Interview // par Lætitia Lacourt
16 juin, 19h, Porte de Pantin. Pendant que KISS se maquille dans les coulisses du Zénith, on se fraye un chemin parmi leurs fans, tous peinturlurés comme un 31 octobre. Les non fardés tournent à droite pour rejoindre le Trabendo où les Californiens Fidlar jouent ce soir à guichet fermé. Nous, on a rendez-vous avec nos 20 ans et une bande de potes qui mettront la gomme en première partie : les 51 Black Super. Un nom de bécane qui pétarade, des envies de décaniller en Pologne, un humour vif et spontané, de la castagne et du romantisme : rencontre avec trois d’entre eux dont les madeleines de Proust poursuivent leur cuisson dans les années 90.
Pour resituer un peu, qui est 51 Black Super ? D’où venez-vous ?
Renaud Brustlein : C’est tellement le bordel parce qu’on est 6 sur scène… Il y en a qui viennent de H-Burns, puis d’autres de groupes de punk valentinois comme Bad Chickens, d’autres qui avaient des groupes avant et qui n’en avaient plus récemment, et il y a aussi Franck, qui a le magazine So Foot et le label Vietnam. Tout ça forme un joyeux bordel, une bande de potes qui s’est dit « faisons de la musique d’adolescent ensemble » (rires). C’est aussi simple que ça l’impulsion de départ.
La semaine dernière, on était tous à bosser comme des cons quand une bombinette est tombée sur le bureau. On s’est pris, avec le clip de Bigger, 1’43 de flashback dans les années 90. Vous êtes nostalgiques de cette période ?
Renaud Brustlein : Ouais, nostalgique on peut dire ça. Dans le sens où on a grandit dans cette période. Pas tant de la nostalgie mais surtout une période qu’il ne faut pas oublier musicalement, qui est une des décennies les plus intéressantes de l’histoire du rock. On a toujours grandit dans cette culture là, regarde son pull (Daniel Johnston pour Franck) et regarde mon tee-shirt (Pavement pour Renaud), tu vois c’est ça notre culture et pour nous c’était naturel de faire ça. C’est pas « tiens si on faisait des nineties », non, c’est la musique avec laquelle on a grandit.
Quelle est la moyenne d’âge du groupe ?
Renaud Brustlein : On est sur du trentenaire bien tapé. Mais Fa (Bad Chickens) la baisse un peu. Globalement sur du 35-40.
Franck Annese : Des gens qui ont grandi dans les 90’s en vrai, très basiquement. Mais pas Jeff. Jeff est un homme d’intemporalité.
(Sourire de Jeff)
En utilisant les codes visuels et sonores de la culture californienne, du punk et des années 90, vous pressentiez que « Bigger » avait tout d’un tube ?
Renaud Brustlein : Ouais alors après, il y a tube et tube, le petit hymne indé bricolé et le tube radiophonique. Mais en fait les gens l’aiment bien, le retiennent facilement donc on l’a joué tel quel, on ne l’a pas fait trop long, on a voulu du fun dans le clip, c’était assez naturel. Après avoir le sentiment d’avoir un tube…
Franck Annese : Si on avait le sentiment d’avoir un tube, je pense qu’on aurait fait un clip beaucoup plus cher. J’ai produit le clip, je peux dire qu’il n’a pas coûté cher.
(Rires)
Renaud Brustlein : En même temps ça va avec l’esprit du truc.
Franck Annese : Ca allait avec le côté un peu branleur du truc quoi, il y a un côté un peu slacker.
J’ai pas eu beaucoup de temps pour écouter l’album, juste trois fois et…
Franck Annese : C’est déjà pas mal. En même temps ça s’écoute vite, quand t’as un album de 29 minutes, c’est l’avantage.
(Rires)
Comment ça s’est passé, il a été long à venir ou ça s’est vraiment enregistré dans l’urgence ?
Renaud Brustlein : C’est un fin mélange des deux. On a commencé à enregistrer, ça ne nous a pas plu alors on a tout refait à peu de choses près. On a gardé quelques vieux trucs, on l’a laissé un peu en sommeil, puis il y a des chansons plus fraiches qui sont arrivées entre temps et qui ont redonné une impulsion. Du coup, il a fallu un peu dépoussiérer les vieux dossiers, les reprendre et finalement la deuxième fois, on a ré-urgenté le propos. Ré-urgenté le propos, c’est pas français…
Franck Annese : Ré-urgenté, putain, non c’est pas mal !
Dans la tracklist, « Bigger » ouvre l’album, donne une claque, puis bam, en seconde position, on ne s’y attend pas : LA BALLADE !
