Leftovers & Rarities (Future Folklore Records) // Par Julien Marty
« Nous avons sorti un disque que nous rêvions de voir tourner sur nos platines » tels sont les mots de Yoan et Yann lorsqu’ils nous parlent de leurs motivations. La naissance du label Future Folklore Records en Rhône-Alpes est dont une affaire de passionnés et d’amoureux de musiques undergrounds. Elle est aussi, sans forcément le revendiquer, une forme de résistance par l’exemple à un état de fait consternant que les victoires de la musique confirment chaque année. Les médias populaires servent la soupe aux majors et artistes calcifiés dans une culture aussi monolithique que le monde politique. Quand on sait que la primaire se jouera entre Juppé et Sarkozy, que la présidentielle rassemblera Mélanchon, Hollande ou Le Pen (tous plus ou moins présents depuis 30 ans et plus) alors on ne s’étonne pas de voir Johnny aux victoires 2016, Sheller en boucle sur Inter ou le deuil national lors de la disparition de Delpech.
Future Folklore Records comme de plus en plus de micros labels ne compte plus que sur lui pour écouter les disques que les majors ne sortiront jamais. Personnellement, avoir accès à la musique de tels labels me donne le doux sentiment d’être privilégié. Merci déjà pour ça !
C’est donc en ce début d’année que le jeune label a sorti sa première référence. Ce coup d’essai relève déjà du coup de maître sur le papier. Quelle excellente idée d’aller chercher les géniaux Dead Brothers pour un album de titres oubliés, perdus ou jamais sortis. Quelle joie d’avoir pour première référence le groupe suisse créé en 1993 par Alain Croubalian, multi-instrumentiste inspiré par la mort et les rites funéraires (d’ou le nom du groupe). En plus de 20 ans de carrière les Dead Brothers n’ont pas sorti 6 albums sur le label Voodoo Rhythm Records, ils ont crée des univers bringuebalants, gypsy blues, romantico-burlesques, sombres et festifs à la fois. La musique des Dead Brothers, comme leur concert, est un rituel.
« Leftovers & Rarities » n’est pas un album, mais un travail de fossoyeur à la recherche de perles oubliés que la folie créatrice de Mr Croubalian a laissé de côté. Le danger qui guette ce type d’album est évidemment l’incohérence, l’effet patchwork de morceaux trop différents pour nous raconter une histoire (époques, lineup, humeur différentes). Le tracklisting de « Leftovers & Rarities » et la qualité égale des enregistrements évite cet écueil. Until we can no more installe une ambiance macabre (la scie musicale y est pour beaucoup) très proche de l’univers des "Noces Funèbres" de Tim Burton. Il y a des morts, des fantômes, des esprits, mais en aucun cas, on se sent en péril. La guimbarde de Five Fingers garde le fil d’Ariane si cher au Dead Brothers qui ensuite investissent à leur manière le Sweet Dream des Eurythmics (génial). Comme dans les précédents albums du combo on retrouve beaucoup de covers torturées, malaxées et ré-inventées, du traditionnel cajun Jolie Blonde en passant par une rencontre peu probable entre Schubert et Whilhem Muller sur Aufdem Flusse qui conclue de manière lourde et angoissante « Leftovers & Rarities ». Les univers musicaux sont multiples. Les Dead Brothers nous emmènent sur les grandes plaines américaines avec Cold Day et The Street of Baltimore (folk country) à l’Italie du parrain de Coppola sur The Mafia wind the willows en passant par Dull Day, extraordinaire cover des Birthday Party introduite ingénieusement par la Gnossiennes n°1 de Erik Satie (déjà magnifié par Arthur H sur Chanson pour Satie en duo avec Feist).
« Leftovers & Rarities » est incontournable. La raison supplémentaire de se procurer ce premier LP du label Future Folklore Records est la qualité graphique de la sous-pochette livret et un texte incroyablement poétique de Dead Alain (la pochette principale est blanche, dommage). Le travail de Sébastien Alibert est une véritable réussite. Une œuvre à part entière.
Future Folklore Records comme de plus en plus de micros labels ne compte plus que sur lui pour écouter les disques que les majors ne sortiront jamais. Personnellement, avoir accès à la musique de tels labels me donne le doux sentiment d’être privilégié. Merci déjà pour ça !
C’est donc en ce début d’année que le jeune label a sorti sa première référence. Ce coup d’essai relève déjà du coup de maître sur le papier. Quelle excellente idée d’aller chercher les géniaux Dead Brothers pour un album de titres oubliés, perdus ou jamais sortis. Quelle joie d’avoir pour première référence le groupe suisse créé en 1993 par Alain Croubalian, multi-instrumentiste inspiré par la mort et les rites funéraires (d’ou le nom du groupe). En plus de 20 ans de carrière les Dead Brothers n’ont pas sorti 6 albums sur le label Voodoo Rhythm Records, ils ont crée des univers bringuebalants, gypsy blues, romantico-burlesques, sombres et festifs à la fois. La musique des Dead Brothers, comme leur concert, est un rituel.
« Leftovers & Rarities » n’est pas un album, mais un travail de fossoyeur à la recherche de perles oubliés que la folie créatrice de Mr Croubalian a laissé de côté. Le danger qui guette ce type d’album est évidemment l’incohérence, l’effet patchwork de morceaux trop différents pour nous raconter une histoire (époques, lineup, humeur différentes). Le tracklisting de « Leftovers & Rarities » et la qualité égale des enregistrements évite cet écueil. Until we can no more installe une ambiance macabre (la scie musicale y est pour beaucoup) très proche de l’univers des "Noces Funèbres" de Tim Burton. Il y a des morts, des fantômes, des esprits, mais en aucun cas, on se sent en péril. La guimbarde de Five Fingers garde le fil d’Ariane si cher au Dead Brothers qui ensuite investissent à leur manière le Sweet Dream des Eurythmics (génial). Comme dans les précédents albums du combo on retrouve beaucoup de covers torturées, malaxées et ré-inventées, du traditionnel cajun Jolie Blonde en passant par une rencontre peu probable entre Schubert et Whilhem Muller sur Aufdem Flusse qui conclue de manière lourde et angoissante « Leftovers & Rarities ». Les univers musicaux sont multiples. Les Dead Brothers nous emmènent sur les grandes plaines américaines avec Cold Day et The Street of Baltimore (folk country) à l’Italie du parrain de Coppola sur The Mafia wind the willows en passant par Dull Day, extraordinaire cover des Birthday Party introduite ingénieusement par la Gnossiennes n°1 de Erik Satie (déjà magnifié par Arthur H sur Chanson pour Satie en duo avec Feist).
« Leftovers & Rarities » est incontournable. La raison supplémentaire de se procurer ce premier LP du label Future Folklore Records est la qualité graphique de la sous-pochette livret et un texte incroyablement poétique de Dead Alain (la pochette principale est blanche, dommage). Le travail de Sébastien Alibert est une véritable réussite. Une œuvre à part entière.