Travel Trip to Californie - ep2 // par Laetitia Lacourt
Festival Burgerama | Santa Ana - Californie | Observatory - 28 mars
Blindé de petits inconvénients un peu durs à avaler, le Burgerama festival tire son épingle du jeu avec une programmation plus qu'alléchante. À l'heure de passer à table, en voici les 10 commandements !
Les consignes, tu respecteras
Le Burgerama est un festival sous total contrôle : aucun débordement possible, l'espace est ratissé par des flics qui n'ont pas le swag de Starsky et Hutch. Inspection des sacs plus ou moins minutieuse et hypocrite à l'entrée, fouille au corps par des catcheuses mexicaines : tu fermes ta gueule quand on te confisque ton paquet de chips et ton stylo Bic. Boire sur le Burgerama est un autre combat : il te faut refaire la queue, montrer patte blanche et passeport pour obtenir le précieux sésame donnant accès au camp des soiffards. Lorsque tu rejoins l'espace buveur, 4 vigiles de 125 kilos chacun vérifient ton bracelet. Une fois le fameux breuvage en main, pas question de ressortir : tu bois dans l'enclos réservé à cet effet sinon un molosse te cours après.
Sur le Merch, tu craqueras
Des vinyles, des tote bags, des cassettes, des tee-shirts, des pompes, des planches de skate, des casquettes, des ateliers DIY pour customiser le dispensable aux couleurs de Burger records : toutes les 45 minutes le Merch s'étoffe à mesure que ta liasse de dollars s'amoindrit. Le soir venu, tu t'aperçois que tu es devenu un grave épinglettophiliste au regard du nombre et de la taille des badges qui ornent ton blouson.
Manger, tu oublieras
L'une des principales réjouissances d'un festival est de pouvoir s'enquiller des triples merguez-frites ou des galettes saucisses qui te calent l'estomac pas cher pour 10 ans. Sur le Burgerama, tu imagines une grosse foire pizza-hot dog-burger dégoulinante à souhait. Premier indice suspect : ça ne sent ni la friture ni le charbon de bois. Normal : 6 stands se battent en duel pour servir quelques 5000 personnes affamées : des burgers veggie, des hot dog au tofu, des bols d'adame (parce qu'on a tous envie de bouffer des haricots verts sur un festival, c'est connu), des minis portions de 8 chips ou des barquettes avec 15 frites. Outre une publicité mensongère (les pancartes affichent des visuels appétissants et ultra garnis), les prix sont exorbitants : entre 6 et 12 dollars le repas de Biafrais avalé en deux bouchées.
Chiller, tu n'y penseras pas
Autre réjouissance de festivalier, chiller dans l'herbe, entre deux groupes sympas, pour savourer tes merguez XXL et siroter ta pinte tranquille. Sur le Burgerama, c'est tout simplement impossible. A moins d'aimer chiller sur des parkings. Pas un lopin de terre ni un carré de pelouse pour poser son arrière-train : c'est du 100% macadam. Moralité : tu as faim et tu restes debout, 12h durant.
Les looks, tu observeras
Des tatouages de cupcake, des chaussettes motif banane ou Jésus, des fourrures roses, des cheveux bleus, jaunes, verts : c'est un défilé et une source d'inspiration extraordinaire pour les créateurs puisque le Burgerama retrace, via son public, 90 ans d'histoire de la mode. Tendance lourde cette année : le short en jean 80's, très court et taille très haute (oui, celui qui fait un cul et un bide énormes), assorti des indécrottables doc Martens ou converse (rouge, jaune ou noire sinon t'es ultra ringard). Véritable concentré de hipsters ou réelles fautes de goût : la frontière est mince pour définir le look du festivalier californien.
La circulation, tu galèreras
L'espace est petit, les festivaliers nombreux = on circule mal. La seule boucle possible est supervisée par une armée de molosses de la sécurité qui veillent au grain au cas où te prendrait une petite envie de rentrer par une sortie. Il te faut donc faire des détours galères avec couloirs étroits et escaliers pour atteindre les scènes intérieures.
De bières, tu ne te saouleras pas
La pinte de binouze est l'un des accessoires principaux du festivalier. En théorie. Ici, tu te contentes d'un gobelet rempli marginalement entre 39 et 44 cl au modeste prix de 6 dollars. Autant dire que tu t'en descends pas 8 dans la journée, malgré le besoin ressenti. La stratégie reste étrange car côté scènes intérieures, la bière passe à 5 dollars sur la scène constellation puis à 7 côté terrasse-guinguette. C'est totalement aléatoire, limite à la tête du client et comble de l'arnaque, ils n'acceptent que les biftons. Moralité : tu as toujours aussi faim, tu as soif mais tu tiens toujours debout.
Sous le soleil californien, tu crameras
C'est bien de programmer des têtes d'affiche 6 heures durant. C'est même très bien. Mais c'est au prix de ta peau : la scène principale, installée plein sud sur un parking parfaitement bitumé, ne t'offre aucune zone d'ombre. Ce qui devient ennuyeux dès midi, soleil au zénith et thermomètre qui oscille entre 32 et 40 degrés. Même la crème indice 50 n'y résiste pas. Moralité : tu crèves la dalle, tu as très soif et tu as un pourcentage élevé de finir dans un service de grands brûlés.
Teenager, tu redeviendras
Échantillon représentatif d'une jeunesse californienne dorée qui grandit entre Hollywood et Silver Lake, le Burgerama est le point de ralliement des 15-25 ans. Moralité : tu as faim et tu te sens vieux.
