Compile printemps 2018 // par Laetitia Lacourt
Elle est bonne, elle est belle, elle est là.
Tous les trimestres, Rock à la Casbah / Casbah Records vous livrent une boîte de Pandore totalement gratuite dans laquelle piocher nos dernières trouvailles, nos coups de coeur, et des groupes qui valent vraiment la peine qu'on se penche dessus. Ces 12 pépites accrocheuses ne sont pas que 12 titres choisis avec nos tripes : c'est aussi 12 bonnes raisons d'aller écouter leurs albums, leur EP, leurs démos puis d'en parler à vos potes qui en parleront à leurs potes qui en parleront à leurs potes qui en parleront à leurs potes qui en parleront à leurs potes. Du coup, on vous a mâché un peu le boulot, avec un petit topo sur chacun d'entre eux.
The Shifters « Colour Me In »
Tout est parti d’une cassette bricolée maison pour ce groupe issu de la prolifique scène australienne. Pour eux, on prendrait bien un aller sans retour, direction Melbourne. On poserait notre cul au bord de la Yarra river et on écouterait inlassablement ce timbre de voix légèrement valétudinaire et ces notes violonées dans un univers musical qui fait clairement penser aux Country Teasers. On vous recommande l’album, sorti en mars sur Future Folklore records.
Le titre idéal pour arpenter les entrailles des grandes villes.
J.B. Amann « Kristmas cas soc »
Tout est parti d’un mail reçu le 4 mai à 16h01. On cherchait une pépite à rajouter à la compil, un inconnu qui nous ferait flancher à la première écoute. Et JB Amann est tombé comme par enchantement avec ses cinq années de chansons et ses 15 titres pop, folk, enregistrés seul. 15 titres introspectifs dont les mélodies convoquent la nostalgie, la tristesse, la tendresse, la douceur, l’amour. Ne perdez pas de vue ce garçon, il est aussi le bassiste de The Necessary Separations, le nouveau groupe de Nick Wheeldon (Os Noctambulos, The 39th & The Nortons).
Le titre idéal pour remettre à l’heure les horloges de sa vie.
Talky Nerds « Dead moon night »
Tout est parti de Stefano Isaia. DirectionTurin, la ville always on the move. Movie Star Junkies, Lame et maintenant Talky Nerds, le Stefano multiplie les projets, toujours excellents, se paye l’art et la manière de dérouler un univers écorché, un brin nerveux où se mêlent déchéance et colère, comme en témoigne ce lancinant Dead moon night.
Le titre idéal pour passer l’aspi (vous le passerez plus vite).
Black Boys On Moped « Now you know why »
Tout est parti d’une rencontre sur Meetic. Depuis David et Charly ne se quittent plus et ont même accouché d’un premier album sur Beast records et Castagne Records. Parmi les 10 titres, ce Now you know why dont la jauge rock le situe pile entre grunge et psyché. Une bien jolie bombinette qui tend à prouver que ces deux garagistes ont bien les mains dans le cambouis avec Jay Retard, Black Box Revelation, Pixies ou Bass Drum of Death dans le rétro.
Le titre idéal pour changer un joint de culasse.
Fiervilla « Mister Driver »
Tout est parti des ex Slaughterhouse Brothers. En changeant de cap, ces normands sont passés du numérique à l’analogique, du rock au rythm’n’blues. Et nous balance ce titre complètement anachronique, Mister Driver, dont la mélodie n’est pas sans nous rappeler les Bobby Hebb, Ben E. King et autres Solomon Burke. C'est chaud, c'est sensuel, c'est ondulant : on kiffe grave.
Le titre idéal pour se la péter dans une belle américaine rutilante ou au bras d’une américaine stimulante.
Volage « Never Heal »
Tout est parti de Maddie en 2013. 5 ans déjà, le temps passe vite putain. C’était l’époque où l’on pouvait se risquer à dire que Volage, c’est garage. Mais la capacité du groupe à papillonner de style en style (Heart Healing en 2014, puis Coffee dreamer en 2016) nous incite juste à fermer notre grande gueule devant la qualité du petit dernier, Sittin' Sideways, sorti sur Howlin Banana. Sublime titre, Never Heal est un petit chef d’œuvre de pop baroque à la mélodie mélancolique qui ne peut que titiller les fans de Marc Bolan ou de David Bowie.
