Rock en Seine | Boulogne Billancourt | Samedi 23 août 2014
La journée commence à 15h30 avec Dorian Pimpernel sur la scène de l'Industrie. J'ai personnellement du mal à comprendre comment autant de personnes se paluchent là-dessus. Car c'est globalement chiant, baroque et monotone avec la désagréable sensation d'avoir entendu la même chanson pendant 45 minutes. Un set qui nous a fait autant d'effet que la découverte du Musée national de l'Assurance Maladie (dans le département 33, NDLR). Plus convaincant, le set d'Alb, un geek rémois et son batteur, avec une palanquée de petites pépites incluant ruptures efficaces et bidouillages électro à dose respectable, le tout rappelant la fraicheur de Phoenix à ses débuts.
On brûlait d'impatience pour la suite : Thee Oh Sees sur la scène de la Cascade. Premier écueil : ils sont en formation réduite. Second écueil : le son est pourri. Malgré tout, John Dwyer et ses comparses livreront un set musclé et racé qui ne laisse aucun répit aux amateurs de pogos. Aucune balade, des riffs plein la gueule : ça reste un vrai plaisir de les voir et de nous offrir en prime un titre en rappel. En face, scène de l'Industrie, Cheveu coiffe au poteau tous les groupes présents aujourd'hui avec un set si puissant, généreux et barge qu'on ne trouve pas de superlatif assez intense pour les qualifier. Pas le temps de souffler qu'ils ré-enchaînent illico à toute berzingue. Attention tout de même, trop de trop tue le trop. Une chose est sûre, le rock français is not dead.
À la tombée de la nuit, c'est l'heure de la transhumance des trentenaires nostalgiques vers la grande scène. Portishead. Un show troublant et sincère, avec un son net et d'une rare précision, le tout souligné par la voix quasi religieuse sinon ultra ténébreuse de Beth Gibbons, le visage un peu tristounet et grave. Glory Box à l'appui, le tout rappelle que l'écoute de Dummy s'est souvent faite dans la douleur soulignant les vicissitudes d'une post-adolescence pas totalement maîtrisée.
Peu avant 22h, le ressenti général un peu brouillé par des sets handicapés de divers détails, François & the Atlas Mountain nous offre le pompon, la cerise sur le gâteau voire même la chantilly power sur la petite boule. Entre mimétisme de la choré Saga Africa de Yannick Noah et zoulou attitude de Johnny Clegg, le concert s'avère pénible et très éloigné des bonnes intentions du premier LP, El Volo Love. Multiplication des instruments, bourré d'effets sonores improbables et concomitants, le tout forme un brouhaha qu'aucune mélodie ni paroles ne parviendront à percer. On s'achèvera avec The Horrors sur la petite scène de l'Industrie que l'on quittera au bout de deux morceaux. Un dernier crochet par la scène Pression Live nous pousse à espérer que le lendemain sera effectivement un autre jour : St Vincent est une jeune femme à la gestuelle forcée exaspérante jouant une mauvaise friture indé.