Blindé de petits inconvénients un peu durs à avaler, le Burgerama festival tire son épingle du jeu avec une programmation plus qu'alléchante. À l'heure de passer à table, en voici les 10 commandements !
Les consignes, tu respecteras
Le Burgerama est un festival sous total contrôle : aucun débordement possible, l'espace est ratissé par des flics qui n'ont pas le swag de Starsky et Hutch. Inspection des sacs plus ou moins minutieuse et hypocrite à l'entrée, fouille au corps par des catcheuses mexicaines : tu fermes ta gueule quand on te confisque ton paquet de chips et ton stylo Bic. Boire sur le Burgerama est un autre combat : il te faut refaire la queue, montrer patte blanche et passeport pour obtenir le précieux sésame donnant accès au camp des soiffards. Lorsque tu rejoins l'espace buveur, 4 vigiles de 125 kilos chacun vérifient ton bracelet. Une fois le fameux breuvage en main, pas question de ressortir : tu bois dans l'enclos réservé à cet effet sinon un molosse te cours après.
Sur le Merch, tu craqueras
Des vinyles, des tote bags, des cassettes, des tee-shirts, des pompes, des planches de skate, des casquettes, des ateliers DIY pour customiser le dispensable aux couleurs de Burger records : toutes les 45 minutes le Merch s'étoffe à mesure que ta liasse de dollars s'amoindrit. Le soir venu, tu t'aperçois que tu es devenu un grave épinglettophiliste au regard du nombre et de la taille des badges qui ornent ton blouson.
Manger, tu oublieras
L'une des principales réjouissances d'un festival est de pouvoir s'enquiller des triples merguez-frites ou des galettes saucisses qui te calent l'estomac pas cher pour 10 ans. Sur le Burgerama, tu imagines une grosse foire pizza-hot dog-burger dégoulinante à souhait. Premier indice suspect : ça ne sent ni la friture ni le charbon de bois. Normal : 6 stands se battent en duel pour servir quelques 5000 personnes affamées : des burgers veggie, des hot dog au tofu, des bols d'adame (parce qu'on a tous envie de bouffer des haricots verts sur un festival, c'est connu), des minis portions de 8 chips ou des barquettes avec 15 frites. Outre une publicité mensongère (les pancartes affichent des visuels appétissants et ultra garnis), les prix sont exorbitants : entre 6 et 12 dollars le repas de Biafrais avalé en deux bouchées.
Chiller, tu n'y penseras pas
Autre réjouissance de festivalier, chiller dans l'herbe, entre deux groupes sympas, pour savourer tes merguez XXL et siroter ta pinte tranquille. Sur le Burgerama, c'est tout simplement impossible. A moins d'aimer chiller sur des parkings. Pas un lopin de terre ni un carré de pelouse pour poser son arrière-train : c'est du 100% macadam. Moralité : tu as faim et tu restes debout, 12h durant.
Les looks, tu observeras
Des tatouages de cupcake, des chaussettes motif banane ou Jésus, des fourrures roses, des cheveux bleus, jaunes, verts : c'est un défilé et une source d'inspiration extraordinaire pour les créateurs puisque le Burgerama retrace, via son public, 90 ans d'histoire de la mode. Tendance lourde cette année : le short en jean 80's, très court et taille très haute (oui, celui qui fait un cul et un bide énormes), assorti des indécrottables doc Martens ou converse (rouge, jaune ou noire sinon t'es ultra ringard). Véritable concentré de hipsters ou réelles fautes de goût : la frontière est mince pour définir le look du festivalier californien.
La circulation, tu galèreras
L'espace est petit, les festivaliers nombreux = on circule mal. La seule boucle possible est supervisée par une armée de molosses de la sécurité qui veillent au grain au cas où te prendrait une petite envie de rentrer par une sortie. Il te faut donc faire des détours galères avec couloirs étroits et escaliers pour atteindre les scènes intérieures.
De bières, tu ne te saouleras pas
La pinte de binouze est l'un des accessoires principaux du festivalier. En théorie. Ici, tu te contentes d'un gobelet rempli marginalement entre 39 et 44 cl au modeste prix de 6 dollars. Autant dire que tu t'en descends pas 8 dans la journée, malgré le besoin ressenti. La stratégie reste étrange car côté scènes intérieures, la bière passe à 5 dollars sur la scène constellation puis à 7 côté terrasse-guinguette. C'est totalement aléatoire, limite à la tête du client et comble de l'arnaque, ils n'acceptent que les biftons. Moralité : tu as toujours aussi faim, tu as soif mais tu tiens toujours debout.
Sous le soleil californien, tu crameras
C'est bien de programmer des têtes d'affiche 6 heures durant. C'est même très bien. Mais c'est au prix de ta peau : la scène principale, installée plein sud sur un parking parfaitement bitumé, ne t'offre aucune zone d'ombre. Ce qui devient ennuyeux dès midi, soleil au zénith et thermomètre qui oscille entre 32 et 40 degrés. Même la crème indice 50 n'y résiste pas. Moralité : tu crèves la dalle, tu as très soif et tu as un pourcentage élevé de finir dans un service de grands brûlés.
Teenager, tu redeviendras
Échantillon représentatif d'une jeunesse californienne dorée qui grandit entre Hollywood et Silver Lake, le Burgerama est le point de ralliement des 15-25 ans. Moralité : tu as faim et tu te sens vieux.