Les chansons coups de cœur du moment de cinq touristes de la rédaction du Casbah Webzine sont faites pour tailler la route estivale en évitant les mastodontes pleurnichards des festivals ("Sniiifff, désolé, je suis trop émue.e de vous retrouver cher public... Vous m'avez manqué...").
Tailler la route...
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b i n g O [redac' chef tatillon]
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Rita MARLEY - Good morning Jah
[Who feel it knows (Tuff Gong, 1980)]
Avant le départ. Pour préparer ses affaires, tranquillement.
The SPECIALS - You're wondering now (David "Kid" Jensen Session 1980)
[BBC Sessions (EMI, 1998)]
Idéal en voiture, à petite allure, face au soleil, fenêtres ouvertes, en boucle sur l'autoradio K7. Ne pas oublier la halte pour faire Le plein de Super.
Paul McCARTNEY & WINGS - Mrs. Vandebilt
[Band on the run (Apple Records, 1973)]
Sur Band on the run, Paulo & co. frappent un grand coup. Rien à jeter. Une seule écoute de Mrs. Vandebilt suffit à vous donner envie de déambuler dans les rues de ce petit village en chantant la mélodie du refrain à tue-tête ("Oh ! Hey oh ! " - scie musicale dépassant Le petit bonhomme en mousse). Désolé si touristes et autochtones vous prennent pour un hurluberlu.
Les NÉGRESSES VERTES - Orane
[Mlah (Off the track Records, 1989)]
Un petit pastaga, au coucher du soleil, avec un titre bien mélancolique (presque plombé), ça ne se refuse pas.
The SMITHS - This charming man (New York vocal)
[This charming man (New York) - Maxi (Rough Trade, 1983)]
Cela fait déjà quelques décennies que le Moz n'a plus toute sa tête. Oublions toutefois ses déclarations nauséabondes (et inexcusables) pour mieux nous concentrer sur l'oeuvre. À votre arrivée, pendez le DJ de la fête du camping ou imposez-lui de mettre ce titre. Parfait pour danser.
M a r l è ne T I S S O T [Ecrivaine parfois énervée]
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Elliott SMITH - All cleaned out
[New moon (Kill Rock Star, 2007)]Un de mes morceaux préférés du regretté et prodigieux Elliott SMITH – sur un album posthume aussi truffé de pépites que ceux parus de son vivant.
KILLING JOKE - The death and resurrection show
[Killing Joke 2003 (ZUMA, 2003)]Quand je suis en colère et que je n'ai pas de punching ball, j'écoute ça, très fort, et je crie, et je saute partout autour des meubles (sans rien casser ou presque).
BADLY DRAWN BOY - The year of the rat
[One Plus One Is One (XL Recordings/Twisted Nerve Records, 2004)]Puis je me calme, et soudain, j'aime les gens – enfin, pas tous, faut pas déconner !
FLOGGING MOLLY - Laura
[Whiskey on a sunday (SideOneDummy Records, 2006)]Du punk celtique ? Ouais, j'assume ! Ne serait-ce que pour ce moment jouissif de l'explosion après l'intro acoustique. Et le violon, aaah ! Et la voix de Dave KING !
The CUTE LEPPERS - Terminal boredom
[Single (Damaged Goods, 2007)]Découverts en live au MISTRAL PALACE (Valence, 2009), une jouissive claque punk dont je ne me lasse pas et qui revient agiter ma playlist en période de boredom.
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N e s t o r S O C R A T E S [correspondant local]
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THAT DOG - One summer night
[Totally crushed out ! (Geffen Records, 1995)]Deux des quatre membres d'origine de ce groupe de Los Angeles sont les filles du bassiste jazz Charlie HADEN et donc les sœurs de Josh HADEN (SPAIN). On compte également au chant la sœur du batteur Joey WARONKER (R.E.M, BECK). J'ai découvert THAT DOG sur des compilations indie US vers 1994, date de leur premier album. À l'aise dans de nombreux secteurs du jeu, ils pouvaient alterner rock campus US, folk sec, harmonies vocales Pet Soundesques, baroque à la Lisa GERMANO. Le label Third Man Records vient de sortir en LP les 2ème et 3ème albums.
MOLLY DRAKE - Fine summer morning
[Molly Drake (Bryter Music, 2011)]
Pluie fine en ce petit matin de juillet, pas de langueur, pas de chaleur mais un concerto d'oiseaux migrateurs. Molly au piano. Nick dans le berceau en bois.
The CURE - Snow in summer
[ Face B du 45 tours Just Like Heaven (Fiction Records, 1987)]Mad Bob et sa glacière.
GO-KART MOZART - Summer is here
[Tearing up the album chart (West Midlands Records, 2005)]Tout est dit.
Bob LIND - West Virginia Summer child
[Photographs of feelings (World Pacific Records, 1966)]
Bob rêvasse entre deux prises voix et sessions de cordes. Jack NITZSCHE est très exigeant en studio, sa soif de son ne finira jamais, surtout depuis que Phil SPECTOR l'appelle tous les jours. En cet été 66, Bob a bien failli raccrocher les guitares - trop de pression -, il tiendra encore deux années avant de se consacrer aux chansons maso pour d'autres (Nancy, Sonny, Petula, etc).
