Deux gars // par bingO
En 2015, le ressuscité et désormais toujours pimpant label du Havre Closer records sortait l’album The Ian Ottaway Project de TIO MANUEL, faux groupe et vrai projet du chanteur Manu CASTILLO, ex-membre de WUNDERBACH, combo punk français récemment réédité par Nineteen Something, à ranger à côté de CAMERA SILENS ou de LA SOURIS DEGLINGUEE.
Deux ans plus tard, TIO MANUEL sort Dos Tios, toujours chez les havrais. Ce sixième album se distingue beaucoup de son prédécesseur, et c’est tant mieux ! Rien de plus énervant que la recette appliquée de disque en disque, sillon après sillon. Autant le précédent était riche en instruments, orchestré et à prédominance folk, autant cet album est dépouillé, sent la poussière du blues et nous fait palper la sècheresse de la country. Dos Tios nous présente un Manu Castillo presque à nu, accompagné d’une guitare, d’un harmonica et de son pote Gilles Fégeant au dobro (Dos Tios = deux gars). Les chansons sont à l’os, dans une tradition du delta qui ravira ceux qui exècrent le blues électrifié. Mais la belle idée de ce disque est d’oser, sur quelques titres, le retour à la langue maternelle. En effet, comme sur ses tous premiers essais, Tio Manuel Castillo chante à nouveau en espagnol. On ne sait alors plus si l’on est aux Etats-Unis avec Robert Johnson (dont il fait une belle version de Stones in my passway), en Amérique du Sud ou en Espagne. Si le voyage est dépaysant, le blues est universel, partagé.
Sur certains titres (parfois déjà présents sur ses premiers opus, en versions plus orchestrées), on se prend à penser à Bashung (reprenant Dylan ou Fred Rose), à SEASICK STEVE en version light, à Howe GELB et son GIANT SAND ou encore à Mark LANEGAN, sans ses SCREAMING TREES. On songe surtout à Johnny CASH et sa série American recordings, produite par Rick Rubin. En 1994, sur le premier volume de ces incontournables sessions, l’homme en noir y interprétait Thirteen, spécialement écrite pour lui par Glenn DANZIG (ex-MISFITS) qui l’enregistrera d’ailleurs plus tard, en 1999 avec son groupe DANZIG. Avec respect mais sans dévotion, TIO MANUEL la reprend sur Dos Tios et bien évidemment en concert. Connaisseurs, fans ou simples novices apprécieront.
Complément sonore : Rock à la Casbah#602 du 29/11/17
Références :
Tio Manuel. Dos tios (LP). Closer, 2017.
Robert Johnson. King of the Delta blues singers (LP). Columbia, 1961.
Johnny Cash. American recordings (LP). American recordings, 1994.
Deux ans plus tard, TIO MANUEL sort Dos Tios, toujours chez les havrais. Ce sixième album se distingue beaucoup de son prédécesseur, et c’est tant mieux ! Rien de plus énervant que la recette appliquée de disque en disque, sillon après sillon. Autant le précédent était riche en instruments, orchestré et à prédominance folk, autant cet album est dépouillé, sent la poussière du blues et nous fait palper la sècheresse de la country. Dos Tios nous présente un Manu Castillo presque à nu, accompagné d’une guitare, d’un harmonica et de son pote Gilles Fégeant au dobro (Dos Tios = deux gars). Les chansons sont à l’os, dans une tradition du delta qui ravira ceux qui exècrent le blues électrifié. Mais la belle idée de ce disque est d’oser, sur quelques titres, le retour à la langue maternelle. En effet, comme sur ses tous premiers essais, Tio Manuel Castillo chante à nouveau en espagnol. On ne sait alors plus si l’on est aux Etats-Unis avec Robert Johnson (dont il fait une belle version de Stones in my passway), en Amérique du Sud ou en Espagne. Si le voyage est dépaysant, le blues est universel, partagé.
Sur certains titres (parfois déjà présents sur ses premiers opus, en versions plus orchestrées), on se prend à penser à Bashung (reprenant Dylan ou Fred Rose), à SEASICK STEVE en version light, à Howe GELB et son GIANT SAND ou encore à Mark LANEGAN, sans ses SCREAMING TREES. On songe surtout à Johnny CASH et sa série American recordings, produite par Rick Rubin. En 1994, sur le premier volume de ces incontournables sessions, l’homme en noir y interprétait Thirteen, spécialement écrite pour lui par Glenn DANZIG (ex-MISFITS) qui l’enregistrera d’ailleurs plus tard, en 1999 avec son groupe DANZIG. Avec respect mais sans dévotion, TIO MANUEL la reprend sur Dos Tios et bien évidemment en concert. Connaisseurs, fans ou simples novices apprécieront.
bingO
(14 mars 2018)Complément sonore : Rock à la Casbah#602 du 29/11/17
Références :
Tio Manuel. Dos tios (LP). Closer, 2017.
Robert Johnson. King of the Delta blues singers (LP). Columbia, 1961.
Johnny Cash. American recordings (LP). American recordings, 1994.