Sous avatar SARAKINIKO, le talentueux Yann CANNEVET revient au bled (une forêt bretonne), après quelques dates en Europe (Londres, Stuttgart, Paris) et à New York.
Il se pose un peu et nous offre une mixtape pour l'été 2024.
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Je n’avais jamais fait de mixtape auparavant et je ne pense pas être très doué pour ça, mais l’exercice est assez intéressant à faire. J’aurais pu mettre des chansons de PRIMAL SCREAM, de JESUS & MARY CHAIN, et autres… mais ils sont déjà assez connus et intemporels à mon sens.
J’ai préféré me concentrer sur des artistes de l’Hexagone, dont pas mal de Bretons que je connais de près ou de loin, ou pas du tout. Tous émergent ou tentent d’émerger du paysage sonore actuel et ont une importance particulière dans ma vision de la musique. Bien sûr, j’aurais pu en mettre beaucoup d’autres, mais le cadre était de 56 minutes…
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VOX LOW. Distance
[Keep on falling (Born Bad Records, 2023)]
J’en ai mis deux, car j’ai découvert VOX LOW lors d’un passage d’un titre de SARAKINIKO sur France Inter, dans l’émission Côté Club ou VOX LOW jouait un live. Les LIMIÑANAS étaient aussi invités. Une semaine avant, j’avais eu un article dans Libération qui mentionnait aussi le nouvel album de VOX LOW, Keep on falling, à côté du mien. Nos deuxièmes albums sont sortis le même jour et ces disques se sont suivis sur différents articles et webzines. J’ai tout de suite accroché, re-écouté et écouté l’ensemble de leur discographie. Pour cette mixtape, j’ai mis Distance qui est le premier titre de leur dernier album et Galactic pot healer qui est le premier titre qu’ils ont réalisé. Sur l’ensemble de leurs chansons, la voix, les ambiances hypnotiques, les rythmiques, les mélodies faite par la basse, les percussions, les apparitions, les disparitions, les respirations, et les différents sons bizarres sont terriblement justes et bien placés. Je trouve qu’un bon paquet de leurs chansons pourraient durer 20 ou 30 minutes, je pense qu’on ne s’en lasserait pas. Je le dis souvent aussi pour des chansons de PRIMAL SCREAM ou des remix d’Andrew WEATHERHALL J’aurais pu mettre aussi It’ s a rejuvenation, mais j’essaie de ne plus l’écouter, sinon je l’ai dans la tête pendant des semaines.
Nicolas GODIN. The border
[Concrete and glass (Because Music, 2020)]
Après avoir écouté AIR, pendant pas mal d’années, j’ai découvert par hasard, pendant le premier confinement, le travail de Nicolas GODIN en solo, avec son album Concrete and glass, sorti en 2020. Dans cette chanson on retrouve vraiment le style particulier de Nicolas GODIN et son jeu de basse, la batterie très claire et bien-sur la voix vocoder.
GIIRLS. Asylum for evil (feat. Francis MALLARI of RENDEZ-VOUS)
[Time of glass (13/09/2024)]
GIIRLS, à l’instar de Yann et de MARBLE ARCH est l’hologramme musical de Brice, avec qui nous avons monté le groupe FUTURE ensemble, que l’on a du rebaptiser FTR après avoir signé sur un label américain, à cause du rappeur FUTURE. On lui volait trop de streams sans doute. Avec GIIRLS, il va sortir son deuxième album en septembre 2024 et j’ai eu la chance de l’écouter. Je trouve que sur cet album il a réussi à aller vers une approche plus low-tempo et plus dansante et ca lui va bien.
SAN CAROL. Cancer
[Houdini (Freemount Records, 2018)]
C’est une chanson que j’ai tout de suite aimé lorsqu’elle est sortie. Je connais Maxime depuis pas mal de temps et je suis toujours impressionné par son travail (avec sa bande Angevine) avec SAN CAROL ou alors avec BIG WOOL. Dans ce titre aéré, il y a tout : la mélodie, le refrain, les différents sons de guitares clean et fuzz, arrangements, refrain. De mémoire, il sort un album avec SAN CAROL en septembre 2024, qui je suis sûr, sera encore très bon.
MARBLE ARCH. I’m on my way
[Children of the slump (Géographie, 2019)]
MARBLE ARCH est né de mon ami Yann. Nous avons monté notre 1er groupe ensemble, MARIA FALSE, avec qui on a pas mal bourlingué durant nos années d’études Rennaises. Nous sommes amis depuis la première section maternelle. Ça remonte à peu près à... 35 ans ! Avec MARBLE ARCH, il a pu développer toutes ses idées et ses orientations et sa créativité sans fin dans ses deux premiers albums. En écoutant ce titre, je nous retrouve tous les deux sous le préau du lycée en seconde que l’on devrait tenter de faire un groupe de musique. Mais avant ça il fallait peut-être qu’on apprenne à jouer d’un instrument de façon, au moins convenable.