Franck Annese : Un slow ! Evidemment, c’est du romantisme, regarde c’est pas un mec romantique ça ? (Franck indique Jeff du regard)
(Rires)
Renaud Brustlein : On est avant tout des hommes de slows.
Franck Annese : C’est avant tout du romantisme. Des gens qui sont dans l’amour, globalement c’est un groupe essentiellement constitué d’amoureux de l’amour.
(Rires)
Franck Annese : Non mais c’est vrai ! Entre Bigger et le slow, c’est un fin mélange de castagne et de romantisme.
L’album « 51 Black Super » sort le 28 août. Quels sont les projets derrière, une tournée ?
Franck Annese : Le World Tour !
Renaud Brustlein : Déjà, Because fait une vraie sortie de disque, en co-prod avec Vietnam, et on a un tourneur qui s’appelle U-Turn qui a calé quelques petites dates en 2015 et qui nous monte une tournée en 2016.
Franck Annese : « Le Fifty-one World Tour ».
Renaud Brustlein : Qu’on appelle le 51 World Tour, d’ores et déjà.
Franck Annese : Qui s’annonce assez dantesque.
Renaud Brustlein : On met la barre assez haute (U-Turn si tu nous entends).
Franck Annese : Qui s’annonce éventuellement supersonique.
C’est une tournée européenne ou vous partez plus loin ?
Renaud Brustlein : U-Turn bosse pas mal avec la Scandinavie, l’Espagne, l’Allemagne…
Franck Annese : La Pologne aussi.
Renaud Brustlein : Partout où on veut de nous, on y va !
Franck Annese : Si on pouvait faire pas mal de concerts en Pologne, ce serait…
Ce serait génial, je suis polonaise et je suis sûre que votre musique parle aux polonais !
Franck Annese : T’es polonaise ? Je savais ! Je savais ! J’ai senti que tu étais polonaise, c’est là où tu vois le côté amoureux de l’amour : c’est qu’on sent tout de suite les trucs chez les filles, on ne s’explique pas ça. Y’avait combien de chances que je sache que t’étais polonaise ?
A peu près zéro
Franck Annese : Et pourtant je l’ai senti et c’est Jeff qui me l’a soufflé avant.
Ce soir vous faites la première partie de Fidlar, ça vous fait quoi ?
Franck Annese : Ca va être dur pour eux !
(Rires)
Renaud Brustlein : Je pense que le message est clair.
Franck Annese : Nan on va jouer mollo, parce que c’est des gens qu’on aime bien, on veut pas les tarter d’entrée.
Et la même culture que vous …
Renaud Brustlein : Surtout que j’ai un autre projet musical et mon dernier disque je l’ai fait à Los Angeles avec un mec (Rob Schnapf) chez qui le chanteur (Zac Carper) bossait avant, il était assistant dans le studio. Donc y’a pas mal d’accointances comme ça sans qu’ils sachent d’ailleurs, donc ouais, c’est cool, on est content de jouer et d'ouvrir pour Fidlar ce soir, avec un public qui n’aimera peut-être pas les slows…
Franck Annese : Non !
Renaud Brustlein : On est potentiellement sur des cannettes jetées sur les slows mais on garde le « tube » pour la fin.
Vous en jouez quelques-uns quand même ?
Franck Annese : On fait la reprise de la Boum.
Ah mais ça peut fonctionner auprès des filles…
Franck Annese : Evidemment, Sanderson !
L’interview est interrompue par la mise en scène d’une photo des Fidlar qui posent dans la baraque à frites du Trabendo.
Renaud Brustlein : Désolée pour cette interview un peu bordélique mais c’est rigolo.
Et pourquoi ce nom, vous avez trituré des mobylettes plus jeunes ?
Renaud Brustlein : C’est là ou Jeff va intervenir. Jeff, comment c’est venu ? C’est toi qui l’a sorti non ?
Jeff : Ouais, j’aime bien, c’est fun, c’est court, ça sonne, j’ai jamais eu de brêle comme ça, j’aimais bien quand j’étais petit.
Renaud Brustlein : Alors qu’en fait, la brêle, c’est 51 Super Black !
Jeff : Je ne m’en rappelais plus de ça
Franck Annese : C’est génial que tu aies inversé les deux mots, tu t’es réapproprié le concept de mobylette.
Quand j’ai vu passer le nom…
Franck Annese : Tu as tapé sur internet !
Exact !
Franck Annese : Et là, t’as vu que des mob !
Et je me suis…
Franck Annese : Et tu t’es dit quelle bande de couillon !
