No Mercy for Love (Born Bad Records 2017) // Par Laetitia Lacourt
Welcome to the jungle !
Je ne pensais pas que la tendance Urban Jungle s’emparerai de la musique ou que la musique s’emparerait de la tendance Urban Jungle (tendance qui consiste à recréer, dans sa piaule ou sa baraque, une ambiance tropicale grâce à l’accumulation de plantes grasses, succulentes et autres cactées aux côtés de mobilier vintage en rotin acheté la peau des couilles sur un site internet branchouille le tout sur fond de papier peint green biodégradable avec motifs de fougères et toucans, que vous prendrez soin d’instragramer tous les jours sous des angles différents avec le hashtag madécoàmoi).
Et pourtant si. Dieu soit loué, ils s’appellent Cannibale et ce blaze est, à lui seul, un vrai repoussoir pour les blogueuses lifestyle adeptes de la tendance suscitée puisqu’elles sont peu près toutes veggie, vegan, green, bio. Dommage pour elles. Puisque nous avons la bande son parfaite pour accompagner leurs petits intérieurs chlorophyllisés.
Car oui, écouter Cannibale, file une furieuse envie d’acheter quelques fougères en plastique chez Maisons du Monde, rempoter des cactus western, accrocher une dizaine de suspensions en macramés avec des sedums qui retombent en cascade, d’installer un hamac entre la porte de la cuisine et celle des chiottes, autoriser votre chat à vous balancer mollement de la patte. Pour les cris de toucans démerdez-vous ou attendez la promo perroquet chez Jardiland.
Vous y êtes presque. Arfff. Pas assez chaud hein. Manque la moiteur peut-être. Le cagnard surtout. Bref, trouvez un moyen d’être spongieux (une compil Nature et Découvertes peut faire l’affaire) et laissez perler la sueur aux entournures les plus humides de votre corps. Pour l’option chutes du Niagara, positionnez le mitigeur de la douche sur le point rouge, posez-vous dans votre jungle urbaine puis écoutez Cannibale. Parfait, vous êtes CARREMENT dans l’ambiance là.
Passons aux choses sérieuses maintenant.
La claque. Putain, que dis-je, la grosse fessée ouais. Comme celle du PSG-Barça ou du Barça-PSG, l’aller-retour, le Paris-Brest, dans les deux sens, et même qu’on tend l’autre joue ou la miche, au choix, et qu’on en redemande. On le boucle, on le repeat, on le connaît par cœur, on s’autosaoule car cet album, c’est l’ivraie.
Nouvelle signature de Born Bad Records, Cannibale est un quintet de quadra - ce qui me fait exactement le même effet que la loi du mort kilomètres (le même événement, par exemple un mec qui bouffe votre voisin, vous touchera 10 fois plus si c’est arrivé près de vous que s’il s’est déroulé dans une obscure province tonkinoise), puisque pour une fois je chronique un groupe qui n’a pas 20 ans de moins que moi.
Tout droit venu d’un bled paumé de Normandie dixit la presse, au passif musical long comme le bras, Cannibale sera, n’ayons pas peur des mots, l’une des révélations de l’année.
Un album rempli de tubes exotiques, d’un éclectisme rare, au spectre large qui rappelle parfois celui de Damon Albarn, des réminiscences des Doors (ahhhhh mais ce synthé, quelle beauté), une mosaïque de sonorités qui semblent sorties d’Afrique équatoriale, des chœurs qui donnent envie de brûler un cierge, des rythmes qui vous feraient danser avec un pygmée, une palanquée de riffs cambrousse : Cannibale déstabilise, emmène hors des sentiers battus, ouvre une contrée rock’n’roll sauvageonne, sur une île où « on est fou comme on est musicien, où l’on vit au bord de l’eau, coco et coquillages, où l’on vit sa vie comme un vendredi ». Mais en vachement mieux que Philippe Lavil quand même. (Ceci dit jetez un œil au clip de « Il tape sur des bambous » qui image assez bien l’ambiance dans laquelle j’ai essayé de vous mettre en début de chronique. Mention spéciale pour le hamac en macramé so 1982).
J’ai personnellement bloqué et monomaniaqué comme une dingue sur Carribean Dream. Tube solaire par excellence, qui donne envie de se poser dans un jardin avec des potes, de s’enfiler des bières, voire même – soyons fous – des cocktails, de faire tourner les cacahuètes et globalement tout ce qui se fait tourner. Oui les chaises aussi. Son petit côté Alabama Song des Doors mixé à La Music de Pierpoljak (deux références assumées de l’adolescence) le tout teinté d’un voile reggae nostalgique est vraiment, vraiment kiffant.
Autre pépite des caraïbes, évasion garantie, le titre Rythm Of Fire mené par une voix caverneuse, avec breaks de pirates aux chœurs redoutables en sus qui vous prend en otage vers je ne sais quelle destination, peut être celle de Nick Cave ?