The LIMIÑANAS. Dimanche (feat. Bertrand BELIN)
[Shadow people (Because Music, 2018)]
Il y a beaucoup de chansons et des albums entiers qui résonnent en moi. J’ai mis celle-ci car elle fait partie d’une des chansons que j’écoute souvent depuis quelques temps. De ma fenêtre, et au fil des années, les LIMIÑANAS, se montrent réellement impressionnants sur la régularité et surtout la qualité de leur travail et leurs collaborations avec un horizon sonore en perpétuelle évolution, notamment avec Laurent GARNIER, Peter HOOK, le groupe l’ÉPÉE avec Anton NEWCOMBE, etc.
Je trouve la sobriété du thème principal de la chanson, de la rythmique et de l’interprétation de Bertrand BELIN très réussie.
DEAD. Bliss
[(2024)]
C’est un groupe composé de mon cousin Bernard aux machines, aussi bassiste en live pour SARAKINIKO, de Brice de GIIRLS et FTR à la guitare et puis Berne au chant… Ça fait plus de dix ans que ce groupe existe et ça faisait pas mal de temps qu’ils n’avaient pas sorti quelque chose. Et tout d’un coup ils sont arrivés comme ça, tranquillement, sans rien dire à personne avec cette chanson et ce clip. Même si la musique à proprement dite de DEAD n’a pas grand-chose à voir avec SARAKINIKO, ce que j’aime dans leurs créations c’est la surprise, le tout en restant fluide sur l’ensemble des titres. Sur cette chanson le refrain arrive vraiment subitement et finalement c’est très limpide et compréhensible malgré tous les instruments à fond. Lorsque l’on ré-écoute plusieurs fois, on peut découvrir plein de petites choses qui restent dans l’oreille pendant longtemps. Par exemple à la fin de cette chanson il y a un petit son de téléphone, de fax ou je ne sais pas quoi qui reste en tête… Je leur demanderai tiens… Ils sortent aussi leur deuxième album en septembre. J’aurais pu en mettre d’autres comme Bad lashes, Ice sky, Far away…
FALLEN ALIEN. Porosity
[(2024)]
C’est un groupe composé d’un frère (Clem) et de sa soeur (Coline). Je les ai connus il y a quelques années avec leur premier groupe SOFT BLONDE, qui avait d’excellentes chansons comme Lost in the room. Ils sont originaires des Côtes d’Armor, comme moi. Je suis ravi de les revoir de nouveau ensemble dans FALLEN ALIEN. La chanson Porosity est vraiment très riche, avec beaucoup de parties différentes et des arrangements très précis. J’ai hâte de découvrir leurs prochains titres et aussi j’espère secrètement que mes enfants feront un groupe ensemble, mais ça je ne le dis pas trop fort.
CHASSEUR. Les épines
[En diagonale (2024)]
J’ai découvert cette chanson il y a peu, durant un trajet à Paris. Si je ne me trompe pas, l’album de CHASSEUR, En diagonale, est sorti récemment. J’ai trouvé cette chanson intrigante et extrêmement bien réalisée, notamment avec le piano avec ses accords plaqués, qui promène la voix, très compréhensible. Il y a les mélodies de flûtes traversières, la rythmique très droite avec quelques breaks très bien placés. J’ai depuis écouté l’ensemble de l’album, et c’est très réussi.
GWENDOLINE. Conspire
[C'est à moi ça (Born Bad Records, 2024)]
J’aime beaucoup leur histoire. Leur musique part d’idées qui ne devaient pas sortir au grand jour. C’était juste composé pour eux et pour leurs amis. Avec l’énergie du dégoût, sans se poser de question et surtout sans plan de carrière à la con. Je trouve que ça fait du bien. Ils ont fait les Trans et après, ça a explosé en pleine tête de tout le monde.
VOX LOW. Galactic pot healer
[Ride the wave 2 (Oráculo Records, 2018)]
Yann CANEVET aka SARAKINIKO
(19 août 2024)
SARAKINIKO. Dehors (La Maison Des Corbeaux, 13/10/2023)
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Pour prolonger...
SARAKINIKO : Bandcamp
SARAKINIKO : Facebook
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Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #769 (23/03/2022)
Rock à la Casbah #824 (11/10/2023)
Le royaume de SARAKINIKO, par bingO (05/12/2023)
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Photographies & artwork : Morgane CAUX
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