ECOUTE EXCLUSIVE - The Dreamers (Stolen Body Records 2017) // Par Laetitia Lacourt
Un petit rewind s’impose.
Souvenez-vous, en 2012, 39th & The Nortons sortait leur premier album, On Trial, compilation Nuggets à elle toute seule qui vous plongeait pile, entre 65 et 68. Side project du chanteur d’Os Noctambulos (Nick Wheeldon – que je déclare officiellement la plus belle voix du garage franco-anglais), 39th & the Nortons nous avait alors servi quelques pépites pleines de reverb sur le plateau de la nostalgie. Véritable gloubi-boulga psyché complètement fantasmé qui voyait The Seeds, Thane Russal et Kim Fowley batifoler sur les mêmes pistes (Ré-écoutez "I can’t do it", "On the run" et "Don’t look back" ou même "I’m a creep", single sorti un an après), On Trial avait infusé en nous le désir de vivre une époque révolue et de nous tailler (les filles du moins) une frange illico presto.
5 ans plus tard, Nick Wheeldon revient entouré de quatre musiciens : Loik Maille de Jaromil Sabor à la guitare, Fabien Gilles de Mille Colombes à la batterie, Martin Meilhan-Bordes et Sam Roux de Bootchy Temple respectivement à la basse et aux claviers. Avec la crème de la crème réunie au sein de 39th & The Nortons, vous voilà en possession de The Dreamers, un album qui fait, lui aussi, un saut de 5 piges dans le temps et qui vous fout le curseur pile à la fin des années 60. Pas avant, pas après. Et si ça se joue à un poil de cul près, c’est parce que The Dreamers fait planer les fantômes de Gene Clark, de Gram Parsons, des Doors, de Love ou encore de Buffalo Springfield au-dessus de la platine. Country-rock irréprochable, teintée de folk et de psyché, les 10 titres séduisent par leur immédiateté, la fluidité de leurs mélodies et l’élégance des arrangements.
Des ballades d’une beauté à déglinguer votre Itunes ou votre diamand ("If It's So Easy"), la jouissance de l’anachronisme (tout l’album), les notes cosmiques et indianisantes propres aux Bootchy ("Lookin' For Tears"), cette patte si anglaise et si sixties ("On My Own"), le spectre puissant de Jim Morrisson ("The Dreamers" – le genre de titre tellement parfait que l’on est persuadé que l’on écoutera jamais, jamais rien de mieux après) : le deuxième album de 39th & The Nortons vous envahit d’une douce nostalgie, d’un fluide chaud et lumineux et du désir saugrenu de vivre en noir et blanc.
Bref, le genre d’album fait pour bouleverser une poignée de fans qui espèreront secrètement et très égoistement que le reste du monde, le voisin, les potes n’en prennent jamais connaissance.
Cerise sur la crème, le 3ème album est déjà terminé et sortira en 2018. Ou 1974, comme vous voulez.
Et pour vous tailler une part de gâteau, c’est cette semaine puisque les 39th and The Nortons seront :
Le 1er novembre, à Toulouse au Ravelin (avec Sapin, pour une soirée spéciale dopamine)
Le 2 novembre, à Lyon au Bar des Capucins
Le 4 novembre, à Paris à la Mécanique Ondulatoire
The Dreamers - sortie 3 novembre 2017 / Stolen Body Records