Requin Chagrin (Objet Disque) // par Lætitia Lacourt
« Alors comme ça tu bronzais nue à ciel ouvert ? »
- oui
« sur le bateau de ton père ? »
- exact
« les oiseaux survolaient tes seins ? »
- ahahaha
« Dis moi, il était gros le requin ? »
- énorme…
Si vous êtes né avant 1980, impossible de ne pas penser à cette chanson. A l’époque, il existait même des parents qui roulaient dans des Ford Capri équipées d’autoradio passant en boucle du Michel Sardou, parfois pendant 900 kilomètres d’affilée. Sorti au début des années 70 et chanté en duo avec Mireille Darc, « Requin Chagrin » est ce genre de mélodie que l’on retient vite quand on a 3 ans et que l’on range dans les souvenirs avec Bibifoc. Forcément, quelques décennies plus tard, le nom de ce nouveau groupe vous gifle vos souvenirs de jeunesse aussi fort qu’on avait droit de le faire il y a 40 ans.
Car Requin Chagrin vous file effectivement une bonne claque. Outre ce nom mystérieux aux accents de lagon du bout du monde (plus facile à retenir que Centrophorus granulosus, son blaze scientifique), vous voici en possession d’un mini vinyle de 8 titres de dream pop assez fabuleux.
Repéré par le collectif La Souterraine, Requin Chagrin est un quatuor (Marion Brunetto, Grégoire Cagnat, Yohann Dedy et Romain Mercier-Balaz) qui tourne dans les eaux profondes de l’underground français. Mélange bouillonnant reprenant certains codes du garage, de l’indie, de la surf pop, Requin Chagrin vous happe dès les premières notes avec ses dents de l’amer aiguisés par des guitares sixties et des claviers 80’s.
Pop ensoleillée voilée par la fin de l’été, incluant des titres - « Rose », « Adélaïde », « Le chagrin » - aussi dansants que planants, Requin Chagrin touche la corde sensible du bonheur d’être triste, du temps qui passe et de l’irréversibilité. Les mélodies sont poétiques, aussi brutes que fragiles, les voix sont vaporeuses : il y a une esthétique nostalgique chez Requin Chagrin similaire aux films en Super 8 des années 70 où même les textes semblent passés sous filtre vintage.
Pluie, air, azur, chaleur, brume, plage, peau, océan, fumée, nuit, ciel, incandescence, ombre, brouillard, vent, vague : Requin Chagrin est un squale triste qui chérit les grands espaces, les courants, les éléments, les matières, les volumes dans une mélancolie énergique et fraiche. Aussi vivifiant qu’enveloppant.
- oui
« sur le bateau de ton père ? »
- exact
« les oiseaux survolaient tes seins ? »
- ahahaha
« Dis moi, il était gros le requin ? »
- énorme…
Si vous êtes né avant 1980, impossible de ne pas penser à cette chanson. A l’époque, il existait même des parents qui roulaient dans des Ford Capri équipées d’autoradio passant en boucle du Michel Sardou, parfois pendant 900 kilomètres d’affilée. Sorti au début des années 70 et chanté en duo avec Mireille Darc, « Requin Chagrin » est ce genre de mélodie que l’on retient vite quand on a 3 ans et que l’on range dans les souvenirs avec Bibifoc. Forcément, quelques décennies plus tard, le nom de ce nouveau groupe vous gifle vos souvenirs de jeunesse aussi fort qu’on avait droit de le faire il y a 40 ans.
Car Requin Chagrin vous file effectivement une bonne claque. Outre ce nom mystérieux aux accents de lagon du bout du monde (plus facile à retenir que Centrophorus granulosus, son blaze scientifique), vous voici en possession d’un mini vinyle de 8 titres de dream pop assez fabuleux.
Repéré par le collectif La Souterraine, Requin Chagrin est un quatuor (Marion Brunetto, Grégoire Cagnat, Yohann Dedy et Romain Mercier-Balaz) qui tourne dans les eaux profondes de l’underground français. Mélange bouillonnant reprenant certains codes du garage, de l’indie, de la surf pop, Requin Chagrin vous happe dès les premières notes avec ses dents de l’amer aiguisés par des guitares sixties et des claviers 80’s.
Pop ensoleillée voilée par la fin de l’été, incluant des titres - « Rose », « Adélaïde », « Le chagrin » - aussi dansants que planants, Requin Chagrin touche la corde sensible du bonheur d’être triste, du temps qui passe et de l’irréversibilité. Les mélodies sont poétiques, aussi brutes que fragiles, les voix sont vaporeuses : il y a une esthétique nostalgique chez Requin Chagrin similaire aux films en Super 8 des années 70 où même les textes semblent passés sous filtre vintage.
Pluie, air, azur, chaleur, brume, plage, peau, océan, fumée, nuit, ciel, incandescence, ombre, brouillard, vent, vague : Requin Chagrin est un squale triste qui chérit les grands espaces, les courants, les éléments, les matières, les volumes dans une mélancolie énergique et fraiche. Aussi vivifiant qu’enveloppant.