Courtney BARNETT [LIVE] - Casino de Paris | 7 novembre 2018

Courtney I love // par Vico

Courtney Barnett | Casino de Paris | 7 novembre 2018

Autant l'avouer tout de suite, j'ai pris ma place au creux de l'été pour deux raisons assez foireuses : Le Casino de Paris que je ne connaissais pas et la une du numéro de juin de Rock And Folk sur laquelle Courtney Barnett est prostrée dans des sanitaires rouges et blanches façon White Stripes. Couverture un poil racoleuse : "Pourquoi l'australienne est la plus brillante en 2018 ?".

J'attendais donc impatiemment de découvrir sur scène son deuxième album sorti en juin et sobrement intitulé "Tell me how you really feel". Sobrement car il succède à l’énigmatique "Sometimes I sit and think, and sometimes I just sit" et je ne vous parle pas des titres des EP...

Nous voilà donc dans ce temple du music-hall avec en ouverture Laura Jean, une ex-folkeuse qui a migré vers l'électro-pop (et malheureusement pas l'inverse). Elle passe du synthé au saxo avec la tronche de celle qui vient d'enterrer toute sa famille. On s'ennuie ferme, elle aussi manifestement, et on se quitte sans regret avec "une chanson sur ma maman qui me manque"...

Pas le temps (ou pas l'envie) de vider une des bières en canette que propose l'ancienne salle des fêtes que se positionne bien symétriquement l'équipe de choc. A ma droite les gaillards à la basse, à la batterie et au son. A ma gauche les minettes aux lumières, au synthé et à la guitare-chant. 

Et le ballet de la gauchère peut commencer. Sa voie imprime le rythme et les instruments l'enveloppent attentivement. Elle se dandine de manière incessante comme branchée sur courant alternatif. Sa guitare peut se faire rugueuse sur "Nameless, Priceless" ou même grasse sur "Hopefulessness" mais laisse toujours la place à de courts mais élégants solos.

C'est un yoyo permanent entre garage moite et balades lumineuses séparés par d'inventifs univers de lumières. Courtney termine le set en hurlant "Pedestrian at Best" et revient en rappel murmurer une envoûtante version d'"Everything is free" de la countrywoman Gillian Welch.

La jeune femme clôture la soirée entre délicatesse et maturité. Elle est le fil qui nous tient en équilibre. Et on quitte ce lieu qui fut jadis un parc d'attraction avec la douce sensation d'avoir fait 1h45 de montagnes russes... et d'en redemander !

 

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Courtney Barnett - Nameless, Faceless, by Laetitia