Les cow-boys du plat pays ne se sont pas gaufrés // par Lætitia Lacourt
Broken Circle Breakdown Bluegrass Band | Le Trianon – Paris | 20 février 2015
À l’origine, The Broken circle breakdown est une pièce de Johan Heldenbergh et Mieke Dobbels, interprétée par la compagnie Cecilia et jouée à guichets fermés en Belgique flamande et aux Pays-Bas. Puis vient l’adaptation cinématographique. « Alabama Monroe », de Felix Van Groeningen, raconte l’histoire d’amour déchirante entre Didier (Johan Heldenberg), un ancien punk joueur de banjo et Elise (Veerle Baetens), une jolie tatoueuse un peu rockab’ sur les bords. La mort, la passion, l’amour, la tristesse, la dépression, la joie, la colère : le film brasse moult sentiments, tous guidés par la poésie du bluegrass, cette country « sous sa forme la plus pure ». Gros carton, le film rafle alors récompense sur récompense, porté par une BO aussi énergique que délicate. La fiction dépassera la réalité lorsque musiciens et comédiens décident de poursuivre l’aventure sur scène sous le nom de The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band avec une flopée de concerts puis une date annoncée en France.
Complète en quelques jours. Puis une seconde. Complète en quelques heures. Puis une troisième. Bientôt complète.
La suite de l’histoire s’est déroulée vendredi dernier au Trianon.
À 20h30, Johan Heldenbergh (chant, banjo, guitare), Bert Van Bortel (chant, guitare, mandoline), Nils de Caster (chant, violon), Karl Eriksson (chant, banjo, guitare), Tomas de Smet (chant, basse) et Bjorn Eriksson (chant, guitare, dobro) se placent sur un petit bout de scène et ouvrent de façon intimiste avec « Will the Circle be Unbroken » de The Carter Family. Le ton est donné pour les deux prochaines heures : le public est déjà en transe, complètement pendu aux lèvres d'un indien et de 5 cow-boys. Puis c'est au tour de Veerle Baetens d'entrer sur scène, la jolie tatoueuse complètement détatouée. Si seuls trois des sept musiciens apparaissent à l'écran, on a rien perdu au change : les quatre autres n'ont aucun mal à prouver leur virtuosité technique, leur humour, leur pudeur, leur vitalité. Car durant ces deux heures, il s'agira bien de ça : un mélange d'ambiances survoltées comme le bluegrass sait si bien le faire, avec des ballades écorchées au chœurs brûlants, des gospels poignants, des solos instrumentaux et des morceaux aux tempos rapides vocalement hyper harmonieux, parfaits pour se taper les cuisses. Ce que les 1000 cow-boys que peut contenir le Trianon ne manquent pas de faire, simplement armés de « yeehaa » rageurs.
Show bourré d'anecdotes, chaque titre est introduit avec beaucoup d'humour par le chanteur Johan Heldenbergh - mélange de Jesse James et d'Alexander Ebert (Edward Sharpe) – qui s'aventure tantôt sur une chorégraphie chaloupée tantôt sur des blagues macho (« tu peux me prendre mais prends moi bien, comme un cow-boy, après je retournerai faire la vaisselle ») ou par la délicieuse Veerle, une calamity jane en robe verte émeraude à l'aise dans ses grandes bottes vintage et surtout bienveillante, avec petite distrib de Leffe aux copains.
Bill Monroe, Dolly Parton, The Secret Sisters, Hank Williams, The John Morris Orchestra, Townes Van Zand : la setlist fait vibrer le public avec de puissantes cover, des titres extraits du film ou de nouvelles chansons. Cerise sur le gâteau : la reprise de Bob Dylan par Veerle avec un « don't think twice it's alright » qui hérisserait le poil à toute épilation intégrale.
Au terme de deux rappels et d'un « Go To Sleep Little Baby « a cappella, le public, désormais paré pour vivre de bluegrass, d'amour et de bière fraiche, s'engouffre en masse dans le métro. C'est con mais ce soir on serait bien rentré à cheval.
