Stuggart // Par Laëtitia Lacourt
Si c’est flou, il y a un loup !
Après la Californie et sa branleuse attitude, j’ai eu envie d’aller faire un tour chez nos voisins d’Outre-Rhin. Si je vous dis Allemagne, vous pensez ?
Bière, grosse saucisse et (association d’idée logique) Angela, Birkenstock, Arte, Football, Lidl, Volkswagen, Schumacher, schnaps et à la LV2 que je n’aurai fait pour rien au monde. En tout cas c’est ce à quoi mon cerveau étriqué et moi pensons spontanément.
Première étape de ce road trip chez les teutons : Stuttgart, à juste 150 bornes de Strasbourg. Berceau de l´industrie automobile allemande, cette ville paisible entourée de collines et de forêts (dont celle qui porte le nom de ce gâteau dégueulasse, la fameuse Forêt Noire) a aussi enfanté une scène musicale allemande riche, menée par des groupes tels que Die Nerven, Karies ou encore Mosquito Ego et Levin Goes Lightly. Consanguine à souhait, il suffit de prendre des types des groupes suscités pour en former un cinquième : Wolf Moutains, nés un 22 mai 2012 selon leur page Facebook.
S’il sonne comme le blaze un peu chiant d’un reportage de 12 pages dans National Géo faisant référence à la région montagneuse qui borde l'Ukraine, la Slovaquie et la Pologne, Wolf Moutains est, contradictoirement, l’un des groupes allemands les plus excitants. Pour rappel, nous vous avions déjà parlé d’eux en 2014 à l’occasion de la sortie de leur premier LP, "Birthday songs for Paul", sur Retard Records. 3 ans plus tard, Reinhold Lee Emerson, Thomas Zehnle, Kevin Kuhn sont de retour avec Superheavvy (dont la pochette pourrait être classée dans la catégorie "réalisée en deux minutes"), cette fois-ci sur le label allemand This Charming Man Records.
Première chose, la patte Wolf Mountains est reconnaissable entre toutes : des cris rageurs, des chœurs blindés de whou-whou, et des guitares lo-fi (dont une basse omniprésente) que l’on assimile immédiatement à un garage punk bordelico-saturé parce que ça sent l’urgence, la hargne et l’envie d’en découdre (en témoigne ce titre du premier album : "Your blues"). Si sur le second les compos ont gagné en finesse, c’est toujours un joyeux bordel, un peu flou à définir : les mélodies sont toujours effrontées voire parfois carrément agressives, mais elles flirtouillent aussi avec des sonorités plutôt inattendues chez eux : un peu de new wave, un peu de pop, un peu d’indie, un peu de psyché. Bref, Wolf Mountains s’apparente ici à des gymnastes roumains faisant efficacement le grand écart – et sans grimaces - sur plus d'un demi-siècle de musique. Pour preuve, ces trois morceaux hétéroclites :
- "For Sure (That's a Fact)" : GROS COUP DE CŒUR, le chant glam des années 70 et le rythme très binaire des guitares eighties font de ce titre un excellent ersatz du Tropicana Ruby Breakfast au cas où vous seriez en panne un matin et que vous aviez besoin d’un truc à la fois un peu acide et vitaminé pour vous réveiller. A noter au passage que ce titre rappelle un peu les dancefloors de 1985 sur lesquels beaucoup d’entre nous n’étaient pas encore en âge de danser et cette chanson de Ruth "Mots" (50 albums vendus, si vous le trouvez, ça vaut de l’or),
- "Coyote" : LA ballade crépusculaire, bonne à rouler des pelles un soir de pleine Lune,
- "Locomotion" : une chanson qui tabasse, qui défouraille tout ce qu’elle sait pendant 1'47.
Du pur Wolf Mountains en mode gros garagistes : criard, saturé, braillard, parfait, les 10 doigts plongés dans le cambouis.
Après la Californie et sa branleuse attitude, j’ai eu envie d’aller faire un tour chez nos voisins d’Outre-Rhin. Si je vous dis Allemagne, vous pensez ?
Bière, grosse saucisse et (association d’idée logique) Angela, Birkenstock, Arte, Football, Lidl, Volkswagen, Schumacher, schnaps et à la LV2 que je n’aurai fait pour rien au monde. En tout cas c’est ce à quoi mon cerveau étriqué et moi pensons spontanément.
Première étape de ce road trip chez les teutons : Stuttgart, à juste 150 bornes de Strasbourg. Berceau de l´industrie automobile allemande, cette ville paisible entourée de collines et de forêts (dont celle qui porte le nom de ce gâteau dégueulasse, la fameuse Forêt Noire) a aussi enfanté une scène musicale allemande riche, menée par des groupes tels que Die Nerven, Karies ou encore Mosquito Ego et Levin Goes Lightly. Consanguine à souhait, il suffit de prendre des types des groupes suscités pour en former un cinquième : Wolf Moutains, nés un 22 mai 2012 selon leur page Facebook.
S’il sonne comme le blaze un peu chiant d’un reportage de 12 pages dans National Géo faisant référence à la région montagneuse qui borde l'Ukraine, la Slovaquie et la Pologne, Wolf Moutains est, contradictoirement, l’un des groupes allemands les plus excitants. Pour rappel, nous vous avions déjà parlé d’eux en 2014 à l’occasion de la sortie de leur premier LP, "Birthday songs for Paul", sur Retard Records. 3 ans plus tard, Reinhold Lee Emerson, Thomas Zehnle, Kevin Kuhn sont de retour avec Superheavvy (dont la pochette pourrait être classée dans la catégorie "réalisée en deux minutes"), cette fois-ci sur le label allemand This Charming Man Records.
Première chose, la patte Wolf Mountains est reconnaissable entre toutes : des cris rageurs, des chœurs blindés de whou-whou, et des guitares lo-fi (dont une basse omniprésente) que l’on assimile immédiatement à un garage punk bordelico-saturé parce que ça sent l’urgence, la hargne et l’envie d’en découdre (en témoigne ce titre du premier album : "Your blues"). Si sur le second les compos ont gagné en finesse, c’est toujours un joyeux bordel, un peu flou à définir : les mélodies sont toujours effrontées voire parfois carrément agressives, mais elles flirtouillent aussi avec des sonorités plutôt inattendues chez eux : un peu de new wave, un peu de pop, un peu d’indie, un peu de psyché. Bref, Wolf Mountains s’apparente ici à des gymnastes roumains faisant efficacement le grand écart – et sans grimaces - sur plus d'un demi-siècle de musique. Pour preuve, ces trois morceaux hétéroclites :
- "For Sure (That's a Fact)" : GROS COUP DE CŒUR, le chant glam des années 70 et le rythme très binaire des guitares eighties font de ce titre un excellent ersatz du Tropicana Ruby Breakfast au cas où vous seriez en panne un matin et que vous aviez besoin d’un truc à la fois un peu acide et vitaminé pour vous réveiller. A noter au passage que ce titre rappelle un peu les dancefloors de 1985 sur lesquels beaucoup d’entre nous n’étaient pas encore en âge de danser et cette chanson de Ruth "Mots" (50 albums vendus, si vous le trouvez, ça vaut de l’or),
- "Coyote" : LA ballade crépusculaire, bonne à rouler des pelles un soir de pleine Lune,
- "Locomotion" : une chanson qui tabasse, qui défouraille tout ce qu’elle sait pendant 1'47.
Du pur Wolf Mountains en mode gros garagistes : criard, saturé, braillard, parfait, les 10 doigts plongés dans le cambouis.