor. En vrai, je n’en ai rencontré que quelques un•es, et ils, elles sont adorables.

DEBATE CLUB ne dérogent pas à la règle et Marie-Thérèse, leur attachée de presse, est tout aussi attachante qu’eux.

Après bien des galères avec Soundcloud et consort, voici un lecteur digne de ce nom pour vous faire découvrir Égarements Vol. I de DEBATE CLUB. Si vous voulez savoir pourquoi Vol. I, et bien lisez plus bas !
 
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debate_club_credit_alexandre_aubut_anouk_savoie.jpg, by Jordane
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Pourriez-vous vous présenter, s'il vous plaît ? Qui êtes-vous ? Quels sont vos backgrounds ?

Hey, salut ! D’abord, merci pour l’invitation Outre-mer ! C’est toujours un plaisir ! DEBATE CLUB c’est le projet de quatre amis intimement liés dans la vie de tous les jours : Phil, Alexandre, Charles et Francis. Sérieux, on ne peut pas se passer les uns des autres. Dans les dernières années, certains d’entre nous ont participé à divers projets musicaux comme JESUSLESFILLES, VICIOUS/DELICIOUS, ALTESSE, VISIONS OF, etc. Chacun apporte son bagage musical différent. Ça passe du psyché à l’électro, de l'ambient au shoegaze, du drone à l’indie, des sixties au métal, etc. On a des backgrounds vraiment très variés. Cela dit, on a tous la même sensibilité. Heureusement, parce que sinon, on serait encore en train de recomposer l’album ! Cette sensibilité-là, c’est ce qui nous permet de fonctionner et de trouver notre terre commune où l’on se rejoint et où l’on se pose.

"Produire un album ça coûte la peau des fesses"


Ce nouvel EP que vous sortez est le premier d'une série de 3, il y a un concept avec tout ça. C’est une introspection à 4 cerveaux et 8 mains, comment ça s’est articulé ?

On peut dire qu’il y a un fil conducteur qui relie les trois EPs, oui ! Initialement, c’était même censé être un seul et même album, mais parce que nous sommes en 2023 et que plus personne n’écoute un album complet (et aussi parce que produire un album ça coûte la peau des fesses), on a décidé de sortir trois mini-albums à la place. Comment se sont articulées l’introspection et la composition à quatre ? Veux-tu vraiment savoir ça ? Disons simplement qu’on a réussi à s’en sortir presque indemne. Il y a encore 4 cerveaux et 8 mains. On ne s’appelle pas DEBATE CLUB pour rien !

"La pandémie a joué un rôle concret"


Vous dites que tout a commencé avec le grand chamboulement mondial de 2020. Ça a été votre échappatoire ou au contraire une mise en abîme ?

En 2020, par la force des choses, nous sommes retournés dans notre tanière pour travailler sur de nouvelles chansons. Que pouvions-nous faire d’autre ? À part nous avoir donné beaucoup trop de temps libre, je ne sais pas si la pandémie a réellement joué un rôle dans la composition des pièces qui paraîtront prochainement. Ça a toutefois été l’occasion de brasser bien des affaires. Par exemple, Alexandre est passé de la batterie à la basse et nous avons accueilli Charles aux tambours. Nous avons aussi pris le temps de travailler sur de nouvelles textures sonores et de nouvelles ambiances. À bien y penser, oui, la pandémie a joué un rôle concret : elle a influencé ce que nous écoutions comme musique. Un changement drastique s’est donc opéré dans nos influences et cela a joué un rôle indéniable sur la composition.
 
Le titre comme le visuel de Égarements Vol. I évoquent beaucoup de poésie, du voyage aussi. Dites-nous quelques mots de la pochette et de ce premier tome d’une série de 3. Comment seront les autres ? Tout est déjà prêt ou c’est encore en construction ?

Le triptyque Égarements est beaucoup plus introspectif, personnel et mélancolique. C’est pourquoi nous avons instinctivement délaissé l’énergie brute de Phosphorescent qui collait moins avec ce que nous vivions lors de la composition de ces nouvelles pièces. Égarements est une sorte de témoignage des écueils et des nombreuses digressions qui ont été au cœur de nos dernières années. Avec son jeu de clair-obscur, on trouvait que la pochette collait bien avec cet esprit d’égarement. C’est une photo prise par Alexandre dans une station de métro à Londres. Enfin, les trois mini-albums sont tous reliés par l’exploration de différentes textures parmi lesquelles on retrouve des guitares réverbérées et des mélodies vaporeuses qui se posent sur une section rythmique précise, plus découpée. Les pièces ont toutes été défrichées une première fois, le gros du travail est fait, mais il reste encore quelques allers-retours entre le studio et le local de pratique !            

