« Dans le sud le rock balance, venez c'est ici qu'on danse » Les Sheriff // Par Miguelito Lovelace - Crédit photo © Gaelle Beri
Pointu Festival | Six Fours | 01 – 02 juillet 2017
Né sur les cendres du festival du Gaou, le Pointu a pris de son ancêtre le meilleur pour proposer un concept que tu ne vois pas tous les jours : imagine une ile sur la côte varoise, entre Toulon et Marseille (bon plus proche de Toulon quand même), avec une scène au milieu de la pinède, pinède elle même entourée de plages pour bien patienter avant le concert.... Le plus de cette édition 2017, la première du nom, est un vrai gros plus : c'est gratos. A part les bières locales et la bouffe locale aussi, tu payes nada. Pas étonnant donc que près de 20 000 pékins se soient pointés sur les deux jours. Et comme votre serviteur était présent du début à la fin, voici un bref résumé.
Jour 1
Alors que le soleil tape encore bien dur sur nos petites têtes, les Spitters sont chargés de lancer les hostilités, ce qui il faut bien l'avouer est une choix de première bourre. Adeptes d'un punk rock old school pourrait-on dire, ces jeunes gens ont une patate qui devient très vite communicative : alors que généralement tout le monde somnole devant les groupes qui ouvrent, ici on est de suite capté et lancé dans l'ambiance. Groupe à suivre de très près, pas encore connus à la hauteur de leur mérite, les Spitters sont LE groupe de Toulon qui monte (un peu comme l'ambiance).
Sensation folk rock de l'année, Kurt Vile vient ensuite prendre le relai avec un set très neil youngesque, toujours exécuté sous un soleil de plomb. Se mariant bien à l'ambiance plage générale, la bonne humeur continue avant le retour des grands anciens.
Les grands anciens, ce sont les suivants, Ride. Un peu comme les madeleines de Proust, je ne pratique plus vraiment, mais à chaque fois que je les entends j'ai comme un pincement au cœur. L'occasion est donc rêvée de voir si les souvenirs ne surpassent pas la réalité... Fin du suspense, s 'il y en avait, c'est pareil qu'avant, grosse prod shoegaze, avec force son et lumière, show hyper rodé, les vieux titres tiennent plus la route que les nouveaux, et tout ceci nous amène jusqu'à minuit pour le dernier set de cette première journée.
Pour clore ce jour, l'affiche propose quelqu'un capable de s'attirer autant de louanges que de critiques, Hanni El Khatib. Encensé pour son premier album de pur garage rock très root et dépouillé, il ne fait par contre pas l'unanimité pour ses dernières productions, considérées par beaucoup (dont moi) comme bien trop léchées. L'épreuve du feu, qui ne dissipera malheureusement pas les doutes. Malgré des titres à fort potentiel comme disent les manageurs de nos jours, le coté ultra-propre finit par l'emporter et l'on ne sent pas le grand emballement que l'on était en droit d'attendre. Fin de la première soirée donc, et tout le monde ou presque se donne le rendez-vous le lendemain pour la suite.
Jour 2
Attendus par beaucoup comme le nouveau messie stoner, Red Fang a le privilège d'ouvrir cette seconde journée en plein cagnard... Pas mal de monde déjà, avec un important contingent de metalleux qui vont s'en donner à cœur joie dans la poussière et la transpi. Musicalement plus proches sur scène d'un bon vieux hard rock que d'un stoner low tempo, cela n'empêchera pas le public de s'éclater comme des bêtes et de lancer avec soin les réjouissances !
Tout comme leurs collègues de Ride, les Slowdive étaient attendus par un tout aussi grand nombre de fans de leur pop éthérée et presque shoegaze, fans ultra ravis de leur reformation et du fait de les voir pour de vrai. Ne faisant pas partie de cette catégorie, c'est avec une curiosité optimiste que je me suis dans l'idée de suivre leur set. Conforme à ce qu'on pourrait en attendre, leur performance tire véritablement sur la pop et donne du coup un petit coup de mou à la soirée, mais rien à comparer de ce qui va nous attendre....
