PONCTUATION

La réalité nous suffit (Bonsound / Casbah Records) // Miguelito Lovelace
Et si la solution venait du Canada ? 
Bref rappel des faits : depuis trop longtemps, certaines (mauvaises) langues pointent du doigt un certain manque d’originalité des créations francophones, trop préoccupées à singer leurs modèles anglo-saxons, sans développer  une approche personnelle. On se rappelle la sentence de Coluche : Hugues Auffrey avait le choix entre le talent de Bob Dylan et son chapeau, et il a choisi le chapeau…
D’un autre côté, se référer exclusivement à la variété française produit un résultat exaspérant pour tous les fans de rock’n’roll que nous sommes : on finit avec une production fadasse, des guitares toutes propres et une voix bien en avant, dans la plus pure tradition de Claude François. Tel est donc le dilemme du groupe francophone, qui conduit beaucoup trop d’aspirants à sonner comme tous les autres groupes…
Et c’est ici que surgit la dernière sortie de Casbah records, les canadiens de Ponctuation qui semblent avoir trouvé la formule magique avec ce deuxième album. Et oui, nos cousins d’outre-atlantique nous démontrent que l’on peut atteindre une éthique purement rock’n’roll sans renoncer à ses particularités et chanter en …. Français ! Plutôt bien d’ailleurs, avec des paroles inspirées et percutantes, dont le ton est donné par le titre : "la réalité nous suffit". Chant tranchant et acéré comme une lame punk, scansions rock’n’roll tout est réuni pour que le public reprenne en chœur les refrains. 
Enregistré sur un Tascam analogique, la prod est aussi rigoureuse et précise que le chant, parfois lointain cousin de Dominic Sonic. On oscille entre garage (météo), surf music (narcisse) et rock aux frontières du kraut rock (mon corps est une planète) avec le même bonheur. J’ai beaucoup aimé les ajouts de synthé (comme sur morts et vivants), qui m’ont fait penser à leurs collègues eux-aussi canadiens de Duchess Says. Dès le premier morceau, la magie opère ! Le psychédélisme musical du morceau Peyotl dominical, se marrie parfaitement au titre, évocation de brumes lysergiques plus ou moins légales….
Loin d’être finie à l’issue des 10 titres, la fête continue sur scène avec une belle tournée française, qui ne passera pas par l’extrême sud (mais j’ai l’air d’être le rare à le regretter…)

++++++++++++ English version by Oscar Mavioc'h ++++++++++++++
What if the solution came from Canada ?
Quick briefing : since too long, some spiteful tongues point the lack of originality of french speaking  creations, too busy to copy their anglo-saxon models without any personnal approach. I remember the sentence of Coluche (French humorist) about Hugues Aufray (French singer) : « He had the choice between the Bob Dylan's talent and his hat, he chose the hat »...
On the other hand, refering only to the french variety produces an annoying result for all the rock'n'roll fans we are : untasty productions, very clean guitars and a (too much) front voice, as traditionnal as Claude François. So, here is the dilemma of the French tongue band who drives too many aspirers to sound like all the other bands...

But here comes the last Casbah Records release, the canadians of Ponctuation who seem to have found the magic formula on their second album. 
Yes ! Our overseas cousins show us that we can touch a perfectly rock'n'roll ethic without renouncing to our particularities and sing in... French ! Quite good, acutally, with inspired and percussive  lyrics whose tone is given in the title : « Reality is enough for us » (La réalité nous suffit ). Sharping singing, barbed as a punk knife, rock'n'roll scansions, everything is in there for the audience can sing back the chorus.
Recorded on Analogic Tascam, production is as rigorous as the vocals are precise, sometime a far off cousin of Dominic Sonic. We oscillate between garage (« meteo »), surf music (« narcisse ») and rock, in the forntiers of kraut rock (« mon corps est une planète ») with the same enjoyment. I have loved the synthesizers adds (« morts et vivants »), which made me think to their colleagues, canadian as well, Duchess Says. From the first track, magic is operating ! The musical psychedelism of « Sunday Peyotl » is in perfect adequacy with the title , evocation of the more or less legal lysergics fogs...

But it's not finished after the ten titles ! Party keeps going on stage with an amazing French tour that won't come to the extreme south of France. But I seem to be the only one to regret that...