À l’origine, The Broken circle breakdown est une pièce de Johan Heldenbergh et Mieke Dobbels, interprétée par la compagnie Cecilia et jouée à guichets fermés en Belgique flamande et aux Pays-Bas. Puis vient l’adaptation cinématographique. « Alabama Monroe », de Felix Van Groeningen, raconte l’histoire d’amour déchirante entre Didier (Johan Heldenberg), un ancien punk joueur de banjo et Elise (Veerle Baetens), une jolie tatoueuse un peu rockab’ sur les bords. La mort, la passion, l’amour, la tristesse, la dépression, la joie, la colère : le film brasse moult sentiments, tous guidés par la poésie du bluegrass, cette country « sous sa forme la plus pure ». Gros carton, le film rafle alors récompense sur récompense, porté par une BO aussi énergique que délicate. La fiction dépassera la réalité lorsque musiciens et comédiens décident de poursuivre l’aventure sur scène sous le nom de The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band avec une flopée de concerts puis une date annoncée en France.
Complète en quelques jours. Puis une seconde. Complète en quelques heures. Puis une troisième. Bientôt complète.
La suite de l’histoire s’est déroulée vendredi dernier au Trianon.
À 20h30, Johan Heldenbergh (chant, banjo, guitare), Bert Van Bortel (chant, guitare, mandoline), Nils de Caster (chant, violon), Karl Eriksson (chant, banjo, guitare), Tomas de Smet (chant, basse) et Bjorn Eriksson (chant, guitare, dobro) se placent sur un petit bout de scène et ouvrent de façon intimiste avec « Will the Circle be Unbroken » de The Carter Family. Le ton est donné pour les deux prochaines heures : le public est déjà en transe, complètement pendu aux lèvres d'un indien et de 5 cow-boys. Puis c'est au tour de Veerle Baetens d'entrer sur scène, la jolie tatoueuse complètement détatouée. Si seuls trois des sept musiciens apparaissent à l'écran, on a rien perdu au change : les quatre autres n'ont aucun mal à prouver leur virtuosité technique, leur humour, leur pudeur, leur vitalité. Car durant ces deux heures, il s'agira bien de ça : un mélange d'ambiances survoltées comme le bluegrass sait si bien le faire, avec des ballades écorchées au chœurs brûlants, des gospels poignants, des solos instrumentaux et des morceaux aux tempos rapides vocalement hyper harmonieux, parfaits pour se taper les cuisses. Ce que les 1000 cow-boys que peut contenir le Trianon ne manquent pas de faire, simplement armés de « yeehaa » rageurs.
Show bourré d'anecdotes, chaque titre est introduit avec beaucoup d'humour par le chanteur Johan Heldenbergh - mélange de Jesse James et d'Alexander Ebert (Edward Sharpe) – qui s'aventure tantôt sur une chorégraphie chaloupée tantôt sur des blagues macho (« tu peux me prendre mais prends moi bien, comme un cow-boy, après je retournerai faire la vaisselle ») ou par la délicieuse Veerle, une calamity jane en robe verte émeraude à l'aise dans ses grandes bottes vintage et surtout bienveillante, avec petite distrib de Leffe aux copains.
Bill Monroe, Dolly Parton, The Secret Sisters, Hank Williams, The John Morris Orchestra, Townes Van Zand : la setlist fait vibrer le public avec de puissantes cover, des titres extraits du film ou de nouvelles chansons. Cerise sur le gâteau : la reprise de Bob Dylan par Veerle avec un « don't think twice it's alright » qui hérisserait le poil à toute épilation intégrale.
Au terme de deux rappels et d'un « Go To Sleep Little Baby « a cappella, le public, désormais paré pour vivre de bluegrass, d'amour et de bière fraiche, s'engouffre en masse dans le métro. C'est con mais ce soir on serait bien rentré à cheval.