Paris > Marseille, weekend express // par Les soeurs Clac
La cité phocéenne se traine une réputation très loin de l'imagerie rock'n roll ou garage. Difficile d'imaginer qu'on puisse trouver là de quoi faire battre nos petits coeurs fatigués par les clameurs des soirées parisiennes, de caves en garages. Et pourtant. Loin d'être une place forte du genre, on ne peut néanmoins pas ignorer non plus que quelques irréductibles, groupes, salles, disquaires ou associations, luttent encore pour se faire une place au soleil. Et ils font bien.
Cette année, première édition du Retard & Friends Festival, sous la coupe de Retard Records - évidemment.
Ce tout petit festival retenait toute notre attention depuis la sortie de sa prog', alléchante en plusieurs points, et nous étions curieuses de voir comment le public répondrait ici à cette proposition.
Bilan des courses, on découvre pèle mêle que Dragster perd en trois minutes l'équivalent d'une année de pluie à Brannoux les Taillades et qu'on est bien loin de nos a priori sur leur musique. Ils en ont sous la pédale et sont prêts à en découdre, n'en plaise à Mamie Singer. C'est direct et efficace, parfait pour lancer les hostilités. L'explosif duo ex-rennais, futur bruxellois, enfile les morceaux comme des perles. Résultat : un vrai champ de mine où les instruments explosent en rythme avec nos tympans. Défloration dans les règles de l'art des plus sombres recoins de nos oreilles pleines de ces groupes attendus et trop entendus. Un set fraicheur qui colle bien à la peau, livré brut et sans interruption.
Changement de tempo.
Dans la foulée, The Memories les pieds sur terre, mais la tête dans un joli nuage de weed constant, nous calmera, en apparence, et un instant seulement, en nous offrant un trip complètement barré et schizophrénique. On ne sait pas où donner de la tête. Ces joyeux fulltime freaks, véritables pachas bienheureux tout droit sortis d'un film de Joel Séria scénarisé par Hunter S. Thompson sont surtout de géniaux faiseurs de mélodies. A ce point entêtantes qu'on ne sait plus laquelle écouter en boucle matin, midi et soir. La montée est rapide, ça s'excite dans la salle. Le groupe en profite pour glisser deux trois anecdotes qui font glousser, on se croirait entre potes, là bas, sur les rives du fleuve Colombia. Les morceaux - bien trop courts à notre gout (mais c'est peut être là le succès) finissent par se transformer, ils deviennent plus costauds, plus puissants, et laissent apercevoir une autre facette bien plus garage des Memories (qui ne sont autres que des morceaux piqués du set des White Fang, leur projet parallèle).
Autant jeter un verre d'alcool sur de jolies braises. Le public suit logiquement.
Au tour des Marinellis d'enchainer et de se déchainer. Tout aussi allumés, les cinq québécois montent sur scène, sapés comme toujours. Au programme : golden boléro et slip à sequins. Ca chante en français, ça se roule par terre, ça provoque un peu le public et ça picole sec. Un vrai spectacle flirtant avec le burlesque, tenu d'une main de maitre par de vraies teignes, réunis autour de Cédric Marinelli. Imaginez Iggy Pop dans le Rocky Horror Picture Show, en somme. Batteur furieux, chanteur inspiré et légèrement foutraque, l'ensemble transpire le musc et mixe le meilleur des yéyés (la légèreté surtout et ce petit rythme sixties) avec un fond de vieux garage cinglant comme la brise de Montréal en Décembre. Y'a une fascination qui nait du bout de leurs doigts magiques, et l'hystérie doucement se répand. Ca joue comme on respire, ça chante comme on s'parle, c'est violemment utile et rapidement indispensable.
Cette première soirée est à l'image d'une première bière. Forte. Rafraichissante. Prometteuse. On attend forcément la suite avec impatience.
Malgré l'annulation de Thee MVP'S, pas d'abattement. On retrouve la Machine à Coudre comme la veille. 22h. Et on retrouve cette fois çi des visages connus. Parmi eux, Thee Maximators, qui ne sont plus deux mais trois. Et se jouant des additions, sans se soustraire à la qualité, Thee Maximators creuse encore l'écart, se distinguant de toutes tentatives de comparaison. Ils sont où on ne les attend pas d'un morceau à l'autre, explorant sans complexes et sans contraintes les possibilités de leurs instruments, laissant la voix de délinquant juvénile, amère et écorchée d'Arsène emporter la musique dans des coins et recoins bien sombres, qui nous font encore frissonner. Pessimistes et terroristes, Thee Maximators réussi son braquage, sans faire de blessés.
Soirée menée tambour battant par la jeunesse, puisqu'on retrouve The Staches qui assurent la relève. On trouve enfin des nanas sur scène! Et ça se défend méchamment. On sent que les suisses ont roulé leur bosse depuis la dernière fois où on les a croisés, et ce, jusque sur les routes poussiéreuses des Etats Unis, où traversant le pays d'est en ouest, de garages en garages, ils ont accumulé expériences & influences tout en restant libres et sauvages, égaux à eux même.. Set acéré et féroce! L'euphorie est générale, tant sur scène que dans la salle. Les morceaux s'enchainent, sans faiblir. La voix de Lise s'impose comme une évidence et avec assurance. Et il faudra bien que le guitariste se la joue cascadeur pour mettre le set à terre.
Entre les deux sets, Hair & the Iotas ne sera pas parvenu à retenir notre attention, et nous avez eu le temps de découvrir que ce bar associatif voit passer ce qu'il se fait de meilleur sur la scène rock garage du moment. Et c'est un vinyle des Pussywarmers qui nous aura mis la puce à l'oreille. Well done, les gars, continuez!
