Cheatahs

Sunne (EP - Wichita Recordings 2015) // Par Miguelito Lovelace
Les quadras sont dans la place, c’est une certitude…. Une nostalgie des années quatre-vingt-dix envahit à nouveau l’espace public, les pubs reprennent des standards de l’époque, et ceux qui n’avaient pas une thune en poche en 90 ont maintenant les moyens de dépenser un max pour satisfaire pleurs passions de jeunesse. Il faut relativiser, il y a quand même de  bons côtés, comme le retour du vinyl et le repressage en masse de nombreuses galettes tombées en désuétude.

Parmi les côtés moins funs à mon sens, des styles musicaux passés à la trappe reviennent en force, et un en particulier : le shoegaze. Je me rappelle les yeux ébahis de mes collègues de l’époque s’extasiant sans fin sur la production sublime du dernier My Bloody Valentine, avec un discours où se mélangeait relents de hippie et mauvaises effluves de jazzmen. Déjà chiant à l’époque, comment ce style a-t-il pu vieillir, vingt ans après ?

Inutile de tourner autour du pot, la réponse tient en un mot : mal. Pour un Ride qui se reforme on a une ribambelle de groupes se réclamant du style qui surgissent, dont les Cheatahs, objet (final) de cette chronique. Ces braves anglais, après un premier album en 2014, reviennent avec un EP 4 titre en 2015, qui reprend les choses telles qu’elles étaient restées en 1995. Oui, telles quelles : pas de nouveautés, pas d’influences surprenantes, juste la même recette.

Recette que l’on pourrait résumer en peu de mot : mid-tempo, guitare brouilla brouilla, et chant éthéré par-dessus avec une production savamment crasseuse (enfin pas trop pour les Sunne, mais bon vous avez compris le principe…). Preuve en est que le filon intéresse encore du monde, ils ont été programmés au Primavera Festival, et nul doute que l’on aura encore à subir d’autres albums de ce type, par eux ou leurs clones…

Crédit photo : Alex De Mora