Cowbones

Vox Populi Pollux (Casbah Records) // par N.Gougnot
Le disque Vox Populi Pollux du groupe Cowbones, dont la sortie est prévue sur le label Casbah Records,  est retenu parmi les 34 projets de la Nouvelle France industrielle, avec le soutien des Ministères de l’Economie, du Redressement Productif et de l’Ecologie et du Développement Durable.
Avec une conception, une réalisation et une fabrication 100% française, il se situe en effet dans la logique de relocalisation des activités tertiaires supérieures, du renforcement des activités de Recherche et Développement, tout en œuvrant à  la réindustrialisation du territoire français. En outre, la situation géographique des acteurs de ce projet, concentrés dans la vallée du Rhône,  à Valence et ses environs immédiats, illustre l’efficience de la politique des pôles de compétitivité menée depuis 2005. Dans cette course à l’excellence, il est manifeste que le pôle lyonnais fonctionne désormais en synergie avec son environnement rhodanien, sur lequel il déborde en jouant le rôle , grâce à la démarche partenariale menée entre groupes, labels et distributeurs, y compris au détail, locaux constitués en réseau. Ce projet est bien entendu source d’emploi ; c’est ainsi que les sept employés du groupe Cowbones ont vu se renforcer leur activité professionnelle et ont ainsi pu sortir de la précarité.
La logique de développement durable est également une préoccupation des différents acteurs du projet, puisque ce projet d’album associe un groupe local de musiciens (Cowbones, sis en la commune de Cobonne, Drôme) et une jeune entreprise en distribution de production musicale (Casbah Records, Valence, Drôme). Cette volonté de raccourcir les circuits de production et de commercialisation se trouve renforcée par des initiatives innovantes, comme par exemple la vente exclusive du produit lors du festival Freakshow (Gigors-et-Lozeron, Drôme, les 29 et 30 août 2014), laquelle garantit que conception, production, fabrication et consommation de l’objet disque se réalisant avant tout à une échelle locale (processus dit de « fret interne »), bien que les objectifs se situent, à terme, à l’échelle internationale, pour un meilleur rayonnement culturel français tout en limitant au maximum les émissions de gaz à effet de serre, afin de proposer un bilan carbone favorable à même d’être éligible au label Ecobones.
    L’attention au respect des principes du développement durable se manifeste en outre par une accumulation de détails, allant du recyclage de costumes trois pièces en fin de vie et de la confection de cagoules grâce à un process peu gourmand en énergie dans le cadre du retraitement des intrants par des personnels en réinsertion sociale, jusqu’à l’utilisation de trois batteurs au set minimaliste dans le triple objectif d’éviter les gaspillages technologiques, de limitation des coûts et, surtout, de récupération d’énergie. C’est en effet l’un des aspects les plus innovants du projet : l’énergie cinétique développée par les batteurs est récupérée au moyen du SREC (Système de Récupération de l’Energie Cinétique, KERS en anglais) et réinjectée dans les amplificateurs utilisés par les deux guitaristes, le clavier et le chanteur. Ces innovations sont encore susceptibles d’être perfectionnées,  les guitaristes devant se contenter de jouer avec quelques doigts seulement, afin d’éviter les déperditions énergétiques engendrées par le contact de l’acier des cordes. La récupération de l’énergie déployée par le vocaliste, au moyen d’un mini-générateur électromécanique portable branché sur ses chaussures au cours de ses déplacements incessants, n’en est qu’à un stade expérimental, mais l’ensemble démontre une préoccupation innovatrice de premier ordre.
 Quant au produit en lui-même, ce fameux disque, seul un échantillon, NewCowbonnies, est en circulation et témoigne de la complémentarité entre la modernité la plus innovante et la perpétuation des traditions les plus anciennes. C’est ainsi qu’est maintenue la fameuse « démarche qualité » défendue par l’entreprise Cowbones depuis Too Speed Short Spoken : l’exploitation à fond d’une idée par morceau, toujours en vue d’éviter les gaspillages, soutenue par une cascade de cymbales, un rythme inébranlable, des guitares saturées et distordues jusqu’à l’essorage et un chant parlé dont il est difficile de distinguer autre chose que « Come on ! ». Le tout sonne comme un devoir de mémoire vis-à-vis du bombardement allemand du village de Cobonne en 1944.
Vox Populi Pollux est une démarche soutenue par les plus hautes institutions de la République Française et convoitée par nos partenaires, mais concurrents européens et mondiaux. Des négociations en vue de partenariats commerciaux accompagnés de transferts de technologies devraient prochainement sanctionner cette belle réussite industrielle française.