The Citradels

« Are they still here ? » (Psychic Ric Records) // par Super Poncho - Photo by Claudia Bellote
Aujourd'hui, Super Poncho vous emmène au pays des kangourous ! L'Australie, ces paysages somptueux, ces mers bleues turquoises et ces barrières de coraux. Bref, ça ressemble un peu à un petit paradis sur Terre. Mais bon, faut reconnaître que de chez nous, c'est pas l'endroit le plus accessible qui soit. Du coup, on se contente du numéro spécial de Thalassa ou du magnifique Enquête Exclusive sur l'envers du décor de l'île...

Mais un jour, j'irai, et ce jour-là, je ferai en sorte de rencontrer tous les groupes australiens que j'ai pu découvrir au fil des années. Vous risquez d'en manger des articles sur le sujet, plus que de raison ! Et parmi ces groupes se trouvent les Citradels. Attention, leur discographie est une véritable mine d'or. Depuis 2010, le groupe emmené par Tom De Vries a enregistré une dizaine d'albums, EP, live etc. Le tout accessible gratuitement. Car oui, au-delà de la qualité de la production musicale, le groupe revendique une totale indépendance. Le groupe se définit par son refus de verser dans un psychédélisme « industriel ». Keep Music Evil si vous me suivez.

Pour tout vous dire, j'ai découvert ce groupe avec leur dernier album paru au début du mois de février. Il m'a bluffé. Je me devais de vous en parler. Forcément, je me suis plongé dans leur discographie et alors là, j'ai eu l'impression d'être dans cette mythique scène des Sous Doués passent le bac. Oui oui la machine à baffes. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été autant secoué par un groupe. Leur musique, c'est un mélange de Spacemen 3, Brian Jonestown Massacre, Velvet Underground, Jesus and Mary Chain, bref, des trucs pas mal. Beaucoup de drone, au point de définir leur musique comme du drone'n'roll. Mais alors que le drone peut très vite apparaître comme lassant et redondant, l'utilisation de multiples instruments donnent une tout autre dimension à leur musique.
Avec "Are they still here ?", les Australiens se replacent dans la course du groupe le plus productif de l'île, revenant sur les talons de King Gizzard, auteur de leur 276e album en 2 ans 3 mois et 19 jours. 10 chansons et autant de tableaux pour le quintet de Melbourne. Ce bourdonnement, cette hypnose continuelle, quel pied ! Pendant Honey, deuxième chanson du disque, j'ai été tenu en haleine par le groupe pendant 5 minutes, à l'issue desquelles, ils m'ont laissé, comme hébété, au bord de la route. J'ai encore du mal à me remettre du cœur de cette chanson et de cette basse. Pim pam poum, touché coulé !

Alors après, on se retrouve avec la chanson Incense and Pepperspray, qui pourrait servir de bande son à une éventuelle version animée de la pochette de l'album "Their Satanic Majesties Second Resquest", celle avec la montagne et les enfants qui courent dans les fleurs. Ambiance ambiance. BJM, on les retrouve encore sur le titre No Love for (Mike) love, sorte d'Anemone revisitée ou sur l'ultime morceau When the Train Moves Slow.
Pour finir, notons l'enchaînement Deadbeat-Too Easy to Be Hard, majestueux au possible. Mais on ne va revenir sur chaque titre de l'opus, celui-ci étant un tout et non un puzzle dont les morceaux se détacheraient à l'envie. Je vous laisse découvrir.

Si l'Australie se cherchait des ambassadeurs de qualité, les Citradels seraient leurs hommes ! Ils seraient des diplomates de génie pour promouvoir les vertus de l'île et exposer aux yeux du monde la vitalité de la scène musicale locale. Bon vous l'avez compris, j'aime beaucoup ce groupe  mais une dernière remarque : à la vue de leur discographie, "Are they still here ?" m'apparait comme l'un de leurs moins bon album. Imaginez le reste.