« The Psychedelic Festival of the Poncho ! », par Super Poncho
Oui. Oui, j'ai vu la programmation de Rock in the Barn. Oui, j'ai vu la programmation du Liverpool Psychedelic Festival. Oui, ça m'aurait bien plu un petit trip à Giverny, ville de villégiature des époux Balkany. Donc oui j'ai pleuré de ne pas pouvoir y aller. Mais bon, c'est pas Anton Newcombe et encore moins Patrick qui allaient tenir ma caisse à Monoprix ce samedi. Heureusement pour moi, nombre des groupes programmés ont eu la bonne idée de faire une halte parisienne dans leurs tournées respectives. Oui, Super Poncho a fait son psychedelic festival.
Tout comme dans un vrai festival, tous mes concerts se sont déroulés sur des scènes différentes. Tout comme dans un vrai festival, j'ai découvert et applaudi comme un manchot sous xanax certains des artistes qui ont bercé mes récents trajets quotidiens en métropolitain. Comme dans un vrai festival, j'ai vu des mecs bourrés et même que j'en faisais partie. Et comme dans un vrai festival, j'ai voyagé, beaucoup voyagé.
Un festival aux allures de failles spatio-temporelles
Ha le rock psychédélique, toute une histoire, un imaginaire collectif sans commune mesure dans l'histoire de la musique. Un éternel recommencement et une nouvelle rentrée qui semble apparaître comme l'explosion d'une nouvelle scène et l'émergence de groupes d'horizons toujours plus variés. Des Chiliens de LA Hell Gang aux Bordelais de Bootchy Temple, en passant par les Allemands des Roaring 420's ou la magnifique découverte Gloria, un spectre musical toujours plus grand et cette envie d'emmener les auditoires dans des contrées inconnues. Et que dire de l'Espace B, de la Méca ou de l'Olympic, toujours prompts à programmer ces artistes et qui font vivre cette scène indépendante.
LA Hell Gang, une certaine idée du voyage
Ha les trois gugusses de LA Hell Gang, faut les voir arriver devant la nouvelle arrière-scène de l'Espace B. Avec leurs dégaines de bûcherons et leurs énormes joints allumés d'entrée, ils annoncent la couleur. Une atmosphère tout droit sortie d'un road-trip sur la route 66. Un son lourd mais jamais agressif. Leur krautrock s'accoquine volontiers de riffs que ne renieraient pas certains vieux groupes d'Austin. Y'a du Jason Pierce en eux, avec cette mélancolie dans chacune de leurs notes amplifiées. Mine de rien, ils construisent un set à coup de parpaings lancés dans le public et celui-ci en redemande ! Föllakzoid peut aller se rhabiller. La crème de la crème chilienne.
This is psych !
« Pour la première fois en France et à l'Olympic, The Roaring 420s ! Originaires de Dresde, magnifique bourgade de l'ex Allemagne de l'Est, ils viennent professer leur rock psychédélique sentant bon le passé et le patchouli ! » Dis comme ça, ça fait pas super rêver. Mais des groupes présents à Rock in The Barn, the Roaring 420's était de loin celui qui me faisait le plus baver. Quand à l'instigation de Muurmur, ils ont annoncé une date à l'Olympic, impossible de les rater ! Et à partir du moment où La Relève annonce son partenariat avec la soirée, t'es tranquille, tu vas prendre ton pied ! 2 heures de concert, une partie guitare, un passage au sitar et au clavier, bref l'attirail parfait du psychedelic band ! Attention quand je dis passage au clavier, c'est pas façon Fisher Price- « groupe avenir du rock français » mais plutôt Ray Manzarek ou Nicky Hopkins. Ecoutez Yes I am et vous saisirez la puissance du groupe ! Ou plutôt, écoutez leur album "What is Psych ?" et vous comprendrez que le rock psychédélique est toujours bel et bien présent.
Howlin Banana ou la pépinière du bonheur ?
On parle souvent d'idéaux et de bonheur en évoquant ce genre musical. Existe-t-il, à l'heure actuelle, une entité défendant plus ces valeurs qu'Howlin Banana ? Peu ou pas. En cinq d'existence, combien de groupes à la musique incroyable et à l'éthique parfaite sortis par le label ? Combien de soirées promouvant cette scène garage-psyché française toujours plus vivifiante ? Presque trop pour s'en souvenir.
Jeudi, c'était le premier concert de Gloria, le prochain groupe sorti sur Howlin. De ce que j'avais entendu, ce groupe avait tout pour me rendre fou. Des voix envoûtantes au possible, une guitare qui te saisit au plus profond de toi et des compositions à la fois complexes et entrainantes. Sur scène, les six membres du groupe semblent se connaître depuis des lustres ! Quel gâchis de ne leur accorder qu'une trentaine de minutes de set ! Avec des titres comme Beam Me Up ou In the Morning (et bien d'autres...), j'ai comme l'impression que ce groupe ira loin, très loin...
Vendredi, Howlin Banana nous donnait rendez-vous à la Méca pour le concert des Bootchy Temple. Auteurs avec The Gardener Sleeps In His Golden Bed d'un des meilleurs disques de l'année 2015, les Bordelais nous font entrer dans leur univers unique. Portés par la magnifique voix de Martin, des parties de guitares d'une richesse folle et du Nikita Kroutchev bordelais à la batterie, le groupe, qui enregistre actuellement son second album ne devrait pas attendre longtemps avant une belle sortie sur un beau label...
Après tous ces concerts, toutes ces aventures et belles rencontres, je peux vous dire que la transition avec Monoprix fut des plus rudes. Passer des compositions enivrantes de plus de dix minutes à ce simple « Bonjour, vous avez la carte du magasin » est quelque peu déconcertant. Heureusement, dans mes plus lointaines pensées, la conscience de la vitalité de la scène psychédélique mondiale et l'espoir qu'un jour, Gloria soit la bande-son de mes durs samedis de labeur.
