The Shivas

C’était un soir de décembre. Un samedi. L’insouciance de 2014 dans les poches, on s’apprêtait à faire le dernier concert de l’année. On se souvient bien du chanteur et de sa bonne tête à la Brian Jones, de sa chemise blanche, col pelle à tartes avec des petites fleurs oranges brodées, on fulmine encore contre ces abrutis des premiers rangs pas franchement respectueux des artistes, on regrette les discussions enflammées sur le trottoir de l’Espace B, on ne regrette pas ce petit blanc qui donne si mal à la tête, on réanime parfois mentalement ce soir de décembre qui frappait à la porte des Sonics, du Velvet ou 13th Floor Elevators. On se souvient bien de ce quatuor venu de Portland dont le nom sonne comme un whisky 18 ans d’âge, de cet extraordinaire éclectisme sur scène qui nous promenait entre pop, psyché, surf et punk. 
Guitares sauvages façon Shadows (You Know What To Do), ballade langoureuse (Beach Heads), excitation sonicsienne (Stalking Legs), perle psyché (Let It Happen To You) ou doo wop puissant (baby i need you) : les Shivas vous embarque dans un temps que les moins de quarante ans ne connaitront jamais avec autant de morceaux pour danser que de titres prêts-à-emballer. Pour les plus vieux, préparez votre camping-car, laissez vous pousser les cheveux, achetez ce quatrième LP des Shivas, sorti en vinyl chez K Records ou en K7 chez Burger et partez élever des biquettes où vous voulez.