Force est de constater que malgré une programmation riche et sauvage qui aura su mettre tout le monde d'accord, le public marseillais tangue sur d'autres sons, bien loin de nos sirènes.
Tenez bon, car soyez en sur, on sera au rendez vous, l'an prochain. Ahoy!
Cette année, première édition du Retard & Friends Festival, sous la coupe de Retard Records - évidemment.
Ce tout petit festival retenait toute notre attention depuis la sortie de sa prog', alléchante en plusieurs points, et nous étions curieuses de voir comment le public répondrait ici à cette proposition.
Bilan des courses, on découvre pèle mêle que Dragster perd en trois minutes l'équivalent d'une année de pluie à Brannoux les Taillades et qu'on est bien loin de nos a priori sur leur musique. Ils en ont sous la pédale et sont prêts à en découdre, n'en plaise à Mamie Singer. C'est direct et efficace, parfait pour lancer les hostilités. L'explosif duo ex-rennais, futur bruxellois, enfile les morceaux comme des perles. Résultat : un vrai champ de mine où les instruments explosent en rythme avec nos tympans. Défloration dans les règles de l'art des plus sombres recoins de nos oreilles pleines de ces groupes attendus et trop entendus. Un set fraicheur qui colle bien à la peau, livré brut et sans interruption.
Changement de tempo.
Dans la foulée, The Memories les pieds sur terre, mais la tête dans un joli nuage de weed constant, nous calmera, en apparence, et un instant seulement, en nous offrant un trip complètement barré et schizophrénique. On ne sait pas où donner de la tête. Ces joyeux fulltime freaks, véritables pachas bienheureux tout droit sortis d'un film de Joel Séria scénarisé par Hunter S. Thompson sont surtout de géniaux faiseurs de mélodies. A ce point entêtantes qu'on ne sait plus laquelle écouter en boucle matin, midi et soir. La montée est rapide, ça s'excite dans la salle. Le groupe en profite pour glisser deux trois anecdotes qui font glousser, on se croirait entre potes, là bas, sur les rives du fleuve Colombia. Les morceaux - bien trop courts à notre gout (mais c'est peut être là le succès) finissent par se transformer, ils deviennent plus costauds, plus puissants, et laissent apercevoir une autre facette bien plus garage des Memories (qui ne sont autres que des morceaux piqués du set des White Fang, leur projet parallèle).
Autant jeter un verre d'alcool sur de jolies braises. Le public suit logiquement.
Au tour des Marinellis d'enchainer et de se déchainer. Tout aussi allumés, les cinq québécois montent sur scène, sapés comme toujours. Au programme : golden boléro et slip à sequins. Ca chante en français, ça se roule par terre, ça provoque un peu le public et ça picole sec. Un vrai spectacle flirtant avec le burlesque, tenu d'une main de maitre par de vraies teignes, réunis autour de Cédric Marinelli. Imaginez Iggy Pop dans le Rocky Horror Picture Show, en somme. Batteur furieux, chanteur inspiré et légèrement foutraque, l'ensemble transpire le musc et mixe le meilleur des yéyés (la légèreté surtout et ce petit rythme sixties) avec un fond de vieux garage cinglant comme la brise de Montréal en Décembre. Y'a une fascination qui nait du bout de leurs doigts magiques, et l'hystérie doucement se répand. Ca joue comme on respire, ça chante comme on s'parle, c'est violemment utile et rapidement indispensable.
Cette première soirée est à l'image d'une première bière. Forte. Rafraichissante. Prometteuse. On attend forcément la suite avec impatience.
Malgré l'annulation de Thee MVP'S, pas d'abattement. On retrouve la Machine à Coudre comme la veille. 22h. Et on retrouve cette fois çi des visages connus. Parmi eux, Thee Maximators, qui ne sont plus deux mais trois. Et se jouant des additions, sans se soustraire à la qualité, Thee Maximators creuse encore l'écart, se distinguant de toutes tentatives de comparaison. Ils sont où on ne les attend pas d'un morceau à l'autre, explorant sans complexes et sans contraintes les possibilités de leurs instruments, laissant la voix de délinquant juvénile, amère et écorchée d'Arsène emporter la musique dans des coins et recoins bien sombres, qui nous font encore frissonner. Pessimistes et terroristes, Thee Maximators réussi son braquage, sans faire de blessés.
Soirée menée tambour battant par la jeunesse, puisqu'on retrouve The Staches qui assurent la relève. On trouve enfin des nanas sur scène! Et ça se défend méchamment. On sent que les suisses ont roulé leur bosse depuis la dernière fois où on les a croisés, et ce, jusque sur les routes poussiéreuses des Etats Unis, où traversant le pays d'est en ouest, de garages en garages, ils ont accumulé expériences & influences tout en restant libres et sauvages, égaux à eux même.. Set acéré et féroce! L'euphorie est générale, tant sur scène que dans la salle. Les morceaux s'enchainent, sans faiblir. La voix de Lise s'impose comme une évidence et avec assurance. Et il faudra bien que le guitariste se la joue cascadeur pour mettre le set à terre.
Entre les deux sets, Hair & the Iotas ne sera pas parvenu à retenir notre attention, et nous avez eu le temps de découvrir que ce bar associatif voit passer ce qu'il se fait de meilleur sur la scène rock garage du moment. Et c'est un vinyle des Pussywarmers qui nous aura mis la puce à l'oreille. Well done, les gars, continuez!
Force est de constater que malgré une programmation riche et sauvage qui aura su mettre tout le monde d'accord, le public marseillais tangue sur d'autres sons, bien loin de nos sirènes.
Tenez bon, car soyez en sur, on sera au rendez vous, l'an prochain. Ahoy!