Crédit photo et légende : Alain Bibal - Brian Jonestown Massacre - Cosmosis - 13.03.
http://bibalbibal.tumblr.com
Tout comme dans un vrai festival, tous mes concerts se sont déroulés sur des scènes différentes. Tout comme dans un vrai festival, j'ai découvert et applaudi comme un manchot sous xanax certains des artistes qui ont bercé mes récents trajets quotidiens en métropolitain. Comme dans un vrai festival, j'ai vu des mecs bourrés et même que j'en faisais partie. Et comme dans un vrai festival, j'ai voyagé, beaucoup voyagé.
Un festival aux allures de failles spatio-temporelles
Ha le rock psychédélique, toute une histoire, un imaginaire collectif sans commune mesure dans l'histoire de la musique. Un éternel recommencement et une nouvelle rentrée qui semble apparaître comme l'explosion d'une nouvelle scène et l'émergence de groupes d'horizons toujours plus variés. Des Chiliens de LA Hell Gang aux Bordelais de Bootchy Temple, en passant par les Allemands des Roaring 420's ou la magnifique découverte Gloria, un spectre musical toujours plus grand et cette envie d'emmener les auditoires dans des contrées inconnues. Et que dire de l'Espace B, de la Méca ou de l'Olympic, toujours prompts à programmer ces artistes et qui font vivre cette scène indépendante.
LA Hell Gang, une certaine idée du voyage
Ha les trois gugusses de LA Hell Gang, faut les voir arriver devant la nouvelle arrière-scène de l'Espace B. Avec leurs dégaines de bûcherons et leurs énormes joints allumés d'entrée, ils annoncent la couleur. Une atmosphère tout droit sortie d'un road-trip sur la route 66. Un son lourd mais jamais agressif. Leur krautrock s'accoquine volontiers de riffs que ne renieraient pas certains vieux groupes d'Austin. Y'a du Jason Pierce en eux, avec cette mélancolie dans chacune de leurs notes amplifiées. Mine de rien, ils construisent un set à coup de parpaings lancés dans le public et celui-ci en redemande ! Föllakzoid peut aller se rhabiller. La crème de la crème chilienne.
This is psych !
« Pour la première fois en France et à l'Olympic, The Roaring 420s ! Originaires de Dresde, magnifique bourgade de l'ex Allemagne de l'Est, ils viennent professer leur rock psychédélique sentant bon le passé et le patchouli ! » Dis comme ça, ça fait pas super rêver. Mais des groupes présents à Rock in The Barn, the Roaring 420's était de loin celui qui me faisait le plus baver. Quand à l'instigation de Muurmur, ils ont annoncé une date à l'Olympic, impossible de les rater ! Et à partir du moment où La Relève annonce son partenariat avec la soirée, t'es tranquille, tu vas prendre ton pied ! 2 heures de concert, une partie guitare, un passage au sitar et au clavier, bref l'attirail parfait du psychedelic band ! Attention quand je dis passage au clavier, c'est pas façon Fisher Price- « groupe avenir du rock français » mais plutôt Ray Manzarek ou Nicky Hopkins. Ecoutez Yes I am et vous saisirez la puissance du groupe ! Ou plutôt, écoutez leur album "What is Psych ?" et vous comprendrez que le rock psychédélique est toujours bel et bien présent.
Howlin Banana ou la pépinière du bonheur ?
On parle souvent d'idéaux et de bonheur en évoquant ce genre musical. Existe-t-il, à l'heure actuelle, une entité défendant plus ces valeurs qu'Howlin Banana ? Peu ou pas. En cinq d'existence, combien de groupes à la musique incroyable et à l'éthique parfaite sortis par le label ? Combien de soirées promouvant cette scène garage-psyché française toujours plus vivifiante ? Presque trop pour s'en souvenir.
Jeudi, c'était le premier concert de Gloria, le prochain groupe sorti sur Howlin. De ce que j'avais entendu, ce groupe avait tout pour me rendre fou. Des voix envoûtantes au possible, une guitare qui te saisit au plus profond de toi et des compositions à la fois complexes et entrainantes. Sur scène, les six membres du groupe semblent se connaître depuis des lustres ! Quel gâchis de ne leur accorder qu'une trentaine de minutes de set ! Avec des titres comme Beam Me Up ou In the Morning (et bien d'autres...), j'ai comme l'impression que ce groupe ira loin, très loin...
Vendredi, Howlin Banana nous donnait rendez-vous à la Méca pour le concert des Bootchy Temple. Auteurs avec The Gardener Sleeps In His Golden Bed d'un des meilleurs disques de l'année 2015, les Bordelais nous font entrer dans leur univers unique. Portés par la magnifique voix de Martin, des parties de guitares d'une richesse folle et du Nikita Kroutchev bordelais à la batterie, le groupe, qui enregistre actuellement son second album ne devrait pas attendre longtemps avant une belle sortie sur un beau label...
Après tous ces concerts, toutes ces aventures et belles rencontres, je peux vous dire que la transition avec Monoprix fut des plus rudes. Passer des compositions enivrantes de plus de dix minutes à ce simple « Bonjour, vous avez la carte du magasin » est quelque peu déconcertant. Heureusement, dans mes plus lointaines pensées, la conscience de la vitalité de la scène psychédélique mondiale et l'espoir qu'un jour, Gloria soit la bande-son de mes durs samedis de labeur.
Crédit photo et légende : Alain Bibal - Brian Jonestown Massacre - Cosmosis - 13.03.
http://bibalbibal.tumblr.com