The Pussywarmers & Réka | La Mécanique Ondulatoire – Paris | 31 juillet 2014
Pendant que vous regardiez les perles de sueur couler sur vos peaux couleur caramel à la plage cet été, il y a des gens louches qui se sont volontairement enfermés dans des caves obscures parisiennes pour se trémousser lors de la Voodoo Rhythm party. À défaut de se comparer les bronzages, on vous raconte :
Ils s’appellent Fabio, Pietro, Damiano, Simone et Raoul (à prononcer avec l’accent italien et la bouche en cœur) et forment les Pussywarmers. Qu’on traduirait littéralement par… réchauffeurs de minous. De passage à Paris le seul jour de l’été où il a fait plus de 20°c sans une goutte de pluie, ces thermo-thérapeutes n’ont eut aucun mal à faire grimper la température de la Mécanique Ondulatoire. D’ailleurs le soleil pourrait bien mourir, on s’en cogne, il reste les Pussywarmers.
Avec trois albums au compteur, dont les deux premiers signés chez Voodoo Rythm Records, les cinq italo-suisses sont venus défendre leur troisième opus. Et pas des moindres puisque ces réchauffeurs de chatons se sont enrichis entre temps d’une chanteuse : Réka Csiszér. Une « Nico » hongroise et mystérieuse, féline à souhait, avec œil de biche sixties.
Synthé décoré de sequins dorés, guitares, basse, batterie, cuivres… le groupe cumule les instruments à bon escient oscillant entre fanfare rock’n’roll, cabaret des années 20 et psyché 60-70. Au final, l’addition de tout ce foutoir est assez simple : il faut imaginer les Velvet Underground dans un cirque.
Avec un set d’une quinzaine de titres dominé par le dernier album « I Saw Them Leaving », on retiendra « Under the sea » - balade mid-fifties blindée de doo-wop : parfait pour glander sur le parking du drive-in et commander un milk-shake à la petite serveuse en patins à roulettes. « Looking over », sa rythmique burlesque et ses bruitages sonores : idéale en BO d’un freak show. « There are always two answers » : aussi délicate qu’un rai de lumière qui vous réveille le dimanche matin dans une chambrette au papier peint fleuri. « Fading out » : mélodie vaporeuse pour cultiver la nostalgie et accompagner des clichés Instagram teintés des brumes de l’oubli.
Le public savoure, se dandine, ondule, jubile et semble bien chaud pour prêter serment au Reverend Beat-Man. Bien plus indélébile qu’une trace de maillot de bain.