Une performance envoûtante et magnétique // Par Anton Schaefer
The Soft Moon | Live au Connexion – Toulouse | 2 juin 2015
C'est avec une excitation certaine que je me suis rendu début juin au concert de The Soft Moon à Toulouse : « Deeper », le dernier album en date du groupe sortit il y a quelques semaines, avait constitué un de mes engouements musicaux de 2015. Luis Vasquez, l'homme derrière The Soft Moon, propose ainsi avec ce troisième disque une œuvre mélodique truffée de titres tétanisants, peut-être la plus accessible de sa discographie. Un album désespéré pour une époque désespérante.
La première partie est assurée ce soir-là par Phase Fatale, qui nous livre une techno brute et autistique. Ce fan de Front 242 déroule autant de BPM que de tartes dans la gueule. Alors que sa prestation se termine dans le bruit et la fureur, les personnes qui m'accompagnent sont partagées entre la stupeur et l’inquiétude : m'ayant suivies par confiance, elles commencent alors à se demander si elles ont vraiment bien fait. Un moment de doute qui sera rapidement dissipé dès les premières notes de « Black », titre qui ouvre le set de The Soft Moon : des accents de Nine Inch Nails, une ambiance pesante, des stroboscopes, je me retrouve dans un film de Gaspar Noé.
Non content d'être le sosie de l'acteur français Eric Elmosnino, Luis Vasquez a le don de composer de vrais tubes post-punk / coldwave : il suffit d'accorder une écoute à des titres comme « Try » ou « Far », véritable tuerie sur disque et impressionnante de force en concert. A travers sa musique, on sent que Vasquez va très loin dans l'auto-analyse de ses doutes et de ses angoisses. En concert, on se retrouve alors happés par les entrailles vertigineuses de ses névroses. Il explique en interview éprouver le besoin de faire de la musique afin d'exorciser ses obsessions sur disque, et c'est également l'impression que l'on a en le voyant sur scène : possédé, en transe, il alterne morceaux instrumentaux et chansons hantées, le tout porté par une énergie extatique. Le point culminant du concert restera sans aucun doute pour moi le morceau « Being » : une véritable folie indus, éprouvante pour le groupe comme pour nous, durant laquelle les synthés sonnent comme des sorcières sur les bûchers de Salem.
Une setlist parfaite, même si on regrettera malgré tout l'absence de « Wasting », un des meilleurs morceaux du très bon « Deeper ». Mais cela reviendrait honnêtement à faire la fine bouche, tant la prestation fut convaincante. A la fin du concert, on se retrouve devant la salle du Connexion, en sueurs. Les femmes m'accompagnant ce soir-là trouvent les mots justes pour décrire la performance de Luis Vasquez : envoûtante et magnétique.
C'est avec une excitation certaine que je me suis rendu début juin au concert de The Soft Moon à Toulouse : « Deeper », le dernier album en date du groupe sortit il y a quelques semaines, avait constitué un de mes engouements musicaux de 2015. Luis Vasquez, l'homme derrière The Soft Moon, propose ainsi avec ce troisième disque une œuvre mélodique truffée de titres tétanisants, peut-être la plus accessible de sa discographie. Un album désespéré pour une époque désespérante.
La première partie est assurée ce soir-là par Phase Fatale, qui nous livre une techno brute et autistique. Ce fan de Front 242 déroule autant de BPM que de tartes dans la gueule. Alors que sa prestation se termine dans le bruit et la fureur, les personnes qui m'accompagnent sont partagées entre la stupeur et l’inquiétude : m'ayant suivies par confiance, elles commencent alors à se demander si elles ont vraiment bien fait. Un moment de doute qui sera rapidement dissipé dès les premières notes de « Black », titre qui ouvre le set de The Soft Moon : des accents de Nine Inch Nails, une ambiance pesante, des stroboscopes, je me retrouve dans un film de Gaspar Noé.
Non content d'être le sosie de l'acteur français Eric Elmosnino, Luis Vasquez a le don de composer de vrais tubes post-punk / coldwave : il suffit d'accorder une écoute à des titres comme « Try » ou « Far », véritable tuerie sur disque et impressionnante de force en concert. A travers sa musique, on sent que Vasquez va très loin dans l'auto-analyse de ses doutes et de ses angoisses. En concert, on se retrouve alors happés par les entrailles vertigineuses de ses névroses. Il explique en interview éprouver le besoin de faire de la musique afin d'exorciser ses obsessions sur disque, et c'est également l'impression que l'on a en le voyant sur scène : possédé, en transe, il alterne morceaux instrumentaux et chansons hantées, le tout porté par une énergie extatique. Le point culminant du concert restera sans aucun doute pour moi le morceau « Being » : une véritable folie indus, éprouvante pour le groupe comme pour nous, durant laquelle les synthés sonnent comme des sorcières sur les bûchers de Salem.
Une setlist parfaite, même si on regrettera malgré tout l'absence de « Wasting », un des meilleurs morceaux du très bon « Deeper ». Mais cela reviendrait honnêtement à faire la fine bouche, tant la prestation fut convaincante. A la fin du concert, on se retrouve devant la salle du Connexion, en sueurs. Les femmes m'accompagnant ce soir-là trouvent les mots justes pour décrire la performance de Luis Vasquez : envoûtante et magnétique.