La saison des pluies (Playlist // automne 24)

Sur la platine de la rédaction
          L'été caniculaire est derrière nous, les Jeux Olympiques également. Les chansons coups de cœur du moment de quelques membres de la rédaction du Casbah Webzine, sont là pour vous consoler, avant l'entrée dans la froidure.
 
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"Sniff sniff !!"
 

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É r i c F.  [un chic type]

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L'été est fini et les vacances avec, sniff sniff ! Seule bonne nouvelle, la fin du grand bazar olympique parisien. Ce qui ne m'empêche pas de vous avoir concocté une sélection 100% sport. À vos marques, prêts ? Feu, partez !

The BASEBALL PROJECT - Fair weather fans

     [Volume 2 : high and inside (Yep Rock Records, 2011)]
Projet récréatif mené par Scott McCAUGHEY (YOUNG FRESH FELLOWS, MINUS 5, R.E.M.) aux côtés de Steve WYNN (DREAM SYNDICATE) et de Peter BUCK (R.E.M), le BASEBALL PROJECT est, comme son nom l'indique, un groupe dont tous les morceaux évoquent de près ou de loin le sport roi aux Etats-Unis (qui est à peu près le seul pays au monde à le comprendre). Ici, le groupe se défend d'être des fairweather fans, soit l'équivalent US de nos Footix franchouillards, toujours prêts à soutenir les équipes qui trustent les victoires. Comme quoi un supergroupe peut tout à fait ne pas trop se prendre au sérieux.

MJ LENDERMAN - Dan MARINO

     [And the wind (live and loose !) (Anti-, 2023)]
S'il a des initiales qui ne sont pas sans rappeler Michael JORDAN et deux chansons nommées Basketball #1 et 2, MJ LENDERMAN ne s'intéresse pas qu'à ce sport. Pour preuve, ce titre mettant en scène Dan MARINO, légendaire quarterback des Miami Dolphins. Délicieusement lo-fi sur l'album Bought yourself a boat, le morceau prend de l'épaisseur et du muscle sur ce chouette album live sorti l'an dernier. Et le tout sans stéroïdes, s'il vous plaît ! L'inépuisable guitariste de WEDNESDAY vient d'ailleurs de confirmer son entrée dans la Major League avec son tout récent album solo Manning fireworks. On en reparle d'ailleurs bientôt.          

GUM COUNTRY - Tennis (I feel ok)

     [Somewhere (Kingfisher bluez, 2020)]
Échappée des powerpopeuses canadiennes COURTNEYS, Courtney GARVIN a monté avec Connor MAYER un duo tout aussi efficace, GUM COUNTRY, dont l'album Somewhere fût une des (très) bonnes surprises de 2020. En mélangeant indie pop racée et shoegaze acéré, GARVIN et MAYER y chantaient, entre autres, leur amour pour la petite balle jaune, idéale selon eux pour se vider la tête (“Hit the ball until I rot, Back and forth and on that thought, It’s just a game, It’s all the same”). C'est en tout cas autrement moins soporifique qu'une bataille de fond de court interminable à Roland Garros !
 

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PARQUET COURTS - Total football

     [Wide awake ! (Rough Trade, 2018)]
S'ils sont, de leur propre aveu, tout sauf des érudits footballogues, les quatre PARQUET COURTS ont vu leur côte d'amour grimper en flèche auprès des amateurs du beau jeu. Il leur a pour cela suffit de mettre en avant le football total défendu par l'Ajax d'Amsterdam et sa star de l'époque, l'esthète Johan CRUYFF. Ca fonce vers les cages à toute berzingue, et le but marqué compte double grâce à ce clin d'oeil appuyé aux albums Panini. Rien que pour ça, le quatuor new-yorkais mériterait bien de ramener la coupe à la maison.

FIDLAR - Cocaine

     [Fidlar (Mom+Pop, 2012)]
Pas très esprit du sport cette thématique poudreuse ? Certes, mais le joueur de hockey australien Tom CRAIG n'a visiblement pas reçu le mémo. Ce dernier a été expulsé du village olympique pour s'être procuré de la cocaïne dans Paris. Résultat des courses, une suspension de douze mois. L'histoire ne dit pas si son avocat a utilisé la ligne de défense (et non la ligne de défonce ah ah) d'une addiction sévère à la bombe punk de FIDLAR, magnifiquement personnifiée par l'inénarrable Nick OFFERMAN dans le clip ci-dessus.