Le titre idéal pour le spleen, le vague à l’âme, un rdv chez le toubib.
Jach Ernest « Harlequin »
Tout est parti d’un concert à Saint Malo. Dans les remparts ce soir là, il y avait Nick & Alizon mais aussi Jach Ernest, groupe bordelais conduit entre autres par Stéphane Jach, Florence Besse et Stéphane Gillet. Le monde étant extrêmement petit, on découvre qu’il s’agit de potes de Jaromil Sabor. Ca ne peut être que des gens bien. Venus présenter leur tout dernier album, Watermelon Revolution, on tombe sous le charme de cette indie pop bien foutue, qui bouffe finalement un peu à tous nos râteliers préférés : folk, post rock, post folk et même, en live, dans le garage un peu punkie comme savent si bien le faire les Jaromil, Inaniel Swims et consorts.
Le titre idéal pour picoler dans le jardin et faire griller des saucisses.
Wooden Indian Burial Ground « Sunshine »
Tout est parti d’un post sur Facebook où Rock à la Casbah proposait à l’un d’entre vous d’apparaître sur la compil. Parmi les propositions reçues, Wooden Indian Burial Ground. Un nom à coucher dehors, un quintet basé à Portland : ON SIGNE TOUT DE SUITE. Sunshine confirme le goût de ces jeunes gens pour des titres à tendance violente, agressive et abrasive : cette ritournelle satanique, envoutante, diabolique faites de rythmes sauvages et de notes possédées vous procurera beaucoup de chaleur. Humaine.
Le titre idéal pour faire tout ce que vous voulez, mais très vite.
Yves Bernard « Les zombies du supermarché »
Tout est sûrement parti d’une grosse blague pour avoir un nom aussi pourri que celui-là. « Dérapage éthylique », « tu m’emballes », « cerveau grillé », « objectifs et compétences », « migraine »… les noms des titres du premier album d’Yves Bernard parlent à tout péquenaud. Clairement dans une démarche punk, ce nouveau groupe de Grenoble/Valence super catchy se définit comme du garage avec un vieil orgue criard. L’originalité ? Trois voix qui vous assènent sans répit.
Clairement pas le titre idéal pour un baptême sur l’Ile de Ré.
Deaf « Pretention »
Tout est parti du déménagement d’un ex de Qúetzal Snåkes à Montréal. Sur place, il remonte ce groupe Deaf, estampillé de l’étiquette Weird Noise Punk. Pas de bol Paul, après presque 2 ans de bons et loyaux services, une tournée en France incroyable, des premières parties pour Metz, Wand, Solids, et plusieurs festivals, ils ont annoncé le 15 mai dernier sur leur page facebook leur décision de mettre fin au groupe (à l'heure où on écrit ces lignes on hésite entre la cruelle vérité et la blaguounette pourrie...).
Le titre idéal pour une insomnie.
Double Date With Death « Eyes »
Tout est parti d’une petite annonce dans laquelle Vincent Khouni, le chanteur et guitariste, découvre Julien Simard, bassiste et vocal. S’y ajoute par la suite Mathieu Poirier, à la batterie. Formés à Montréal, Double Date with Death est un groupe qui s’amuse à jouer dans l’héritage de l’art brutal de Daniel Johnston, avec des sons influencés par la « Sacto » souterraine des années 80, ainsi que par le punk juvénile des banlieues new-yorkaises des années 70.
Le titre idéal pour une virée en bagnole, la nuit, quand tous les chats sont gris.
The Valderamas « Holding Head High »
Tout est parti du footballeur colombien Carlos Valderrama, dont le blaze un peu exotique a inspiré le nom de scène de ce trio rennais. Ave un EP tout fraichement sorti sur Howlin Banana et Azbin Records, les Valderamas ont très rapidement laissé tomber le Gallia Calisma Croissance au profit de Bob Dylan et des Modern Lovers. Influences actuelles revendiquées ? Allah-Las, les Tijuana Panthers, les Growlers. Sur le papier, ça suffirait presque à les aimer très fort. A l’écoute, ce sont 6 titres fluides, simples, un peu bohèmes, chaloupés et déambulatoires. N’ayons pas peur des mots, The Valderamas sont clairement calibrés pour être notre Kevin Morby national.
Le titre idéal pour rouler des pelles.