Cabbage

Young, Dumb & Full Of… (Skeleton Key Records 2017) // Par Laetitia Lacourt
LA GIFLE ! Mais qu’il est bon de se faire fouetter … les oreilles. Avis aux fans de la Fat White Family : voici 5 nouvelles têtes à claque qui ne font définitivement pas dans la dentelle. Et si ce quintet est effectivement très éloigné du point d’Angleterre, ils savent piquer là où ça fait du bien. Et pour ceux qui n’aiment ni les Buzzcocks ni The Fall, inutile d’aller plus loin.

Formés à Mossley et basés à Manchester, Lee Broadbent (voix), Joe Martin (voix, guitare), Eoghan Clifford (guitare), Stephen Evans (basse), Asa Morley (batterie) définissent leur musique comme "idiosyncratic, satirical attack in the form of discordant neo post-punk". Le ton est donné.

Adeptes de clips bien dégueulasses et de shows qui finissent en calbut, Cabbage vient de sortir, le 6 janvier dernier, un album compilant leurs 3 premiers EPs, sortis en 2016. Derrière une pochette plus proche du plat de spaguettis des Guns ‘n’ roses que d’un étoilé Michelin, se planquent 12 titres assez inégaux mais contenant de vraies bombinettes punk à la fougue ultra primitive. Parmi elles, l’enragée Uber Capitalist Death trade dont le message paraît assez clair, la tubesque Free Steven Avery (Wrong america) ou encore Necroflat in the palace. La langue bien pendue, Cabbage mêle habilement humour, paroles acides et textes politisés. En gros, pas le genre de groupe à faire des courbettes pendant l’investiture de Donald Trump ("a human potato comedian with a shit toupee who says things to crawl under our skin. Knows as much about running a country as treating a woman with respect.")

Dans le lot, on y trouve aussi une reprise de Nancy Sinatra, These boots are made for walking, pas forcément nécessaire mais toujours moins chiante qu’une pub Guerlain.

Visiblement très très inspirés par le merveilleux monde qui nous entoure, on peut même espérer un LP dans l’année.