Avant de remplir les stades et de faire mouiller les moins de 15 ans, les rois lion ont fait lever tout le monde avec un premier lp "Youth and Young Manhood" hors du commun. Loin du akunamatata fédérateur d'aujourd'hui soutenu par une machine promotionnelle hors-normes, la musique des Kings Of Leon était âpre, pleine de luxure et surtout sudiste.
En 2003, les Kings of Leon avait tout pour plaire. Les frères Followill sont sudistes, limite évangélistes et cul-terreux. Cheveux gras, moustaches naissantes, stigmate d'une adolescence boutonneuse perdu au fin fond de la pampa américaine. Trois frères, fils de pasteur et un cousin à la batterie. On s'approche un peu des frères Hanson mais en plus ténébreux, plus trash, dangereux. Ils pondent un disque qui ravive avec brio les cendres fumantes du Creedance Clearwter Revival. Je me souviens encore de la claque que j'ai prise lorsque Caleb Followil attaque ''red morning light''. Ouch..."Youth and young Manhood" est impécable de bout en bout même si on sent poindre la tendance stade que pourrait prendre le quatuor.
Il y a tout, une voix grave d'une tessiture folle, un accent texan qui bouffe les mots comme un mort de faim mais surtout cette énergie quasi tantrique toujours à la limite de la rupture qui se ressent sur chaque note de guitare. D'ailleurs ils racontent dans différente interview qu'ils n'ont jamais connu de filles, qu'ils sortent de leur campagne et que leur éducation protestante très sévère les a marqué au fer rouge. On l'impression d'entendre le son d'une émancipation remplit d'une frustration prête à péter le futal à tout moment. Ne soyons pas naïf, nous avions bien senti le storytelling à plein nez autour de ce groupe talentueux.
Quoi qu'il arrive (et nous savons que le pire est arrivé artistiquement pour le groupe), leur musique à la saveur d'un préliminaire qui ne veut pas se terminer. On pousse l'extase et la tension à son comble en espérant atteindre le nirvana (Au moins en terme de notoriété :)).
"Youth And Young Manhood" a sa sorti rafle tout les prix et les Kings Of Leon se font dévorer tout crue par des managers. Aujourd'hui, ils remplissent des stades avec une musique insipide, mais nous les remercions pour ce premier album.
Il y a 10 ans dans la casbah # 1
Kings Of Leon - Youth And Young Manhood (2003)