Annoncé comme une potentielle tête d'affiche, Ryan Adams fut pour beaucoup une affreuse déception. Sorte de Bruce Springsteen du pauvre, il accumule titres mainstream et morceaux pompiers. Seule bonne nouvelle du set, le bar a fait sa meilleure recette des deux jours...
Toute la journée j'avais vu passer une sorte de Saroumane le blanc surmonté d'une casquette, qui m'avait bien intrigué jusqu'à ce que je comprenne que c'était le leader maximo de Dinosaur Jr, Jay Mascis himself. Il est plus de minuit quand ils montent sur scène, et pour être franc, nous étions un paquet à être impatients de les voir, surtout depuis le lapin posé l'année dernière, Jay Mascis ayant eu des vapeurs juste avant de monter en piste. Groupe mythique s'il en est, surtout depuis que la formation originale se soit regroupée il y a plus de dix ans, ils représentent pour beaucoup de petits jeunes le type même du groupe proto grunge indé.
Et pour ceux qui avaient des doutes, ils vont être levés au plus vite : trônant devant ses 3 Marshall Trois corps disposés en quinconce, Jay Mascis envoie une sorte de best off vitaminé des meilleurs titres de tous ses albums, et il y en a une palanquée. A la basse, Lou Barlow oublie ses idées de lo-fi mélodique développées dans Sebadoh pour jouer comme un possédé, avec une facilité telle que sa basse semble aussi facile à jouer qu'un ukulélé pour enfants. Les titres s'enchainent sans pause véritable, même si le seul bémol pour le public du sud est le manque (l'absence serait il plus juste de dire) de communication entre les types sur scène et le public. Bref, c'est pile poil comme je l'imaginais dans mes rêves, vachement mieux que ce que j'avais vu en 90, et écouter ça au clair de lune par 30 degrés est un bonheur dont je me souviendrai à vie !
Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les 10 000 personnes présentes sur les deux jours ont été perçues à juste titre comme un succès, ce qui laisse entendre que la prochaine édition 2018 sera elle aussi gratuite... Prévoyez donc vous maillots de bain et à l'année prochaine !
Né sur les cendres du festival du Gaou, le Pointu a pris de son ancêtre le meilleur pour proposer un concept que tu ne vois pas tous les jours : imagine une ile sur la côte varoise, entre Toulon et Marseille (bon plus proche de Toulon quand même), avec une scène au milieu de la pinède, pinède elle même entourée de plages pour bien patienter avant le concert.... Le plus de cette édition 2017, la première du nom, est un vrai gros plus : c'est gratos. A part les bières locales et la bouffe locale aussi, tu payes nada. Pas étonnant donc que près de 20 000 pékins se soient pointés sur les deux jours. Et comme votre serviteur était présent du début à la fin, voici un bref résumé.
Jour 1
Alors que le soleil tape encore bien dur sur nos petites têtes, les Spitters sont chargés de lancer les hostilités, ce qui il faut bien l'avouer est une choix de première bourre. Adeptes d'un punk rock old school pourrait-on dire, ces jeunes gens ont une patate qui devient très vite communicative : alors que généralement tout le monde somnole devant les groupes qui ouvrent, ici on est de suite capté et lancé dans l'ambiance. Groupe à suivre de très près, pas encore connus à la hauteur de leur mérite, les Spitters sont LE groupe de Toulon qui monte (un peu comme l'ambiance).
Sensation folk rock de l'année, Kurt Vile vient ensuite prendre le relai avec un set très neil youngesque, toujours exécuté sous un soleil de plomb. Se mariant bien à l'ambiance plage générale, la bonne humeur continue avant le retour des grands anciens.
Les grands anciens, ce sont les suivants, Ride. Un peu comme les madeleines de Proust, je ne pratique plus vraiment, mais à chaque fois que je les entends j'ai comme un pincement au cœur. L'occasion est donc rêvée de voir si les souvenirs ne surpassent pas la réalité... Fin du suspense, s 'il y en avait, c'est pareil qu'avant, grosse prod shoegaze, avec force son et lumière, show hyper rodé, les vieux titres tiennent plus la route que les nouveaux, et tout ceci nous amène jusqu'à minuit pour le dernier set de cette première journée.