Et ouais !
Franck Annese : C’est pour que le succès ne vienne pas trop vite. Comme ça les gens tombent d’abord sur des mobs, se disent « bon j’ai du me tromper ça doit être sûrement un autre groupe », puis ils tapent Fidlar et là ils trouvent des clips avec Sheryl Crow (rires) et là c’est un vrai bordel dans leur tête.
Pour resituer un peu, qui est 51 Black Super ? D’où venez-vous ?
Renaud Brustlein : C’est tellement le bordel parce qu’on est 6 sur scène… Il y en a qui viennent de H-Burns, puis d’autres de groupes de punk valentinois comme Bad Chickens, d’autres qui avaient des groupes avant et qui n’en avaient plus récemment, et il y a aussi Franck, qui a le magazine So Foot et le label Vietnam. Tout ça forme un joyeux bordel, une bande de potes qui s’est dit « faisons de la musique d’adolescent ensemble » (rires). C’est aussi simple que ça l’impulsion de départ.
La semaine dernière, on était tous à bosser comme des cons quand une bombinette est tombée sur le bureau. On s’est pris, avec le clip de Bigger, 1’43 de flashback dans les années 90. Vous êtes nostalgiques de cette période ?
Renaud Brustlein : Ouais, nostalgique on peut dire ça. Dans le sens où on a grandit dans cette période. Pas tant de la nostalgie mais surtout une période qu’il ne faut pas oublier musicalement, qui est une des décennies les plus intéressantes de l’histoire du rock. On a toujours grandit dans cette culture là, regarde son pull (Daniel Johnston pour Franck) et regarde mon tee-shirt (Pavement pour Renaud), tu vois c’est ça notre culture et pour nous c’était naturel de faire ça. C’est pas « tiens si on faisait des nineties », non, c’est la musique avec laquelle on a grandit.
Quelle est la moyenne d’âge du groupe ?
Renaud Brustlein : On est sur du trentenaire bien tapé. Mais Fa (Bad Chickens) la baisse un peu. Globalement sur du 35-40.
Franck Annese : Des gens qui ont grandi dans les 90’s en vrai, très basiquement. Mais pas Jeff. Jeff est un homme d’intemporalité.
(Sourire de Jeff)
En utilisant les codes visuels et sonores de la culture californienne, du punk et des années 90, vous pressentiez que « Bigger » avait tout d’un tube ?
Renaud Brustlein : Ouais alors après, il y a tube et tube, le petit hymne indé bricolé et le tube radiophonique. Mais en fait les gens l’aiment bien, le retiennent facilement donc on l’a joué tel quel, on ne l’a pas fait trop long, on a voulu du fun dans le clip, c’était assez naturel. Après avoir le sentiment d’avoir un tube…
Franck Annese : Si on avait le sentiment d’avoir un tube, je pense qu’on aurait fait un clip beaucoup plus cher. J’ai produit le clip, je peux dire qu’il n’a pas coûté cher.
(Rires)
Renaud Brustlein : En même temps ça va avec l’esprit du truc.
Franck Annese : Ca allait avec le côté un peu branleur du truc quoi, il y a un côté un peu slacker.
J’ai pas eu beaucoup de temps pour écouter l’album, juste trois fois et…
Franck Annese : C’est déjà pas mal. En même temps ça s’écoute vite, quand t’as un album de 29 minutes, c’est l’avantage.
(Rires)
Comment ça s’est passé, il a été long à venir ou ça s’est vraiment enregistré dans l’urgence ?
Renaud Brustlein : C’est un fin mélange des deux. On a commencé à enregistrer, ça ne nous a pas plu alors on a tout refait à peu de choses près. On a gardé quelques vieux trucs, on l’a laissé un peu en sommeil, puis il y a des chansons plus fraiches qui sont arrivées entre temps et qui ont redonné une impulsion. Du coup, il a fallu un peu dépoussiérer les vieux dossiers, les reprendre et finalement la deuxième fois, on a ré-urgenté le propos. Ré-urgenté le propos, c’est pas français…
Franck Annese : Ré-urgenté, putain, non c’est pas mal !
Dans la tracklist, « Bigger » ouvre l’album, donne une claque, puis bam, en seconde position, on ne s’y attend pas : LA BALLADE !
Franck Annese : Un slow ! Evidemment, c’est du romantisme, regarde c’est pas un mec romantique ça ? (Franck indique Jeff du regard)
(Rires)
Renaud Brustlein : On est avant tout des hommes de slows.
Franck Annese : C’est avant tout du romantisme. Des gens qui sont dans l’amour, globalement c’est un groupe essentiellement constitué d’amoureux de l’amour.