L e C r i d e l a M o u e t t e [correspondante d'Ardèche]
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L A N E - Pictures of a century
[Pictures of a century (Vicious Circle, 2020)].Parce-que la rythmique est puissante avec un mur de guitares acérées. Parce-que le refrain chanté en chœur est obsédant. Et que l’on retrouve la sympathique famille SOURICE, ici agrandie, des THUGS.
Bill PRITCHARD et Frédéric LO - In Shibuya
[Rendez-vous Streets (Water Music, 2019)]Parce-que ce sont deux orfèvres de la pop qui l’ont composée. Parce-qu’elle est classe et élégante. Et que le Japon y est magnifique.
DOGS - Too much class for the neighbourhood
[Too much class for the neighbourhood (EPIC, 1982)]Une chanson épo… euh, extraite d’un des « des meilleurs albums au monde » comme dirait notre rédac’chef ! Une classe intemporelle pour ces rouennais, une vraie bombe, un titre addictif. Mais vous le savez déjà !
NINO FERRER - Le Sud
[45t. (CBS, 1975)]Cette chanson qui à l’origine est en anglais et s’intitule South (1974), est inspirée de la country US et de Neil YOUNG. Gorgée de soleil, de douceur de vivre, elle avive les blessures et ravive le spleen.
LES MARQUISES - Head as a scree
[La battue (Les Disques Normal, 2020)]Une étrange et remuante chanson à mi-chemin entre la techno et la transe. Les images du clip de Nick UFF ne font qu’accentuer le rythme effréné, la sensation de malaise et forer notre inconscient. Ames sensibles s’abstenir.
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E r i c. F. [Mad professor]
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TUE-LOUP – Putain d'été
[La bancale (PIAS, 1998)]« L'été y a pas que les maillots / Qui collent à la peau / Car même si l'air est chaud / Y'a le cafard qui fait le beau ». Parce que l'été n'est pas qu'une saison d'amours fugaces, mais aussi de moites regrets, Xavier PLUMAS et sa bande mettent magnifiquement en valeur cette peine de cœur estivale avec leur folk à bout de souffle. L'été dans la Sarthe, 37,2° le matin.
Chris ECKMAN – Early snow
[Where the spirit rests (Glitterhouse, 2021)]Relocalisé en Slovénie depuis la fin des WALKABOUTS, Chris ECKMAN continue son bonhomme de chemin avec une régularité confondante. Son dernier album en date, le très beau et épuré Where the spirit rests, est ici à contre-courant de la thématique estivale (à moins qu'il ne chante lui aussi la neige en été ? ). Mais quand on a une voix si profonde et un songwriting aussi raffiné, on peut se permettre bien des choses !
COUNTRY WESTERNS – Undeletable
[Country Westerns EP (Fat Possum, 2021)]Biberonnés au college rock des 80's (The REPLACEMENTS et R.E.M en tête), les COUNTRY WESTERNS viennent de sortir un EP 4 titres, juste à temps pour servir de bande-son à vos fêtes piscine-BBQ. Au menu, un nouveau morceau et trois reprises de DEAD MOON, Richard & LindaTHOMPSON et cet Undeletable, fruit d'une collaboration entre Norman BLAKE (TEENAGE FANCLUB) et JAD FAIR. La voix rauque et aux accents grunge de Joseph PLUNKET surprend un peu au premier abord, mais n'en reste pas moins fidèle à l'esprit original du morceau, aussi détendu que joyeusement enthousiaste.
TROPICAL FUCK STORM – G.A.F.F
[Deep States (Joyful Noise / Tropical Fuck Storm Records, 2021)]Les fascinants australiens de TROPICAL FUCK STORM seront de retour le 20 août 2021 avec Deep States, un troisième album qui confirme le désintérêt croissant de Gareth LIDDIARD pour les guitares sauvages au profit de beats en phase terminale, faisant ainsi allègrement mentir son tube I don't ever want to change avec les DRONES. Album aussi sombre et dissonant que la période actuelle, Deep States sera le compagnon idéal de la fin d'un été qu'on imagine forcément un peu poisseux et suffocant. Attention à la Give a fuck fatigue !
GARCIA PEOPLES – One step behind
[One step behind (Beyond Beyond is Beyond, 2019)]Comme leur nom l'indique, les GARCIA PEOPLES vouent un culte évident au GRATEFUL DEAD, sans pour autant rester des passéistes, puisqu'on retrouve une belle énergie slacker que n'aurait pas renié PAVEMENT. Ici, ce mélange pas si improbable démarre bien haut dans les étoiles avec un jam aussi éthéré qu'à l'issue incertaine, teinté de saxophones farouchement sexys et de guitares qui évoquent parfois un JJ CALE cosmique. Douze minutes plus tard (!!!), le morceau débute (sic) et le récital se poursuit. Véritable album à lui tout seul, One step behind et ses quasi 32 minutes révèle et impose un groupe aussi original que promis à de très grande choses s'il poursuit sur cette lancée. De quoi voler près du soleil sans se brûler les ailes. Ceux que la durée du morceau effraie pourront se rabattre sur la version edit du morceau (8 minutes quand même) ou encore le génial album live enregistré avec le virtuose Chris FORSYTH, Peoples motel band.
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21 juillet 2021
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ln.jpg, by Bingo
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Photographies : bingO (coucou Jean d'Alba-la-Romaine ! ), DR.
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