Copains comme cochons // par Lætitia Lacourt
The Libertines | Zénith – Paris | 30 septembre 2014
Voir Les Libertines 12 ans après la bataille peut être comparable à revoir son ex. C'est aussi excitant que décevant.
Excitant parce que, avouons-le, on est curieux de voir si ça nous fait encore de l'effet. Décevant parce que l'ex a vieilli, grossi voire est devenu carrément cheum et on se félicite secrètement de s'être carapaté au bon moment.
Les Libertines, même combat.
Ce mardi 30 septembre, le Zénith est blindé de trentenaires venus se shooter à la nostalgie-quand-tu-nous-tiens d'une époque révolue. Celle où Pete Doherty et Carl Barât étaient les Rox et Rouky du Rock 'n' roll, deux meilleurs amis inséparables liés par la musique, le pacte du sang et la came, celle où leurs petits minois de post adolescents maigrichons dans leurs slims taille 16 ans étaient attendrissante, celle d'avant les disputes, les accusations, les cambriolages, et fatalement, les séparations.
Pour honorer cette reformation fantasmée et un peu douteuse (c'est la crise pour tout le monde), la fosse dégueule de fans de la première heure, de groupies, de clones de Pete et de sosies de Carl. Y'a même Philippe Manœuvre, au cinquième rang, tribune C4.
Après trois premières parties, on commence à loucher sur nos montres. Petite appréhension pour Doherty. Il pourrait nous poser un lapin. Comme pour les deux derniers rencards. Il pourrait être très en retard, quitter la scène au bout de 30 minutes et être complètement défoncé comme il y a deux ans à la Fête de l'Huma. Même pas.
Les deux zozos montent sur scène sur les coups de 21H30. Pete, son chapeau, ses cheveux gras et son bide qui témoigne de son amour prononcé pour la gastronomie française. Carl, sa fameuse veste militaire rouge, sa guitare et un pacson de rides en plus : clairement moins bandants qu'il y a 10 ans. Pourtant, une certaine magie grotesque va opérer : avec deux heures de concert et 25 titres, le retour dans le passé de leur rock bordélique est assez jouissif. On oublie le son pourri du Zénith et on se concentre rapidement sur les morceaux cultes qui ont élevé les Libertines au rang de groupe mythique en seulement deux albums : The Delaney, Boys in the band, Music when the lights go out, Vertigo, Up the bracket, Campaign of hate, Can't stand me now, What Katie did... incluant deux instants de grâce : Carl, en solo, qui reprend The Ballad of Grimaldi de son ex/nouveau meilleur ami et Pete, avec une version acoustique de Fuck Forever des Babyshambles.
S'il est très excitant de remuer le passé, le concert reste caricatural : le trop-plein d'amour qui réunit les deux lascars autour du micro, se regardant dans le blanc de leurs yeux de cockers et à la limite de se rouler une bonne grosse pelle de mecs, leurs gratouillages improvisés entre chaque morceau et leur tentative de nous faire gober qu'ils reviendront avec de nouvelles chansons, leurs enfantillages de fin de concert lorsque l'ami Pete saute sur le dos de son Carl, s'affalant tous les deux sur la batterie de Gary Powell : nous ne sommes pas dupes, la nostalgie de nos premiers amours n'est motivée que par notre désir de rester éternellement jeune, mais le charme est définitivement rompu.
Voir Les Libertines 12 ans après la bataille peut être comparable à revoir son ex. C'est aussi excitant que décevant.
Excitant parce que, avouons-le, on est curieux de voir si ça nous fait encore de l'effet. Décevant parce que l'ex a vieilli, grossi voire est devenu carrément cheum et on se félicite secrètement de s'être carapaté au bon moment.
Les Libertines, même combat.
Ce mardi 30 septembre, le Zénith est blindé de trentenaires venus se shooter à la nostalgie-quand-tu-nous-tiens d'une époque révolue. Celle où Pete Doherty et Carl Barât étaient les Rox et Rouky du Rock 'n' roll, deux meilleurs amis inséparables liés par la musique, le pacte du sang et la came, celle où leurs petits minois de post adolescents maigrichons dans leurs slims taille 16 ans étaient attendrissante, celle d'avant les disputes, les accusations, les cambriolages, et fatalement, les séparations.
Pour honorer cette reformation fantasmée et un peu douteuse (c'est la crise pour tout le monde), la fosse dégueule de fans de la première heure, de groupies, de clones de Pete et de sosies de Carl. Y'a même Philippe Manœuvre, au cinquième rang, tribune C4.
Après trois premières parties, on commence à loucher sur nos montres. Petite appréhension pour Doherty. Il pourrait nous poser un lapin. Comme pour les deux derniers rencards. Il pourrait être très en retard, quitter la scène au bout de 30 minutes et être complètement défoncé comme il y a deux ans à la Fête de l'Huma. Même pas.
Les deux zozos montent sur scène sur les coups de 21H30. Pete, son chapeau, ses cheveux gras et son bide qui témoigne de son amour prononcé pour la gastronomie française. Carl, sa fameuse veste militaire rouge, sa guitare et un pacson de rides en plus : clairement moins bandants qu'il y a 10 ans. Pourtant, une certaine magie grotesque va opérer : avec deux heures de concert et 25 titres, le retour dans le passé de leur rock bordélique est assez jouissif. On oublie le son pourri du Zénith et on se concentre rapidement sur les morceaux cultes qui ont élevé les Libertines au rang de groupe mythique en seulement deux albums : The Delaney, Boys in the band, Music when the lights go out, Vertigo, Up the bracket, Campaign of hate, Can't stand me now, What Katie did... incluant deux instants de grâce : Carl, en solo, qui reprend The Ballad of Grimaldi de son ex/nouveau meilleur ami et Pete, avec une version acoustique de Fuck Forever des Babyshambles.
S'il est très excitant de remuer le passé, le concert reste caricatural : le trop-plein d'amour qui réunit les deux lascars autour du micro, se regardant dans le blanc de leurs yeux de cockers et à la limite de se rouler une bonne grosse pelle de mecs, leurs gratouillages improvisés entre chaque morceau et leur tentative de nous faire gober qu'ils reviendront avec de nouvelles chansons, leurs enfantillages de fin de concert lorsque l'ami Pete saute sur le dos de son Carl, s'affalant tous les deux sur la batterie de Gary Powell : nous ne sommes pas dupes, la nostalgie de nos premiers amours n'est motivée que par notre désir de rester éternellement jeune, mais le charme est définitivement rompu.