(Rires)
Franck Annese : Non mais c’est vrai ! Entre Bigger et le slow, c’est un fin mélange de castagne et de romantisme.
L’album « 51 Black Super » sort le 28 août. Quels sont les projets derrière, une tournée ?
Franck Annese : Le World Tour !
Renaud Brustlein : Déjà, Because fait une vraie sortie de disque, en co-prod avec Vietnam, et on a un tourneur qui s’appelle U-Turn qui a calé quelques petites dates en 2015 et qui nous monte une tournée en 2016.
Franck Annese : « Le Fifty-one World Tour ».
Renaud Brustlein : Qu’on appelle le 51 World Tour, d’ores et déjà.
Franck Annese : Qui s’annonce assez dantesque.
Renaud Brustlein : On met la barre assez haute (U-Turn si tu nous entends).
Franck Annese : Qui s’annonce éventuellement supersonique.
C’est une tournée européenne ou vous partez plus loin ?
Renaud Brustlein : U-Turn bosse pas mal avec la Scandinavie, l’Espagne, l’Allemagne…
Franck Annese : La Pologne aussi.
Renaud Brustlein : Partout où on veut de nous, on y va !
Franck Annese : Si on pouvait faire pas mal de concerts en Pologne, ce serait…
Ce serait génial, je suis polonaise et je suis sûre que votre musique parle aux polonais !
Franck Annese : T’es polonaise ? Je savais ! Je savais ! J’ai senti que tu étais polonaise, c’est là où tu vois le côté amoureux de l’amour : c’est qu’on sent tout de suite les trucs chez les filles, on ne s’explique pas ça. Y’avait combien de chances que je sache que t’étais polonaise ?
A peu près zéro
Franck Annese : Et pourtant je l’ai senti et c’est Jeff qui me l’a soufflé avant.
Ce soir vous faites la première partie de Fidlar, ça vous fait quoi ?
Franck Annese : Ca va être dur pour eux !
(Rires)
Renaud Brustlein : Je pense que le message est clair.
Franck Annese : Nan on va jouer mollo, parce que c’est des gens qu’on aime bien, on veut pas les tarter d’entrée.
Et la même culture que vous …
Renaud Brustlein : Surtout que j’ai un autre projet musical et mon dernier disque je l’ai fait à Los Angeles avec un mec (Rob Schnapf) chez qui le chanteur (Zac Carper) bossait avant, il était assistant dans le studio. Donc y’a pas mal d’accointances comme ça sans qu’ils sachent d’ailleurs, donc ouais, c’est cool, on est content de jouer et d'ouvrir pour Fidlar ce soir, avec un public qui n’aimera peut-être pas les slows…
Franck Annese : Non !
Renaud Brustlein : On est potentiellement sur des cannettes jetées sur les slows mais on garde le « tube » pour la fin.
Vous en jouez quelques-uns quand même ?
Franck Annese : On fait la reprise de la Boum.
Ah mais ça peut fonctionner auprès des filles…
Franck Annese : Evidemment, Sanderson !
L’interview est interrompue par la mise en scène d’une photo des Fidlar qui posent dans la baraque à frites du Trabendo.
Renaud Brustlein : Désolée pour cette interview un peu bordélique mais c’est rigolo.
Et pourquoi ce nom, vous avez trituré des mobylettes plus jeunes ?
Renaud Brustlein : C’est là ou Jeff va intervenir. Jeff, comment c’est venu ? C’est toi qui l’a sorti non ?
Jeff : Ouais, j’aime bien, c’est fun, c’est court, ça sonne, j’ai jamais eu de brêle comme ça, j’aimais bien quand j’étais petit.
Renaud Brustlein : Alors qu’en fait, la brêle, c’est 51 Super Black !
Jeff : Je ne m’en rappelais plus de ça
Franck Annese : C’est génial que tu aies inversé les deux mots, tu t’es réapproprié le concept de mobylette.
Quand j’ai vu passer le nom…
Franck Annese : Tu as tapé sur internet !
Exact !
Franck Annese : Et là, t’as vu que des mob !
Et je me suis…
Franck Annese : Et tu t’es dit quelle bande de couillon !
Et ouais !
Franck Annese : C’est pour que le succès ne vienne pas trop vite. Comme ça les gens tombent d’abord sur des mobs, se disent « bon j’ai du me tromper ça doit être sûrement un autre groupe », puis ils tapent Fidlar et là ils trouvent des clips avec Sheryl Crow (rires) et là c’est un vrai bordel dans leur tête.