​Nick CAVE & the BAD SEEDS

Skeleton Tree (Kobalt) // Par bingO
          Inutile de chercher dans les huit textes de ce nouvel album des traces de l’infini malheur qui a récemment touché Nick Cave. L’australien est subtil et n’est pas du genre à s’épancher. De plus, pour la première fois dans sa discographie, aucune parole n’est imprimée sur la pochette. A l’image de celle-ci, Skeleton tree est sombre, mais ça, nous commençons à y être habitués...

Ce disque est singulier à plus d’un titre : quasiment pas de batterie, peu de guitares, des sons étranges (nappes tournoyantes de claviers) ; les Bad Seeds semblent en retrait, les voix sont souvent parlées, les choeurs fantomatiques. Comme un prolongement de la chanson-titre du précédent album (Push the sky away), l’atmosphère est éthérée, ouatée. On entrevoit toutefois un peu de lumière, parfois, comme sur le formidable Distant sky, interprété avec la chanteuse Else Torp qui nous emmène du côté de chez Julee Cruise, en terre lynchienne. Skeleton tree évoque aussi parfois la noirceur berlinoise de Your funeral, my trial et l’on pense aussi beaucoup aux sublimes B.O de films co-réalisées avec le fidèle Warren Ellis. 
Immense.

bingO, 03/10/2016