Une chose est sûre, comme dirait la Compagnie Créole, ce groupe rajoute des couleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Je ne pensais pas que la tendance Urban Jungle s’emparerai de la musique ou que la musique s’emparerait de la tendance Urban Jungle (tendance qui consiste à recréer, dans sa piaule ou sa baraque, une ambiance tropicale grâce à l’accumulation de plantes grasses, succulentes et autres cactées aux côtés de mobilier vintage en rotin acheté la peau des couilles sur un site internet branchouille le tout sur fond de papier peint green biodégradable avec motifs de fougères et toucans, que vous prendrez soin d’instragramer tous les jours sous des angles différents avec le hashtag madécoàmoi).
Et pourtant si. Dieu soit loué, ils s’appellent Cannibale et ce blaze est, à lui seul, un vrai repoussoir pour les blogueuses lifestyle adeptes de la tendance suscitée puisqu’elles sont peu près toutes veggie, vegan, green, bio. Dommage pour elles. Puisque nous avons la bande son parfaite pour accompagner leurs petits intérieurs chlorophyllisés.
Car oui, écouter Cannibale, file une furieuse envie d’acheter quelques fougères en plastique chez Maisons du Monde, rempoter des cactus western, accrocher une dizaine de suspensions en macramés avec des sedums qui retombent en cascade, d’installer un hamac entre la porte de la cuisine et celle des chiottes, autoriser votre chat à vous balancer mollement de la patte. Pour les cris de toucans démerdez-vous ou attendez la promo perroquet chez Jardiland.
Vous y êtes presque. Arfff. Pas assez chaud hein. Manque la moiteur peut-être. Le cagnard surtout. Bref, trouvez un moyen d’être spongieux (une compil Nature et Découvertes peut faire l’affaire) et laissez perler la sueur aux entournures les plus humides de votre corps. Pour l’option chutes du Niagara, positionnez le mitigeur de la douche sur le point rouge, posez-vous dans votre jungle urbaine puis écoutez Cannibale. Parfait, vous êtes CARREMENT dans l’ambiance là.
Passons aux choses sérieuses maintenant.
La claque. Putain, que dis-je, la grosse fessée ouais. Comme celle du PSG-Barça ou du Barça-PSG, l’aller-retour, le Paris-Brest, dans les deux sens, et même qu’on tend l’autre joue ou la miche, au choix, et qu’on en redemande. On le boucle, on le repeat, on le connaît par cœur, on s’autosaoule car cet album, c’est l’ivraie.
Nouvelle signature de Born Bad Records, Cannibale est un quintet de quadra - ce qui me fait exactement le même effet que la loi du mort kilomètres (le même événement, par exemple un mec qui bouffe votre voisin, vous touchera 10 fois plus si c’est arrivé près de vous que s’il s’est déroulé dans une obscure province tonkinoise), puisque pour une fois je chronique un groupe qui n’a pas 20 ans de moins que moi.
Tout droit venu d’un bled paumé de Normandie dixit la presse, au passif musical long comme le bras, Cannibale sera, n’ayons pas peur des mots, l’une des révélations de l’année.
Un album rempli de tubes exotiques, d’un éclectisme rare, au spectre large qui rappelle parfois celui de Damon Albarn, des réminiscences des Doors (ahhhhh mais ce synthé, quelle beauté), une mosaïque de sonorités qui semblent sorties d’Afrique équatoriale, des chœurs qui donnent envie de brûler un cierge, des rythmes qui vous feraient danser avec un pygmée, une palanquée de riffs cambrousse : Cannibale déstabilise, emmène hors des sentiers battus, ouvre une contrée rock’n’roll sauvageonne, sur une île où « on est fou comme on est musicien, où l’on vit au bord de l’eau, coco et coquillages, où l’on vit sa vie comme un vendredi ». Mais en vachement mieux que Philippe Lavil quand même. (Ceci dit jetez un œil au clip de « Il tape sur des bambous » qui image assez bien l’ambiance dans laquelle j’ai essayé de vous mettre en début de chronique. Mention spéciale pour le hamac en macramé so 1982).
J’ai personnellement bloqué et monomaniaqué comme une dingue sur Carribean Dream. Tube solaire par excellence, qui donne envie de se poser dans un jardin avec des potes, de s’enfiler des bières, voire même – soyons fous – des cocktails, de faire tourner les cacahuètes et globalement tout ce qui se fait tourner. Oui les chaises aussi. Son petit côté Alabama Song des Doors mixé à La Music de Pierpoljak (deux références assumées de l’adolescence) le tout teinté d’un voile reggae nostalgique est vraiment, vraiment kiffant.
Autre pépite des caraïbes, évasion garantie, le titre Rythm Of Fire mené par une voix caverneuse, avec breaks de pirates aux chœurs redoutables en sus qui vous prend en otage vers je ne sais quelle destination, peut être celle de Nick Cave ?
Une chose est sûre, comme dirait la Compagnie Créole, ce groupe rajoute des couleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel.