L’Éclectique itinérant numéro 34 // Par Miguelito Lovelace
L’Éclectique itinérant numéro 34 | Jolly Rogers – Hyères | 29 juillet 2017
Comme dans de nombreux patelins de France et de Navarre, les scènes rock ne demandent qu'à exister, et c'est aussi le cas là où j'habite, Toulon. Connue pour son fâcheux épisode FN et sa concentration importante de militaires, elle n'en possède néanmoins un bel écosystème foisonnant, mais handicapé par le manque de salle de taille intermédiaire.
C'est pourquoi l'assoce l'Eclectique s'est formée il y a une paire d'année et en attendant de trouver le saint graal, elle propose plein de belles soirées dans des lieux tous aussi surprenants.
Ce chaud vendredi soir de juillet, c'est au Jolly Roger's, un pub perdu au fond d'une ZAC de Hyères que toute la faune se retrouve pour communier contre quelques pauvres euros le bon dieu du hardcore. Avec en plus une belle affiche et de très bonnes surprises à la clé.
Canine
Pour ouvrir le bal dans cette salle aussi petite que chaude, les marseillais de Canine. Hardcore mélodique et très technique, les deux lignes directrices de la soirée sont parfaitement représentées par les régionaux de l'étape. Ce qui est toujours vraiment bien avec ce mouvement post-hardcore et la conjonction des petites salles, est que tu entres immédiatement en communion avec le groupe. Textes engagés - avec présentation en français – saccades typiques du hardcore, bonne ambiance décontractée, tous les ingrédients sont présents pour une ouverture réussie.
Mercy Ties
Après une pause salvatrice à l'extérieur, vient les tour des natifs de Seattle, Mercy Ties. Changement radical d'ambiance, bien moins ouverts et bavards que leurs prédécesseurs, ils dégagent cependant une aura impressionnante. Déjà avant le concert, leur chanteur, sorte d'hybride entre Ian McKaye et Ian Curtis, était le seul entre tous à être calé devant la salle avec non pas une bière à la main, mais un livre... Sur scène, dès le premier titre tu te prends une claque : ce même chanteur arpente tout ce qui sert de scène, passant alternativement de droite à gauche tout en hurlant et scandant ses textes. Il te frôle comme si tu es transparent, et n'adresse pas une seule fois la parole au public, ce qui vu la promiscuité des lieux, est un exploit en soi. Et comme il monopolise l'attention, tu ne te rends compte qu'au bout de longues minutes que la bassiste qui avait commencé le set en pantalon, se retrouve maintenant en slip, comme par magie...
Prenants, éprouvants parfois, mais toujours justes, les Mercy Ties délivrent un hardcore presque industriel qui ne peux te laisser indifférent.
Birds in Row
Pour clore la soirée, le retour dans le sud des lavallois de Birds in Row viendra mettre une dernière calotte à tout le monde. Si tu veux vraiment savoir ce qu'est un groupe à la limite entre l'énergie brute et l'hystérie, tu en as un bon specimen. Hardcore hyper rapide et bourré de vitamines, mais sans les poncifs machistes que l'on peut retrouver dans le genre, les Birds sont en plus vraiment cools sur scène, en ramenant plus de chaleur humaine que leurs compères américains.... Quand en plus tu sais qu'ils n'ont rien dormi de la nuit, en provenance de Gênes, pour aller jouer le lendemain en Espagne, tu dis chapeau les gars vous avez une belle santé !
Prochain rendez-vous le 31 octobre même lieu même heure, avec la jeune scène locale des Bender qui accompagneront Peter Black, la légende australienne des Hard-Ons ! See you there !