Ramdam #10

Compile été 2018 // par Laetitia Lacourt

Elle est bonne, elle est belle, elle est .
Tous les trimestres, Rock à la Casbah / Casbah Records vous livrent une boîte de Pandore totalement gratuite dans laquelle piocher nos dernières trouvailles, nos coups de coeur, et des groupes qui valent vraiment la peine qu'on se penche dessus. Voici la bande son de votre été, 13 titres entêtants, dont certains inédits, choisis avec nos tripes. Bisous mouillés, faites tourner, bonnes vacances.
 
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cover_ramdam10.jpg, by Laetitia


Fabulous Sheep
Un nom qui clignote autant que le musée du néon à Las Vegas. On vous a déjà parlé de ces chics types de Béziers, à la cool Raoul quelque part entre le post-punk britannique et l’underground new-yorkais. C’est sans doute leur jeunesse folle et furieuse qui a inspiré ce titre pop teinté de rage punk. Bref, Fabulous Sheep donne clairement envie de passer la vitesse supérieure, de vivre dans l’urgence et de s’en branler totale de la limitation de vitesse à 80km/h.

Bops
Un nom qui fait shplock comme une onomatopée, qui bulle bien comme il faut. Bops c’est trois rennais, trois frères qui ont sorti un premier album sur Mauvaise Foi records en octobre 2017. Bops, c’est le coup de foudre sur cette compil, le titre qui tourne en repeat inlassablement depuis plusieurs mois : ça démarre tout coolos et puis bim, ça part en sucette, en grand n’imp électrique, une vraie musique chewing-gum insolente qui colle à l’épiderme. Le titre idéal pour faire les cons même si y’a pas besoin de bande originale pour ça mais bon là ça incite grave.

The Gentlemen’s Agreements
Un nom de groupe super sixties qui fait de la musique sixties. C’est garage freakbeat à mort donc on aime. Pas besoin de vous étaler des tartines pour vous convaincre.

Swutscher
Un nom qui rime avec branleur. Chez Casbah, on aime beaucoup les agités du caisson. Et eux, côté bocal, y’a l’air d’avoir du monde. A l’image de leurs influences, les allemands Swutscher se revendiquent d’Isolation Berlin, Fat White Family, Voodoo Jürgens et des Abigails, sorte de Growlers qui boufferaient de la choucroute. Comme pour Bops, le titre traînasse au début avec une voix nonchalante un peu frotteuse et les mêmes intonations de quand je suis complètement torchée à 4h du mat. Ca pue un peu le vieux bouge rempli de putes puis vient cette seconde où tout bascule, où ça part en vrille envoyant du bois et du schnaps réunis. Un titre pour draguouiller et réussir au bout de 1’52.

Terry & The Bums
Un nom très vendeur, c’est sûr, et une chanson qui m’a immédiatement fait penser à Television et les Talking Heads. Ouais rien que ça. Bref j’ai bien aimé leur pitch, bien lêché : "Johnny c’est le genre de gars qui fait déjà un peu parti de nous-mêmes, c’est la voix qui t’entraîne dans les bars les soirs où il faut pas, où tu t’es levé en te disant « faut que j’arrête » et où tu te lèveras le lendemain en te disant la même chose. Il renverse ses shooters de rhum, insulte le monde, fume ses clopes à l’envers et pense lever une fille quand il lève son verre. Johnny c’est le genre de gars qui a l’alcool mauvais, l’empeste et te le fait renifler au bout du nez. Tu sais, celui qui finit souvent par terre et se relève à coup de lignes mal tassées.
Johnny tu vois très bien à quoi il ressemble maintenant, tu le sens et même s’il te répugne, tu le laisses venir à toi, il t’attire même presque, tu ne sais plus trop toi non plus. Mais quitte à refaire le monde, autant ne pas le refaire tout seul et boire un dernier coup. Terry & The Bums, c’est la rencontre de quatre Johnny bravant les conventions artistiques et esthétiques pour délivrer une musique épurée mais nécessaire".