Pour clore ce jour, l'affiche propose quelqu'un capable de s'attirer autant de louanges que de critiques, Hanni El Khatib. Encensé pour son premier album de pur garage rock très root et dépouillé, il ne fait par contre pas l'unanimité pour ses dernières productions, considérées par beaucoup (dont moi) comme bien trop léchées. L'épreuve du feu, qui ne dissipera malheureusement pas les doutes. Malgré des titres à fort potentiel comme disent les manageurs de nos jours, le coté ultra-propre finit par l'emporter et l'on ne sent pas le grand emballement que l'on était en droit d'attendre. Fin de la première soirée donc, et tout le monde ou presque se donne le rendez-vous le lendemain pour la suite.
Jour 2
Attendus par beaucoup comme le nouveau messie stoner, Red Fang a le privilège d'ouvrir cette seconde journée en plein cagnard... Pas mal de monde déjà, avec un important contingent de metalleux qui vont s'en donner à cœur joie dans la poussière et la transpi. Musicalement plus proches sur scène d'un bon vieux hard rock que d'un stoner low tempo, cela n'empêchera pas le public de s'éclater comme des bêtes et de lancer avec soin les réjouissances !
Tout comme leurs collègues de Ride, les Slowdive étaient attendus par un tout aussi grand nombre de fans de leur pop éthérée et presque shoegaze, fans ultra ravis de leur reformation et du fait de les voir pour de vrai. Ne faisant pas partie de cette catégorie, c'est avec une curiosité optimiste que je me suis dans l'idée de suivre leur set. Conforme à ce qu'on pourrait en attendre, leur performance tire véritablement sur la pop et donne du coup un petit coup de mou à la soirée, mais rien à comparer de ce qui va nous attendre....
Annoncé comme une potentielle tête d'affiche, Ryan Adams fut pour beaucoup une affreuse déception. Sorte de Bruce Springsteen du pauvre, il accumule titres mainstream et morceaux pompiers. Seule bonne nouvelle du set, le bar a fait sa meilleure recette des deux jours...
Toute la journée j'avais vu passer une sorte de Saroumane le blanc surmonté d'une casquette, qui m'avait bien intrigué jusqu'à ce que je comprenne que c'était le leader maximo de Dinosaur Jr, Jay Mascis himself. Il est plus de minuit quand ils montent sur scène, et pour être franc, nous étions un paquet à être impatients de les voir, surtout depuis le lapin posé l'année dernière, Jay Mascis ayant eu des vapeurs juste avant de monter en piste. Groupe mythique s'il en est, surtout depuis que la formation originale se soit regroupée il y a plus de dix ans, ils représentent pour beaucoup de petits jeunes le type même du groupe proto grunge indé.
Et pour ceux qui avaient des doutes, ils vont être levés au plus vite : trônant devant ses 3 Marshall Trois corps disposés en quinconce, Jay Mascis envoie une sorte de best off vitaminé des meilleurs titres de tous ses albums, et il y en a une palanquée. A la basse, Lou Barlow oublie ses idées de lo-fi mélodique développées dans Sebadoh pour jouer comme un possédé, avec une facilité telle que sa basse semble aussi facile à jouer qu'un ukulélé pour enfants. Les titres s'enchainent sans pause véritable, même si le seul bémol pour le public du sud est le manque (l'absence serait il plus juste de dire) de communication entre les types sur scène et le public. Bref, c'est pile poil comme je l'imaginais dans mes rêves, vachement mieux que ce que j'avais vu en 90, et écouter ça au clair de lune par 30 degrés est un bonheur dont je me souviendrai à vie !
Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les 10 000 personnes présentes sur les deux jours ont été perçues à juste titre comme un succès, ce qui laisse entendre que la prochaine édition 2018 sera elle aussi gratuite... Prévoyez donc vous maillots de bain et à l'année prochaine !