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M a x i m e   M O N C A F É [le voisin d'à-côté]
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TANGERINE DREAM - Love on a real train

     [Risky Business, OST(Geffen Records, 1983)]
Le mouvement ondulatoire séquencé est tout simplement sublime et définit TD comme les maîtres incontestés d'une musique visuelle. Voir TC en slip ou faire semblant de fumer n'est pas la plus grande force du film. La critique du libéralisme, la volonté d'émancipation des personnages féminins et la noirceur des relations humaines font la force de ce Risky Business Director's cut, qui a fort bien vieilli.

BARGAINATT - Le jeune homme de Nantes (Rond d'Argenton)

     [C'est pas banane ! (Autoproduction, 2020)]
Eté 24, Jaujac (Ardèche), place du village, on vient voir un bal folk où joue BARGAINATT (deux violons, un violoncelle, un accordéon). Au bout de cinq minutes, on se retrouve à danser avec joie et bienveillance. Tout le monde s'amuse, s'entraide, se sourit, même pour ceux comme moi qui ni connaissent rien au rond d'Argenton, au bal Limousine, au Scottish, à la bourrée 2 temps et autres Mazurka ! À refaire, et surtout prendre des cours de danses traditionnelles !
 

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brett.jpg, by Bingo

ICEHOUSE - Hey' little girl

     [45t. (Chrysalis, 1982)]
Les éclats de Bret Easton ELLIS (disponible en 10/18), c'est 900 pages de faux semblants, d'incompréhension, de tripotages adolescents dans les pool-house, de routes californiennes où rôdent des serial killers, où le jeune ELLIS aime à  se faire des délires tout seul et vivre dans la torpeur. C'est aussi un livre sur les années 80. La musique y est omniprésente, notamment des groupes comme ICEHOUSE, ULTRAVOX, The GO GO'S, The MOTELS et tant d'autres. BEE prog-romancier.   

Arlo ASTER - I farted, it was liquid

     [(Basement Tapes, 1961 ?)]
YT m'a  chaudement recommandé, le chanteur Arlo ASTER et sa chanson de 1961 I farted, it was liquid, publiée chez Basement Tapes, avec des paroles telles que : "I farted, It was liquid, Oh man, it was so fuckin' sick, Now I'm sittin' here with my wet cheeks, Feelin' like I need a SOS".
Après recherche, une chaîne YT appellée AI Generated comedy a créée une playlist de faux chanteurs/es avec des singles parodiques (de trés bonnes factures), tous plus débiles l'uns que les autres... (I think my cat wants to kill me / I punched my teacher in the ball sack / Motherf**ker I'm broke, etc.).



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b i n g O [redac' chef tatillon]
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MERCURY REV - Born horses

     [Born horses (Bella Union, 06/09/2024)]
Depuis 1989 le groupe américain MERCURY REV a su traverser toutes les décennies, tout en restant fidèle à son indépendance musicale, en se fichant de la mode et des hypes, autant dire en n'en faisant qu'à sa tête. Reconnu tardivement (fin 1998 avec Deserter's songs, parfois utilisé dans des publicités) et désormais un peu dépassé par des groupes qui lui ont beaucoup piqué sans jamais le reconnaître, ceux qui n'ont vraiment rien à dire à leur encontre, parlent aujourd'hui de groupe culte. On va désormais interdire l'utilisation de ce mot. Sur leur possible 15ème album (qui sort chez les esthètes de Bella Union). Jonathan DONAHUE et ses camarades nous entraînent dans un long voyage, cotonneux et onirique, avec un saxophone céleste ou un piano économe qui survolent l'ensemble. Prog-rock ? Jazz ? Ambient ? MERCURY REV, c'est un peu tout ça, mais en mieux,
Pour ceux qui ont été quelque peu déçu par le dernier Nick CAVE (on en reparlera peut-être, possiblement au moment du bilan 2024), Born horses saura vous consoler car plus surprenant et tellement plus habité.
La chanson-titre est comme un rêve éveillé : CHRISTOPHE chante avec Les BAD SEEDS et SUPERTRAMP réunis.
 