Th Da freak
Un nom à coucher dehors qui se prononce "ti eɪʧ dɑ frik". Projet solo du bordelais Thoineau Palis, TH da Freak allie indie rock et pop bricolée lo-fi, logée actuellement chez Howlin Banana. Fasciné par les grosses tronches des nineties, le groupe combine cette branleuse nonchalance à cette coolitude californienne. Ca pue le do it yourself à plein nez et c’est vraiment ce qu’on kiffe le plus. On s’est gavé comme des cochons et des cochonnes de ce titre "I Add Some Whisky In My Cola". Vraiment idéal pour prendre l’apéro, celui qui commence à vous titiller dès 17h50, mais tu attends 18H30 pour que ça fasse moins alcoolique.

Jaromil Sabor
Un nom complètement schizo. Plague of Waldo est le titre que je préfère sur l’album Second Sciences paru sur Howlin Banana et Casbah Records. Perso, cette chanson me donne envie de voyager, de voir du pays, de prendre des transports (mais hors grève). Je la trouve idéale pour un clap de fin sur un film, où l’on verrait le héros de dos, filer en bagnole sur une route poussiéreuse. Parfait aussi pour faire sa valise et tout laisser en plan. 

Metro Verlaine 
Un nom de station de RATP qui n’existe pas mais qui rend quand même hommage à Tom Verlaine et à Paul. Originaire d’Evreux, Metro Verlaine se revendique d’influences telles que The Cure, Joy Division, Velvet Underground, Patti Smith ou Television : rien que ça , ça mérite de se pencher dessus. Pop ensoleillée, chant français, paroles qui piquent : il y a une sacrée tension romantique chez Metro Verlaine le tout patiné d’une petite fureur de vivre, genre, viens on plaque tout on s’en branle, on est jeune, on est vieux, on est fous. Bref, nous on a choisi Codéïne, parce que c’est un anti-toussif très efficace.

The Norma Jean Baker's Underwears
Un nom qui sonne Marilyn Monroe et gros bonnet. Références : The Gun Club, Jon Spencer Blues Explosion, The Sonics, The Cramps, The Stooges. On a bien flashé sur « Rifle Bob » qui sent l’essence et la bière chaude.

Tequila savate
Un nom qui sonne comme le digeo de trop. C’est entêtant et hystero, c’est possédé et sorcier, c’est jubilatoire et primitif. C’est parfait, racé, couillu.

Red money
Un nom un peu putassier qui laisse quand même deviner que ce n’est pas de la roupie de sansonnet. C’est brut, c’est sale, c’est sauvage, c’est mené par un duo dont la voix féminine est ultra sexy, à la fois caressante et griffante. Oui, voilà, féline. Grrrrr. Bref, un titre qui donne plus envie de sortir le fouet que de jouer aux dominos.

Electric Neetles
Un nom qui m'a fait penser à des Noodles mais rien à voir. Littéralement « orties électriques », ça pique vraiment chez Electric Neetles et c’est pas fait pour les chochottes ! Ce groupe rennais qui est allé piocher dans d’autres groupes rennais pour faire un nouveau groupe rennais se dit être « les représentants d’un garage-rock mutant, autant influencé par le space-rock halluciné d’Hawkwind ou la new-wave colorée des B-52’s que par les déflagrations sonores des Oh Sees, King Gizzard et consorts ». Voilà voilà, on éloigne les nourrissons et on écoute très fort pour plonger dans un univers musical qui m’a clairement fait penser la fin du monde, à la science-fiction et à un jeu d’arcade de zombies avec lequel je jouais quand j’étais petite (si quelqu’un se souvient du nom, merci). 

Woody Murder Mystery
Un nom indienisant, ça me parait évident. Putain ce titre. C’est beau, c’est tout. Ca donnerait presque envie de rappeler un ex. J’ai bien dit « presque ». Et puis c’est un slow, ça existe plus les slows, c’est un truc à emballer tout l’été ça, j’vous l’dis moi. Et puis « la première fois », c’est toujours la meilleure ou la plus ratée, à vous de choisir. Bref, Woody Murder Mystery a ce petit quelque chose de capiteux et d’envoûtant qui donne envie de danser, de tortiller du cul dans les deux sens mais de façon ultra poétique et ultra douce. 

 

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BOPS - Slit It, by Laetitia