Ces petits luxes / CHRISTOPHE

Chronique de film (2023)
         À propos du film Christophe… définitivement.

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     Générique d’ouverture. Fondu. CHRISTOPHE apparaît dans une auréole bleutée, le micro vissé à la main : « Si je devais vous raconter mon histoire, ça serait à coup de titres de films. Alors, je me la jouerais Beau bizarre, À bout de souffle, Baby doll, La Belle et la bête, Crash, 2001, l’Odyssée de l’espace, Le temps des gitans, Blue velvet, Beauté volée, Parfum de femme, L’eau à la bouche, Baise moi, Les valseuses, Les liaisons dangereuses, Psychose, PsychoseZéro de conduite ».

C’est sur cette litanie cinéphilique que s’ouvre le film de Ange LECCIA et Dominique GONZALEZ-FOERSTER, plasticiens et cinéastes. CHRISTOPHE apparaît comme un fantôme. Un fantôme de lumière, mais un fantôme quand même. Cette présence spectrale, on va la retrouver à plusieurs reprises au cours du film. Elle prend chair, puis redevient lumineuse… On avait fini par le croire immortel. Son profil de barde – longs cheveux blancs, moustaches et petites lunettes noires – semblait un bloc de granit, fixé, calcifié. Il y a trois ans, pourtant, le Covid nous arrachait CHRISTOPHE. À 74 ans, la mort n’est évidemment pas un scandale, mais celle-ci nous laissa incrédules.

Christophe… définitivement apparaît comme une étoile solitaire dans la constellation de documentaires consacrés à un artiste. On n’y trouve aucune image d’archives, voix-off, légendes ou entretiens avec des spécialistes, ni même de témoignages de proches. Le film ne cherche pas à conter le récit d’une vie ou d’un mythe. Il vise plutôt à brosser un portrait, au sens pictural du terme. Le film se déroule dans une teinte de nuit éclairée au néon, dans laquelle se découpe la silhouette de l’artiste, filmé à la caméra numérique à l’aube des années 2000.

Constituée d’enregistrements en coulisses (où le chanteur se révèle particulièrement loquace), une bonne partie du film est d’une grande rigueur en termes de montage ; chaque séquence vient saisir l’une des facettes de CHRISTOPHE pour en dresser progressivement un portrait composite. D’abord exigeant, notamment concernant la configuration sonore des salles de spectacle, il se révèle aussi attentif au moindre détail de la scénographie, qui doit se faire la chambre d’échos de sa sensibilité (jusqu’à la couleur violette des lettres affichées sur le prompteur). Par son humour et l’abondance de sa parole, se creuse un émouvant écart entre son caractère enfantin et les traits vieillis de son visage.

On ne trouvera ici aucun grand récit biographique, aucune story, aucune connaissance édifiante de l’homme ou de sa musique. Ce que vise le film, c’est une présence. Une présence filmée dans un perpétuel présent (alors que le film brasse plusieurs périodes, plusieurs concerts, mais en effaçant tous les repères chronologiques). Et là tient la réussite un peu magique du film : un sentiment d’être tout proche de cet être et de ce chanteur merveilleux qu’était CHRISTOPHE.          

Scarecrow

(24 mars 2023)

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Ange LECCIA et Dominique GONZALEZ-FOERSTER. 
Christophe… définitivement (2023)

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Ces petits luxes à LUX
RENCONTRE  & Projection du film à Valence (26),
en présence de Christophe VAN HUFFEL, guitariste du chanteur.
     Mardi 28 Mars, 20H, LUX - Scène  nationale
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Pour prolonger...

Écouter
     CHRISTOPHE, son oeuvre complète (ou presque). 
          On arrive encore à trouver de belles pièces chez les très bons disquaires,
          mais gare aux requins sur le web !
Lire 
     Philippe FUSARO. Nous étions beaux la nuit (La Fosse aux Ours, 2018)

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Photographies : DR
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