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TINDERSTICKS - Always a stranger

     [Soft tissue (City Slang, 13/09/2024)]
Vous le savez, les TINDERSTICKS sont l'un des meilleurs groupes du monde et produisent régulièrement des disques majeurs et élégants. Sorti par la belle Maison City Slang, la collection automne-hiver 2024 est chaudement conseillée à toutes celles et tous ceux qui aiment la sensualité. 

MERIDIAN BROTHERS - Es mi nueva era

      [Soft tissue (Ansonia Records / Les Disques Bongo Joe, 12/07/2024)]
Son compte en banque ayant dû baisser, Manu CHAO a repris du service, les touristes en pantacourt l'ont possiblement croisé en festival cet été, sur les ondes nationales et dans les bacs à disques de la rentrée... difficile d'y échapper, malheureusement. Qu'il prenne garde : depuis Bogota, le Colombien Eblis ÁLVAREZ et ses MERIDIAN BROTHERS (dans la place depuis 1998) sont prêts pour Le grand remplacement musical. 
Sur leur lumineux Mi latinoamerica sufre, la voix se fait rare ou arrive en fin de parcours, parce qu'elle se mérite. Quand le psychédélisme latino rencontre le soukous, ça fait souvent des étincelles et des secousses.

KACIMI - Le brouillard vous va si bien

      [Panache (Le Pop Club Records / It's A Gas Records, 11/10/2024)]
Le patron Helvète du Pop Club Records est un homme de goût, tant par ce qu'il sort sur son label, qu'avec les chansons qu'il écrit, compose et produit.
Son nouvel et quatrième album, le bien nommé Panache, n'est pas pour les fans des BLACK KEYS, de KING GIZZARD ou de FONTAINES DC (voir plus bas).
Le titre choisi se situe entre la douceur vocale de Jean BART (compatriote Suisse dont on est toujours sans nouvelles depuis 1998 !), l'élégance d'Alain CHAMFORT et le génie de Serge GAINSBOURG (un soupçon rythmique d'Histoire de Melody Nelson, beaucoup de Confidentiel). De la musique d’esthète pour les esthètes ? Oui !

Serge GAINSBOURG - La saison des pluies

      [Confidentiel (Philips, 1964)]
Choix facile pour une playlist automnale ? Probable. Désormais soixantenaire, Confidentiel reste le meilleur album du grand Serge.



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L a u r e n t   C A L V I N  [illustrateur maison]
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Je suis certain que les lecteurs du Casbah Webzine seront ravis de découvrir que j'écoute actuellement toujours le même album depuis dix jours.
Voici donc ma sélection (diversifiée) de cette rentrée, en une phrase : le dernier opus des Irlandais FONTAINES DC [Argh !!!, NDLR].
Probablement très mainstream [Ah bon ? À peine !, NDLR], vu le nombre d'écoutes mensuelles renseignées sur ma plateforme musicale.
Pourtant j'apprécie tout particulièrement le fait que le groupe se renouvelle et propose autre chose que du FONTAINES DC des précédents albums.
Bref, j'aime beaucoup [Pour Noël, toute l'équipe de la Casbah va se cotiser pour lui offrir coton-tiges et quelques disques, NDLR].
Par contre, la pochette est franchement laide [Possiblement ce qu'il ya de mieux dans cette livraison, NDLR], alors je me suis dit que ça serait mieux de proposer une illustration aux couleurs automnales [Merci, beau travail, mis en bandeau, NDLR].

FONTAINES DC - Romance 
     [Romance (XL Recording, 2024)]

FONTAINES DC - Starburster 
     [Romance (XL Recording, 2024)]

FONTAINES DC - Motorcycle boy
     [Romance (XL Recording, 2024)]

FONTAINES DC - Death Kink
     [Romance (XL Recording, 2024)]

FONTAINES DC - Sundowner
     [Romance (XL Recording, 2024)]

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09 octobre 2024
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Photographies : bingO, DR.
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