Vous avez sélectionné 15 pièces sonores à l’issue de ces longs mois de création. Comment les avez-vous réparties d’un volume à l’autre ?

C’est une bonne question ! C’est tellement important l’ordre des chansons sur un album. Nous avons essayé d’équilibrer les trois mini-albums à notre goût. Certaines chansons sont plus heavy alors que d’autres sont plus douces, certaines sont plus longues alors que d’autres sont plus courtes. Certaines s’enchaînent particulièrement bien… En préprod, nous avons pris les 15 pièces et nous avons joué avec elles pour créer les meilleures combinaisons. 
 

"Nous n’aurons jamais la prétention d’avoir inventé quoi que ce soit"


Vous citez beaucoup d’influences, dont des groupes majeurs de la scène indépendante. Généralement les groupes essaient de s’affranchir de l’influence de leurs pairs. Comment ça se passe pour vous ?

On trouve important de nommer et de reconnaître l’apport de ces groupes qui ont exercé une influence majeure sur notre vie et sur notre musique. C’est d’ailleurs un de nos plaisirs les plus viscéraux avec la musique : spread it around ! No matter what ! Ensuite, nous trouvons qu’il est absolument essentiel de faire preuve d’originalité, mais d’un autre côté, nous n’aurons jamais la prétention d’avoir inventé quoi que ce soit. Nous ne sommes donc pas gênés de nommer les choses.   

Vous avez bossé avec JM Coutu, dont on connaît le travail avec IDALG entre autres. C’est quelqu’un dont vous êtes proches depuis longtemps ? 

Jean-Michel est présent depuis les premières sorties de DEBATE CLUB. C’est un gars qu’on apprécie vraiment beaucoup et en qui nous avons une immense confiance. Il a une impressionnante sensibilité musicale, mais ce qui fait en sorte qu’on l’aime autant, c’est surtout sa grande sensibilité humaine. C’est une personne vraiment attachante avec qui tu veux absolument travailler. On est très reconnaissant de pouvoir l’avoir à nos côtés. Criss qu’on t’aime JM ! 

"Criss qu’on t’aime JM !"


Un clip vient de sortir pour accompagner le titre Astro. C’est important pour vous de sortir des clips. Au même titre que les pochettes, l’esthétique joue un rôle important ?

Certainement, nous croyons que c’est un tout. Les chansons, les artworks, l’esthétique d’un clip, tout ça doit faire preuve d’une certaine cohérence. Pour le vidéoclip d’Astro, on a décidé de retourner dans le sous-sol de la maison familiale de Francis, là où tout a commencé, en 2001, et de ne rien changer à ce lieu, de le montrer tel quel. C’est le sous-sol de banlieue typique, en campagne, où ont été vécus nos premiers amours, les moments de crise et les moments de bonheur. C’est l’endroit où l’on a commencé à composer nos premières notes en 2001 et où PHOSPHORESCENT a été enregistré en 2018. C’est un safe space. Un repère important. Le genre d’endroit qu’on aime retrouver après s’être égaré. Le lieu n’a pas été laissé au hasard. L’esthétique non plus! On y retrouve un clin d’œil aux 90’ qui nous ont beaucoup influencés dans la composition du triptyque Égarements.

Quelles sont vos actus ? Une tournée de prévue ?

Il y a certaines dates qui se dessinent d’ici à cet été pour les spectacles au Canada. Il reste quelques détails à confirmer avant de pouvoir les annoncer. Suivez-nous sur Insta et sur Facebook pour plus d’infos ! Enfin, on aimerait tellement venir vous voir ! Vous nous invitez ?

C’est quoi les groupes montréalais à absolument suivre en ce moment ?

Il y en a tellement ! YOCTO, DOUBLE DATE WITH DEATH, SEULEMENT, POPULATION II, YOO DOO RIGHT, Hubert LENOIR…
 
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Entretien réalisé par dessous l'océan par LaScandaleuse

(02 mars 2023)

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Écouter et acheter le disque : ici sur bandcamp
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Photographies : Alexandre Aubut & Anouk Savoie
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