Worship The Sun (innovative Leisure) // par N.Gougnot
Depuis des temps immémoriaux, la seconde moitié du mois d’octobre est synonyme de temps de chiotte. Une sorte de chasse d’eau permanente frappe un large hémisphère nord du territoire français et la couenne des habitants d’icelui. Une humidité insidieuse fait patauger le quidam, et surtout ses chaussures, dans un boueux mélange de terre détrempée et de feuilles mortes marronnasses à la décomposition accélérée par la fine et froide pluie qui s’abat sans véritablement discontinuer depuis le très bas plafond anthracite supprimant jusqu’à l’idée même d’horizon sur sa tête rentrée dans ses épaules, tandis que crisse tristement le gravier de l’allée du cimetière où il vient, résigné, accomplir les rites du culte de ses ancêtres ainsi que son devoir citoyen de soutien aux producteurs de chrysanthèmes, les narines baignées par une puissante odeur d’humus, de champignons et de feu de bois à la fumée mouillée, et il se dit alors que c’est con, c’est un temps à aller à la chasse.
Octobre 2014. Rien de tout cela. Diantre. D’aucuns montrent du doigt le réchauffement climatique. D’autres soulignent l’incapacité du pouvoir exécutif à assurer le déroulement normal du cours des choses : on marie les pédés et après on s’étonne qu’y a pus d’saison. Conclusions hâtives, tirées sans prendre en compte une triple convection : en l’espace d’à peu près un mois sont sortis les nouveaux albums des Mystic Braves, des Growlers et des Allah-Las. Si le disque des Growlers consiste en une brutale déception, si je n’ai pas réussi à apprécier le Mystic Braves à sa probable juste valeur, leur premier effort m’ayant tant plu que j’attendais son successeur avec sans doute trop d’impatience, le nouvel opus des Allah-Las est une joyeuse surprise. Je ne crierais pas au génie, ayant l’impression qu’une bonne part des morceaux est constituée de reprises ou de titres tirés de leur premier album. Je précise aussi que je trouve le disque un peu long, l’intérêt que l’on lui porte se diluant au fil de morceaux à l’homogénéité parfois monotone, surtout en bagnole. Mais quand même… Guitares loviennes et ukulélé hawaïen, mélodies imparables et instrumentaux surf en diable, chœurs évidents et chant décontracté à mort, guitare sèche et feu de camp sur la plage. Ce disque, c’est la Californie et les sixties. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les lourds sillons tracés dans les terres grasses de quelque région céréalière et laborieuse ne se transforment pas en majestueux rouleaux se déversant sur les plages d’Aquitaines sous un franc et chaud soleil après dissipation des brumes matinales, tandis que les pins font parvenir à nos narines une odorifère fraîcheur?
Octobre 2014. Rien de tout cela. Diantre. D’aucuns montrent du doigt le réchauffement climatique. D’autres soulignent l’incapacité du pouvoir exécutif à assurer le déroulement normal du cours des choses : on marie les pédés et après on s’étonne qu’y a pus d’saison. Conclusions hâtives, tirées sans prendre en compte une triple convection : en l’espace d’à peu près un mois sont sortis les nouveaux albums des Mystic Braves, des Growlers et des Allah-Las. Si le disque des Growlers consiste en une brutale déception, si je n’ai pas réussi à apprécier le Mystic Braves à sa probable juste valeur, leur premier effort m’ayant tant plu que j’attendais son successeur avec sans doute trop d’impatience, le nouvel opus des Allah-Las est une joyeuse surprise. Je ne crierais pas au génie, ayant l’impression qu’une bonne part des morceaux est constituée de reprises ou de titres tirés de leur premier album. Je précise aussi que je trouve le disque un peu long, l’intérêt que l’on lui porte se diluant au fil de morceaux à l’homogénéité parfois monotone, surtout en bagnole. Mais quand même… Guitares loviennes et ukulélé hawaïen, mélodies imparables et instrumentaux surf en diable, chœurs évidents et chant décontracté à mort, guitare sèche et feu de camp sur la plage. Ce disque, c’est la Californie et les sixties. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les lourds sillons tracés dans les terres grasses de quelque région céréalière et laborieuse ne se transforment pas en majestueux rouleaux se déversant sur les plages d’Aquitaines sous un franc et chaud soleil après dissipation des brumes matinales, tandis que les pins font parvenir à nos narines une odorifère fraîcheur?