Le punk n'est pas mort ! Il est même italien et habite une petite ville de Toscane.
Il est tellement vivant qu'il se déplacera jusqu'en France, dans la Drôme, à l'occasion d'un festival de cinéma... italien.
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Le 28 février 2023, la soirée de clôture de FESTIVITA, le festival du cinéma italien de Valence (Drôme), porté depuis 10 ans par LUX scène nationale, sera l'occasion d'une soirée résolument musicale. Punk plus exactement. Car le punk est vivant. Il est même italien et il habite à Grosseto. C'est dans cette petite ville de Toscane que démarre Margini, premier film de Niccolò FALSETTI et Francesco TURBANTI. Ces deux cinéastes de même pas 30 ans puisent ici dans leur propre expérience de naufragés du punk provincial pour livrer un film fort attachant et inédit en France, que le public valentinois va avoir la chance de découvrir.
Grosseto donc, un été de 2008. Edoardo, Iacopo, et Michele forment un groupe de punk hardcore. Iacopo, le bassiste, est un musicien classique porté au street punk, qui passe son mois de septembre à répéter avec le Maestro BARENBOIM avant de partir en tournée. Edoardo joue de la guitare, vit avec sa mère Tiziana et fait figure de grand incompris, avec ses T-shirts de DISCHARGE, HÜSKER DÜ et BLACK FLAG, comme le batteur Michele, du reste. Au chômage, sans espace de répétition, sans le sou et fâchés, ils vivent dans les marges d'une ville de 80 000 habitants, comme le confirme avec ironie et amertume le titre du film. Le cheval de bataille du groupe est "Le punk, c'est une mode, mais pas pour nous". Mais pas évident de jouer sa musique dans une ville tranquille, où l'on préfère siroter sa grappa au rythme du bandonéon, ou s'encanailler le samedi soir dans la discothèque du coin en se déhanchant sur Giorgio MORODER. Edoardo, Iacopo et Michele sont décidemment trop punks pour ce bas-monde...
L'heure de gloire va enfin arriver quand on leur propose de faire l'ouverture, à Bologne, du concert de DEFENSE, un célèbre groupe de punk hardcore américain. Hélas, le concert est annulé. Tant pis pour Bologne, hors de question de laisser passer l'occaze du siècle : les trois compères décident que c'est DEFENSE qui viendra jouer à Grosseto. La situation se complique quand Iacopo apprend qu'il a des répétitions le jour même qui a été fixé pour l'événement, alors que de son côté, Michele a déjà acheté des billets d'avion très chers avec la carte de crédit de sa nana, caissière au supermarché, et qu'Edoardo s'est définitivement fâché avec le compagnon de sa mère, qui était disposé à leur fournir une salle et tout le système d'amplification. Alors que fait un vrai punk quand les choses se corsent ? Il se débrouille, le tout avec résignation, désinvolture et une bonne dose d'improvisation. La passion peut tout, les amis !
Niccolò FALSETTI, à propos de la génèse du film : « On rentrait de Rome, de Florence, de Bologne, tout excités par le concert de la veille, le pogo, le groupe qui avait joué, et nous avions hâte de nous enfermer dans la salle de répétition. C'est dans cet état qu'on descendait du train, on sortait de la gare de Grosseto et, autour de nous, il y avait ce calme décalé qui nous tuait. On sentait qu'il ne se passerait jamais rien. C'était ça le punk pour nous. La province ne nous permettait pas d'être les punks rebelles, les caïds de Londres, New York ou Berlin. Nous savions que nous ne le deviendrions jamais et, d'un certain côté, ça nous convenait. Cette brèche nous a semblé riche de potentialités narratives. Nous pouvions parler de façon originale de notre génération, de la province, de l'engourdissement qu'elle provoque et de sa poésie, mais surtout du conflit entre ces deux faces qui nous a toujours amusés. Margini raconte ce conflit ».
Margini est un film authentique, vif et agité, réalisé par quelqu'un qui connaît bien l'idéologie et la sous-culture punk, volontairement chaotique (Niccolò FALSETTI fait partie d'un collectif d'auteurs et réalisateurs qui, au fil des ans, a produit des documentaires, des courts-métrages, des clips...). Le film est, tour à tour, drôle et émouvant, marqué par des séquences de concert hyper efficaces, et met finalement en scène le dernier geste de rébellion d'une génération qui essaie encore de "rêver en grand".
Encore inédit en France (à quelques rares projections près), Margini a été déniché de l'autre côté des Alpes, hors des circuits traditionnels de distribution cinématographique, par LUX, qui s'acoquine avec le Mistral Palace, où le public migrera dès la fin de la projection du 28 février 2023 pour boire un verre à la santé du monde, sur le son de La PUNTA BIANCA, groupe de pop franco-italien.
Scarecrow
(21 février 2023)XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Niccolò FALSETTI et Francesco TURBANTI. Margini
(Dispàrte / Manetti Bros.Film / Rai Cinema, 2022)
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Margini + La PUNTA BIANCA // Soirée cinéma + concert à Valence (26)
LUX + Mistral Palace // Mardi 28 février 2023, 20h15
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Pour prolonger...
Margini : bande-annonce en italien
Margini à LUX (Valence)
PEGS (groupe du réalisateur Niccolò FALSETTI) : Bandcamp
La PUNTA BIANCA : sur le Bandcamp du label Detriti Records
Mistral Palace (Valence) : site web
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Photographies : Dispàrte / Manetti Bros.Film / Rai Cinema
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