Single (4AD records) // par Anton Schaefer
Parfois, l'envie de faire une chronique n'est pas motivée par un groupe ou un album en particulier. Il suffit d'un seul morceau. À vrai dire, c'est même le visionnage de la prestation live de Future Islands lors du Letterman Show qui m'a décidé à évoquer ici même leur dernier album en date « Singles ». La chanson dont il est question ici : Seasons (Waiting On You) . Cette vidéo fut pour moi la porte d'entrée vers la musique de ce groupe, une porte que j'avais pendant longtemps refusé d'ouvrir. J'avais bien sûr déjà vu passer leur nom sur des sites ou magazines. Mais je n'avais encore jamais eu envie de découvrir leurs disques, essentiellement à cause de préjugés lamentables : le nom du groupe ne me parle pas, et je m'étais persuadé que leur musique devait être chiante à mourir. Mais sur les conseils d'un pote, et comme parfois, je suis capable de mettre ma mauvaise foi de côté, j'ai enfin laissé une chance à ce groupe. Et soudain l'évidence : j'ai ainsi découvert une chanson transpirant 3 minutes 47 secondes de synth pop totalement désarmante.
Dans leur vidéo pour le Letterman Show, on y voit le chanteur, Samuel T. Herring, bouger comme Ian Curtis sous MDMA, et incarnant parfaitement la chanson tant il est habité par ce qu'il raconte. À la vue de toutes ses mimiques, le fait qu'il en fasse des caisses lorsqu'il chante, on peut résolument se poser la question suivante : est ce que c'est du flan ? La réponse à cette question m'importe peu en fait, tant ce que l'on entend nous bouscule et ce que l'on voit crève l'écran. Aussi, les paroles de cette chanson sont bouleversantes car, en cherchant bien dans son esprit, on a tous quelqu'un en tête à qui on pourrait les prononcer. Le résultat est assez fabuleux : un morceau d'une évidence pop affolante, à la fois classe et sauvage. Le genre de truc qui, en plus de te toucher au cœur, t'emporte les tripes au passage.
À l'écoute de l'album, Future Islands possède deux atouts majeurs : la voix de Samuel T. Herring (teintée de soul, et capable de jolies nuances sur certaines chansons), et le mélange parfait des guitares et synthés comme sur « Light House » par exemple. Le meilleur morceau de l'album, Fall From Grace, est d'une perfection mélodique dingue : la voix désespérée du chanteur laisse place, lors de brefs instants chaotiques, à des hurlements déchirants, et la chanson se termine sur un final des plus tragiques. Mais si le groupe arrive parfois à côtoyer les sommets sur cet album, les autres titres du disque restent néanmoins anecdotiques.
Écouter un album comme « Singles » revient à se retrouver dans une pâtisserie en ne redoutant pas le diabète : au fil des dix chansons, nous croulons sous la pop synthétique et hédoniste de Future Islands. Mais derrière ce nappage sucré et blanc comme de la cocaïne, on perçoit assez de mélancolie et de gravité pour rendre les morceaux touchants. Et c'est ce qui fait toute la différence entre Future Islands et les innombrables groupes délivrant aujourd'hui une pop électronique fun, inoffensive et vide. Et puis, après avoir écouter le dernier (et excellent) disque de Jessica93, rien de tel qu'un album lumineux et réjouissant à l'approche de l'hiver pour ne pas sombrer dans la dépression.
Dans leur vidéo pour le Letterman Show, on y voit le chanteur, Samuel T. Herring, bouger comme Ian Curtis sous MDMA, et incarnant parfaitement la chanson tant il est habité par ce qu'il raconte. À la vue de toutes ses mimiques, le fait qu'il en fasse des caisses lorsqu'il chante, on peut résolument se poser la question suivante : est ce que c'est du flan ? La réponse à cette question m'importe peu en fait, tant ce que l'on entend nous bouscule et ce que l'on voit crève l'écran. Aussi, les paroles de cette chanson sont bouleversantes car, en cherchant bien dans son esprit, on a tous quelqu'un en tête à qui on pourrait les prononcer. Le résultat est assez fabuleux : un morceau d'une évidence pop affolante, à la fois classe et sauvage. Le genre de truc qui, en plus de te toucher au cœur, t'emporte les tripes au passage.
À l'écoute de l'album, Future Islands possède deux atouts majeurs : la voix de Samuel T. Herring (teintée de soul, et capable de jolies nuances sur certaines chansons), et le mélange parfait des guitares et synthés comme sur « Light House » par exemple. Le meilleur morceau de l'album, Fall From Grace, est d'une perfection mélodique dingue : la voix désespérée du chanteur laisse place, lors de brefs instants chaotiques, à des hurlements déchirants, et la chanson se termine sur un final des plus tragiques. Mais si le groupe arrive parfois à côtoyer les sommets sur cet album, les autres titres du disque restent néanmoins anecdotiques.
Écouter un album comme « Singles » revient à se retrouver dans une pâtisserie en ne redoutant pas le diabète : au fil des dix chansons, nous croulons sous la pop synthétique et hédoniste de Future Islands. Mais derrière ce nappage sucré et blanc comme de la cocaïne, on perçoit assez de mélancolie et de gravité pour rendre les morceaux touchants. Et c'est ce qui fait toute la différence entre Future Islands et les innombrables groupes délivrant aujourd'hui une pop électronique fun, inoffensive et vide. Et puis, après avoir écouter le dernier (et excellent) disque de Jessica93, rien de tel qu'un album lumineux et réjouissant à l'approche de l'hiver pour ne pas sombrer dans la dépression.