Ce que je retiens de 2018 (8/10)

8/10 - Des retours inattendus et salutaires // Par Julien Marty
Je suis certain que vous l'avez tous connu. Un artiste que vous adorez disparait de la circulation sans prévenir. Un an, deux ans, trois et toujours aucune nouvelle. On finit par l'oublier et on repense à lui lorsqu'on range sa discothèque et qu'on retombe dessus. Mais il arrive aussi qu'il refasse surface alors qu'on ne l'attendait plus. Je ne parle pas des réformations de grosses cylindrées qui ne cachent même pas leur avidité. Non, je parle de groupes undergrounds mais néanmoins majeurs pour une petite frange de la population.

On débute avec le groupe All Seeing Eyes, des américains. Ne levez pas les yeux au ciel si le nom de ce groupe ne vous dit strictement rien, c'est normal. C'est Johnny Walker qui se cache derrière ce trio, et si Johnny Walker cela ne vous parle pas alors vous avez un sacré boulot de remise à niveau à faire. Par contre si vous avez suivi le retour du rock sauvage à la sauce blues garage du début des années 2000 (époque White Stripes et Black Keys des débuts) alors ce nom vous parle. Johnny Walker c'était le guitariste/chanteur des Soledad Brother, un trio blues sorte de loser magnifique de Détroit. Une séparation juste avant que le style musical soit en vogue suivi de la création du superband Cut In The Hill Gang vers la fin des années 2000 et puis plus rien. Nous n'avons plus entendu parler de l'artiste. 
C'est donc avec une immense joie que nous avons vu déboulé en France son nouveau projet All Seeing Eyes (entamé il y a longtemp) sur un label français qu'on aime à défendre, Mauvaise Foi Records. Le must sur ce disque (qu'on ne retrouvait pas forcément sur Cut In The Hill Gang) c'est que le son des Soledad Brother n'est vraiment pas loin. Un blues écorché, bruyant et ultra-accrocheur sans oublier le chant gouailleur. On adore.
 

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All Seeing Eyes - Damn Your Stars, by Laetitia


Alignement des étoiles. Retour à la mode. C'est encore un groupe de blues garage qui après plus d'une décennie de silence reprend les guitares. Le duo américain, guitare-batterie composé de Tara Mac Manus et Margaret Garrett alias Mr Airplane Man, est de retour en 2018 avec l'album "Jacaranda Blues" sur le label français Beast Records et leur label de toujours Sympathie For The Records Industry. En plus de nous livrer un magnifique nouvel album, le duo est venu jouer en France pour le Binic Folk Blues Festival. On retrouve dans ce disque tous les ingrédients de l'époque, un son à fleur de peau, des rythmiques entêtantes et hypnotiques soutenues par un chant si proche de l'incantation. "Jacaranda Blues" semble tout de même plus tranquille que les précédents, moins Lofi, plus travaillé. Ce disque a été produit par Robin Girod des Duck Duck Grey Duck. C'est une véritable réussite.
 

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Mr. Airplane Man - I'm in Love, by Laetitia

Dans une moindre mesure, il y a aussi le retour des groupes que nous avions complètement cessé d'écouter suite à un enchainement d'albums à nos yeux merdiques. On peut dire sans sourciller que The Growlers avaient clairement trahi ses fans avec "Chinese Fountain" suivi deux ans plus tard de "City Club". Idem pour Bass Drum Of Death. Le sentiment de trahison pour les fans de la première heure (époque "GB City") devait être puissant lorsque son album "Rip This" est sorti en 2014 : une plaie musicale qui a bien failli avoir sa peau. Album enregistré sans ses accolytes des débuts, John Barrett s'était perdu. En 2018, nous n'en sommes pas encore aux embrassades et aux actes d'amour mais le lien est renoué avec The Growlers et Bass Drum Of Death. Avec "Casual Acquaintance" les californiens reviennent au source de leur Beach Goth, l'indolence morbide d'un garage fatigué. Le son est encore un poil trop produit, tous les titres ne sont pas extraordinaires mais on retrouve les sonorités des premiers albums.
 

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The Growlers - "Problems III" (Official Video), by Laetitia

Bass Drum Of Death aura mis 4 ans à se remettre de l'échec. Mais il est de retour en septembre avec "Just Business". On est pas loin du rock de stade sur certains titres mais ça fonctionne. Bien que presque trop produit, on retrouve sur l'album les éléments essentiels : la sauvagerie, le sens de la mélodie et les riffs de guitares addictifs qui caractérisaient le duo à ses débuts.
 

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Bass Drum of Death - Heavy, by Laetitia