V/A - Blood Visions (Retard Records) // par Lætitia Lacourt
Imaginons que vous êtes dingue de chocolat. Que du jour au lendemain, les fèves de cacao disparaissent, à jamais. Que 5 ans plus tard, un pâtissier fou vous fait retrouver les saveurs du chocolat grâce à 15 desserts réunis en un seul. C’est ce que viens de faire le label Retard Records en sortant un tribute à Jay Reatard, 5 ans après sa mort.
Et pas n’importe lequel : la compil reprend titre par titre le premier album solo, Blood Visions, du défunt garagiste. Du culte donc, rien que du culte, qui rend l’exercice d’autant plus difficile. Mais revenons en au chocolat : sa qualité dépend surtout de son origine. Et c’est précisément là que l’artisan Retard Records se démarque : le choix des groupes pour relever le défi de la cover et sublimer le titre original. Bazzoka, Wolf Mountains, Dusty Much, Quetzal Snake, Kaviar Special, Sick Hyenas, Sapin, Dragster, Go!Zilla, Volage : Retard Records est allé extraire les pépites qui poussent en France, en Europe et outre Atlantique, pour ne retenir que la crème de la crème de la scène garage émergente actuelle.
Respect des ingrédients, subtilité des équilibres et richesse du goût : Retard Records s’était lancé dans une impossible recette. Et pourtant l’album est là, brillant, loin de contenir 15 ersatz d’originaux. L’identité de Jay Reatard y est conservée, enrichie de la personnalité de 15 autres. L’acidité italienne de Go!Zilla sur « Puppet Man », la saveur lo-fi de Dusty Much sur « It’s so easy », le piquant de Kaviar Special sur « I see you standing there », les tonalités psyché baroque-hippie de Volage sur « Waiting for somesthing » : tous les titres sont reconnaissables mais teintés de ce qui distingue les 15 groupes des uns des autres : ce son, ces voix, ces arrangements qui font de chacun leur extraordinaire marque de fabrique. Certains titres paraissent même sortis de leur répertoire personnel : le « Fading all away » de Sapin leur colle vraiment à la peau. Et mention spéciale pour « We who wait » dont les Sick Hyenas se sont chargés de réinterpréter dans une version bien plus jubilatoire que l’originale.
Le goût du travail bien fait ne s’arrête pas là et se poursuit même sur la couverture de l’album avec l’artwork de Lou l’Enfer, reprenant le sanguinolent Jay, fifty-os/fifty-hémoglobine. Le chocolat serait bon pour la mémoire… On confirme : impossible d’oublier Jay Reatard avec un tel tribute.
Et pas n’importe lequel : la compil reprend titre par titre le premier album solo, Blood Visions, du défunt garagiste. Du culte donc, rien que du culte, qui rend l’exercice d’autant plus difficile. Mais revenons en au chocolat : sa qualité dépend surtout de son origine. Et c’est précisément là que l’artisan Retard Records se démarque : le choix des groupes pour relever le défi de la cover et sublimer le titre original. Bazzoka, Wolf Mountains, Dusty Much, Quetzal Snake, Kaviar Special, Sick Hyenas, Sapin, Dragster, Go!Zilla, Volage : Retard Records est allé extraire les pépites qui poussent en France, en Europe et outre Atlantique, pour ne retenir que la crème de la crème de la scène garage émergente actuelle.
Respect des ingrédients, subtilité des équilibres et richesse du goût : Retard Records s’était lancé dans une impossible recette. Et pourtant l’album est là, brillant, loin de contenir 15 ersatz d’originaux. L’identité de Jay Reatard y est conservée, enrichie de la personnalité de 15 autres. L’acidité italienne de Go!Zilla sur « Puppet Man », la saveur lo-fi de Dusty Much sur « It’s so easy », le piquant de Kaviar Special sur « I see you standing there », les tonalités psyché baroque-hippie de Volage sur « Waiting for somesthing » : tous les titres sont reconnaissables mais teintés de ce qui distingue les 15 groupes des uns des autres : ce son, ces voix, ces arrangements qui font de chacun leur extraordinaire marque de fabrique. Certains titres paraissent même sortis de leur répertoire personnel : le « Fading all away » de Sapin leur colle vraiment à la peau. Et mention spéciale pour « We who wait » dont les Sick Hyenas se sont chargés de réinterpréter dans une version bien plus jubilatoire que l’originale.
Le goût du travail bien fait ne s’arrête pas là et se poursuit même sur la couverture de l’album avec l’artwork de Lou l’Enfer, reprenant le sanguinolent Jay, fifty-os/fifty-hémoglobine. Le chocolat serait bon pour la mémoire… On confirme : impossible d’oublier Jay Reatard avec un tel tribute.